Guadeloupe. Culture : Le gouvernement français va-t-il gérer nos mès é labitid ?
Pointe-à-Pitre. Lundi 4 mars 2024. CCN. Une proposition de loi faite par deux parlementaires françaises macronistes visant à ”professionnaliser l’enseignement de la danse”. Le risque si elle aboutit sera de marginaliser tous ceux qui enseignent et pratiquent les danses nationales de la Guadeloupe (du Gwo ka, aux danses indiennes). Si nous n’étions pas comme d’hab trés véyatif; l’info risquait de passer à la barbe et au nez des parlementaires guadeloupéens, lesquels n’étaient pas informés. Olivier Serva, s’est montré très réactif. Dès qu’il a eu l’info a immédiatement décidé de rassembler quelques-une des grandes figures de la danse Gwadloup : Lena Blou; Mario Coco, Lucie Jacquet, Nadia Pater, Rony Théophile et bien d’autres. Après quelques de bokantaj, Serva qui s’envolait pour Paris a proposé des amendements, car la communauté culturelle, toutes tendances confondues, sentant le danger d’un tel dispositif législatif français a kabéché pour trouver une réplique ”fondal” à ce projet. En effet, Le 7 mars prochain, le parlement français, devra se prononcer. Olivier Serva qui a le soutien et la confiance des acteurs de la danse pourra-t-il gagner cette importante bataille de la culture Gwadloupéyen ? Une fois de plus, le peuple gwadloupéyen est confronté au plan culturel, au système colonial français, lequel comme aux premiers temps de la colonisation veut détruire notre identité. Raymonde Thorin professeur de danse, choregraphe, a soumis à CCN cette réflexion.
Il ya environ 25-30 ans, l’Akademiduka, en relation avec le Conseil Régional et la DRAC dispensait une formation de formateurs en danses et musiques traditionnelles de Guadeloupe. On y enseignait la pédagogie, l’histoire, la physiologie de l’effort, l’anatomie, la psychologie des 4- 80 ans, la méthodologie, la technique gwoka, quadrille Biguine, et même la danse indienne. Les formateurs étaient des professionnels à tous les niveaux.chorégraphe,historiens, musiciens,maîtres Ka, médecins, danseurs de renom de Léwòz, chanteurs de haut volt ….Au bout de 1 an les étudiants recevaient un diplôme régional après un examen de certification. Les Mario Coco, Isabelle Falla, Nadia Pater, Nicole Valton, Lucien Guilloux, Dominique Littée, Jean Claude Bardu etc… étaient de la 1ère vague. Certains étaient parfois prof en même temps qu’étudiant. L’idée était de former des personnes compétentes capables d’enseigner en connaissance de cause de la danse sans mettre en danger physique et psychologique les élèves tous âges confondus
Au bout de 3 ans, cette formation a été arrêtée. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Et c’est bien dommage car c’est un diplôme régional où nous étions les garants du contenu et de la transmission, nous les passeurs de traditions, les sachants artistiques culturels et scientifiques du pays.
Maintenant l’état veut y mettre son nez. Pourquoi ? Les écoles de danses gwo ka se sont multipliées Il ya des personnes qui après avoir pris 2 cours de gwoka, sont « professeur -chorégraphe » Elles font n’importe quoi mettant parfois en danger la santé physique des gens.
Certains professionnels de l’éducation dont je fais partie, avons de cesse demandé une formation régionale, on a même parlé de faire un UV à l’université des Antilles. On attend toujours. Nous avions proposé pour les personnes ressources, déjà en place, fort de leur expérience, de leur notifier une validation des acquis et de leur donner une place importante dans la formation des « nouveaux ». HAK !
L’Etat essaye d’y mettre le nez depuis quelques années avec le Hip Hop. Et maintenant nous. Pourquoi ? Mais tout simplement il s’est rendu compte que cela génère une circulation d’argent anba fèy , une économie parallèle qui échappe à son contrôle et aux impôts
Le gwoka techniquement s’apprend
Le gwoka spirituellement s’éprouve
Comme toute tradition séculaire, même quand elle évolue au quotidien elle doit être transmise par des personnes compétentes ici, guadeloupéennes ayant autorité dans les différents domaines précités. La légitimité d’enseigner dans une école ne doit se limiter qu’à un laps de temps très court alors que dans nos us et coutumes il faut courir bien des Léwòz pour obtenir le respect de la Wond.
NON. Je ne suis pas pour cette mainmise sur notre danse par la Nationale.
MAIS je suis pour une réglementation faite par nous C’est important car la nature a horreur du vide
Et pour ne pas leur donner l’occasion de fannkouyé la transmission de notre culture, l’âme de ce pays, nous devons proposer une formation de formateurs de Guadeloupe, avec des contenus en accord avec notre manière de vivre notre danse en corps en esprit en histoire en voix et vibrations C’est une décision politique sociétale Nous devons inciter avec insistance nos élus à s’engager dans cette voie d’autonomi.
Si nou pa fè-y, yo ké fè-y an jan a yo, san mandé nou ka nou ka vann.
Sinon dernière chose : en évoluant dans une association (qui ne porte pas le nom d’école de danse! ) pas besoin de diplôme car on est bénévole, Pas de danger donc pour les associations dont un adhérent prendra la charge de conduire le swé, la répétition (et non le cours). Cela se fait déjà partout en France et en Guadeloupe en jazz, contemporain et même classique. Les profs n’ont pas de D.E, pas même le DUMI ou le BEJEPS et enseignent quand même, yo an asosyasyon !
Sinon les majorettes devraient elles aussi faire attention :15000€ d’amende, c’est cher payé le tour de bâtons.
Malgré tout , dixit Lukuber
« fò nou préparé pou nou paré »
De tout cœur avec ce post sur cette réflexion de @Raymonde Thorin.
Un soutien aux formateurs diplômés (diplôme régional reconnu) qui transmettent nos savoirs comme il se doit.
Oui au retour d’un diplôme régional qui formalise un parcours professionnel. La @RegionGuadeloupe doit se saisir de cette problématique, pour la défense de notre culture et je dirais même plus de veiller au respect de notre patrimoine.
Je pense aussi aux autres régions de l’outre-mer (Martinique, Guyane, la réunion…) qui doivent s’interroger sur cette proposition de loi.
Bravo à @Olivier Serva qui va au combat. Il faut défendre la transmission de notre Gwo Ka, par nous-mêmes et non par les autres.
Sinon c’est la porte ouverte à la fin de nos systèmes de pensées culturelles. Je parle ici du partage et de l’authenticité de notre culture.
Des valeurs que le gouvernement se doit de respecter. Je pense que ce protectionnisme de l’Etat n’est pas fondé, par rapport à cet enseignement du « gwo ka ». Il doit comprendre et accepter les spécificités de nos régions des outre-mer.
Laissons cette autonomie de jugement au président de région guadeloupe ou aux présidents des autres collectivités des outremer.
Question: y’a t’il une proposition de loi pour l’enseignement des danses bretonnes, occitanes…. ? Merci pour la réponse dans cette proposition de loi.
Tout ceci n’est que ma conversation en lien avec le ressenti sur ce que transmet ce post et la réflexion de @Raymonde Thorin.
Et je confirme ce dire de Lukuber Sejor :
« fo nou preparé, pou nou paré »
thanks for sharing