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Guadeloupe. Culture. July : ”Black Livres Matter, parce que la littérature Noire compte”

Black livres matter

Guadeloupe. Culture. July : ”Black Livres Matter, parce que la littérature Noire compte”

Pointe à Pitre. Mercredi 18 mai 2022. CCN. Depuis déjà 2 ans, July qui n’aimait pas lire a initié un club de lecture dont le nom “Black Livres Matter” s’est t volontairement inspiré du célèbre Black Lives Matter mouvement militant créé en 2013 par la communauté Afro Americaine. Le BLM de July fonctionne très bien car à chaque présentation d’ ouvrage, les lecteurs sont nombreux et les débats avec les auteurs passionnants. Qui a dit que les Guadeloupéens n’aiment pas lire? July qui est de plus passionnée par les voyages a répondu à CCN c’est à lire…

CCN. Pourquoi avoir choisi ce nom?


July.
Je suis amoureuse des mots car ils ont cette puissance de décrire une émotion, un silence, ou encore un combat. J’ai souhaité rebaptiser le club avec un jeu de mots qui me permettrait de tout dire sans nécessité de développer. En clin d’œil au mouvement #BlackLivesMatter qui a vu naissance aux États Unis, “Black Lives Matter” était pour moi un moyen de rappeler que la littérature noire compte (en anglais : Black = noire / Matter = Compter).

CCN. Quel est le concept de votre BLM ?

July. Plus jeune, j’avais en horreur la lecture et notamment les livres imposés par le programme scolaire. Ils ne me permettaient pas de me représenter un pré de colchiques ni une gare par exemple. En effet, dans mon pays, cela n’existe pas (encore). Ainsi, le concept de BLM est de donner accès à une littérature qui parle entre autres de choses que l’on est capable de se représenter. Aussi, l’idée était de pouvoir créer un lieu d’échange entre auteurs et lecteurs. Cette semaine par exemple, le club a reçu Hector Poullet. Les participants ont été émus de pouvoir rencontrer cet auteur en chair et en os, de pouvoir le questionner et lui témoigner l’impact de ses écrits à une époque de leur vie. Le dialogue en toute simplicité avec des plumes de renom ou des primo-écrivains permet un échange magique entre celui qui reçoit et celui qui pose des mots sur une page.

CCN. Après deux ans de rencontres du BLM quels sont les books et auteurs qui ont le plus retenu l’ attention des lecteurs ?

July. En 2021, nous avons créé le Prix du club #BlackLivresMatter et les deux gagnants ex aequo sont :

– “Queenie” de Candy Cartie Williams

– “Le jour où les Antilles feront peuple” de Matthieu Gama

Queenie est l’histoire d’une jeune femme jamaïcaine vivant à Londres qui nous embarque dans ses déboires à la suite d’une rupture amoureuse. Un format original et très actuel mêlant sms/email à la structure plus cadrée d’un bouquin. Les sujets abordés y sont variés : gentrification de quartier, incompréhension intergénérationnelle, racisme ordinaire, amitié, dépression …

Le jour où les Antilles feront peuple est un essai qui permet au lecteur de s’interroger sur l’essence de ce qui définit une identité. L’auteur tente de démontrer que l’idée d’un critère unique ou d’une To do list serait bien réductrice.

CCN.Quels sont les auteurs et books que vous aimez ?

July.A titre personnel, je suis sciée par le côté primitif de la plume de Dany Laferrière qui est capable de générer une émotion par la simple description de la chute d’une mangue de son arbre ou encore de faire sentir l’odeur du café chaud que lui préparait sa grand mère … De manière générale, je crois que les écrivains haïtiens ont ce don de décrire la misère en couleur.

Cette année, je suis également tombée sous le charme de Betty écrit par une américaine Tiffany McDaniel qui m’a plongée au sein d’une famille d’indiens Cherokee. La plume de l’auteure fait émaner une douceur dans les épreuves dramatiques d’une vie …

CCN. Vous avez été une globe-trotteuse quels pays avez vous aimé et pourquoi ?

July.Je crois que je suis devenue une globe trotteuse à la minute où j’ai mis les pieds hors de France. Mes deux plus beaux voyages sont deux extrêmes : Haïti et la ville de New York

Haïti car j’y partais pour tomber réellement amoureuse d’un pays que j’avais préalablement découvert par écrits (“Pays sans chapeau” de Dany Laferrière). Je suis reconnaissante envers Dieu de m’y avoir conduite malgré tous les signaux extérieurs qui en réalité, guideraient tout volontaire motivé à renoncer à ce voyage : période électorale, oncle kidnappé sur place quelques années auparavant, amis haïtiens annulant leur voyage (déjà payé) à la dernière minute pour cause d’émeutes, … J’ai fait une de mes plus belles rencontres sur cette terre, j’ai côtoyé un des peuples le plus courageux et le plus généreux que je connaisse. J’ai aimé ce pays car j’y ai découvert des paysages magnifiques dont on ne parle pas dans les médias puis accessoirement, j’ai mangé la meilleure bouillie de la galaxie toute entière

En parallèle, mon premier voyage à New York a été une révélation. Cette ville foisonne d’incohérences et c’est cette dimension qui m’a plu car malgré tout, elle vit en continu. Un flux incessant de bruits, de buildings aux architectures complètement hétérogènes, une agitation mélangeant toute sorte d’ethnies, de l’art à profusion, la voix improbable d’un citoyen lambda dans un métro crasseux … un melting pot où tu peux avancer tant que tu en as l’énergie

Et comme il est de coutume à mon club, la séquence “Et mot sillon” permet de clôturer en un mot le chemin partagé le temps d’un instant. Alors, pour conclure cette interview, mon mot sera “Bénédictions”

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