Guadeloupe. Colonialisme. Le gouverneur déclare le projet d'école panafricaine de "séparatiste" pour l'interdire
Pointe à Pitre. Mardi 26 octobre 2021. CCN. Ceux qui croyaient naivement que la Gwadloup n’était pas ( plus) une colonie en sont pour leur frais. Notre quotidien est hélas marqué par des décisions qui ne peuvent être taxées. que de colonialistes. Ainsi l’association Racines, qui depuis des décennies se mobilise pour rétablir le lyannaj sociétal, historique culturel, économique entre l’Afrique et la Guadeloupe, a mis en oeuvre le projet en Guadeloupe d’une école panafricaine. Le gouverneur actuel pour des rasions purement idéologiques a voulu mette un veto. Marie Jo Tirolien présidente de Racines, a répondu aux questions de CCN.
CCN. Pourquoi une école panafricaine en Guadeloupe ?
Marie-Jo Tirolien (MJT). Cela fait quelques années que l’association Racines réfléchit au projet de monter une école qui permettrait aux enfants d’être enracinés dans leur territoire, leur culture et leur histoire tout en acquérant le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Un enseignement qui utiliserait notre extraordinaire patrimoine comme support de cours, support de l’enseignement dispensé en permettant à l’enfant de se valoriser, de développer une bonne estime de lui-même et d’apprécier ses semblables.
CCN. Comment l’idée a-t-elle germé ?
MJT. Nous avions un groupe d’enfants que nous recevions le mercredi après-midi pendant 1h30 et nous avons appliqué notre méthode. L’engouement était tel, que nous avons accéléré la création de l’école.
CCN. A qui s’adresse cette école ? (âge, recrutement niveau) :
MJT. Cette école est destinée aux enfants de 3 ans à 11 ans (école primaire), dont les parents sont soucieux de donner à leurs enfants une éducation en adéquation avec leur milieu et leur histoire. Cette éducation remet les enfants au centre des acquisitions avec une éducation bienveillante : on ne fait pas rentrer l’enfant dans un cadre rigide, on s’intéresse à lui et on s’adapte à ses besoins.
CCN. Comment elle s’organise ?
MJT. Elle s’organise en classes multi-âges afin que chaque enfant puisse bénéficier de l’interaction stimulante créée par la différence d’âge. Au sein de cette classe, différents ateliers fonctionnent pour permettre à l’enfant d’acquérir progressivement de l’autonomie, de développer l’entraide, la confiance en l’autre sous le regard bienveillant des enseignants.
CCN. Que propose-t-elle aux futurs élèves? (contenu, profs, programmes)
MJT. Les matières classiquement enseignées (mathématiques, français, sciences…) sont naturellement intégrées dans notre programme qui développe en son sein l’agriculture, la cuisine et l’économie. Les activités artistiques et sportives ont une place de choix afin que le programme proposé aux enfants soit harmonieux et permette leur développement physique, spirituel et intellectuel.
Le créole sera une langue d’enseignement comme le français et une place importante sera dédiée à la maitrise de l’anglais parlé (contexte caribéen).
Les enseignants sont tous qualifiés dans leur domaine (professeur des écoles, agriculture, économie, théâtre, musique…) afin que nos enfants évoluent dans l’excellence.
CCN. Quel est le projet pédagogique ? en quoi est-il selon l’état «séparatiste » ?
MJT. Le projet pédagogique est disponible sur le site https://www.associationracines.com, les réponses que je viens d’apporter en sont directement issues.
“Emmener les enfants à développer leur potentiel et leur charisme dans la joie et la paix”, “engager l’école dans une démarche de développement durable, respectueuse de l’environnement”, “mettre en place une évaluation bienveillante…, les élèves apprennent à s’autoévaluer, à exercer leur sens critique…”, ces quelques phrases font partie de la démarche pédagogique engagée par l’école et vous jugerez vous-mêmes du caractère “séparatiste” de notre ambition pédagogique.