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Actualité en Guadeloupe, Martinique, Guyane et dans la Caraïbe !

Guadeloupe. Guyane. Martinique. : Scepticisme ou enthousiasme pour une coopération Antillo-Guyanaise ?

Guadeloupe. Guyane. Martinique. : Scepticisme ou enthousiasme pour une coopération Antillo-Guyanaise ?

Basse Terre-Capitale. Samedi 17 juillet 2021. CCN. Un webinaire post élections s’est tenu entre les 2 présidents des Collectivités Territoriales de la Martinique, de la Guyane, et avec le président de la Région Guadeloupe. La question d’une nouvelle forme de coopération a été implicitement récurrente lors de l’échange et a aussi renforcé l’idée d’une frontière invisible entre Antilles et Guyane. Cette frontière constitue-t-elle un frein majeur pour cette éventuelle coopération ?

L’échange organisé à l’initiative du CAGI (Centre d’Analyse Géopolitique Internationale) et de MINEA (Migration – INterculturalité – Éducation en Amazonie) a mis l’honneur, en plus des 3 présidents respectifs (Serge Letchimy, Gabriel Serville et Ary Chalus), un jury étudiant essentiellement composé de politologues, investis de questionner les présidents sur les trois thèmes suivants :

1/ Le déroulement de la campagne électorale

Ici l’accent était porté sur la gestion de la campagne dans un contexte sanitaire imposant de troquer la traditionnelle pratique (campagne de proximité, rencontre de maison…) pour une campagne plus médiatisée notamment par le biais de réseaux sociaux. Les 3 élus se sont accordés à dire qu’évidemment ce paramètre a dû être pris en compte et à probablement impacté le vote. Toutefois quant à la réflexion sur le taux d’abstention seul le Président Serville a détaillé son avis, en faisant le lien entre le taux d’abstention et le manque de représentation (en Guyane seul 4 partis étaient en lice).

2/ Le projet politique de chaque élu

Il en va sans dire que les nouveaux mandataires fraîchement élus à la présidence maîtrisent les sujets relatifs à la collectivité territoriale dont ils ont la gestion.

Gabriel Serville et Ary Chalus se sont montrés plus focalisés sur le développement de leur territoire respectif, et sur la résolution des problématiques « endémiques » de ceux-ci, en comparaison aux interventions plus ouvertes de Serge Letchimy.

Notons, que ce dernier s’est dit « satisfait » du statut de Collectivité Territoriale de la Martinique en comparaison avec l’ambivalence du Département Région qu’est toujours la Guadeloupe ; en effet selon le Président de la Collectivité Territoriale de Martinique, l’île semble atteindre ses objectifs lentement mais sûrement, et la population contribue aussi à ces avancées. Il a fièrement souligné l’évolution statutaire accordée par référendum, et maintient un discours, certes nationaliste, mais aussi respectueux du souhait du peuple martiniquais.

Relevons que l’évolution statutaire n’est pas pour autant une réponse suffisante à tous les maux, quand le constat des problématiques demeure tout statut confondu.

3/ la coopération régionale

Les Présidents Chalus et Serville ont choisi de laisser leur territoire respectif au centre de leur argumentaire, gardant en conscience que les problématiques liées au statut de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane ne seront pas résolues par la simple coopération entre les trois territoires.

Ary Chalus, toujours dans la « continuité », de sa campagne a effectivement défendu les actions déjà réalisées de ses mandats en cours de réalisation. Il reste toutefois enclin à « travailler avec tous ceux qui veulent travailler pour la Guadeloupe » le président de la Région ne s’est pas montré fermé à la proposition implicite/explicite de Serge Letchimy quant à une véritable coopération Martinique-Guadeloupe.

Il montre en effet la même volonté de poursuivre les démarches en termes de coopération notamment avec la Martinique.

D’ailleurs, au-delà d’une volonté réelle et fortement prônée, Serge Letchimy s’est montré particulièrement ardant, passionné sur la question et a invité ses homologues, à chaque occasion présentée, à poursuivre toute forme de coopération régionale, certes (l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale, le CARICOM, l’Association États de la Caraïbe), mais davantage à entamer une coopération entre territoires francophones de la Caraïbe.

Car, s’il est bien que chaque « voix singulière soit entendue » à Paris, il est encore mieux de « Parler d’une seule voix – « Si zot dako » – ».

Les réponses apportées aux questions ont su être claires et pertinentes les deux tiers de chaque temps, et ont bien souvent été suivies d’une analyse plus ou moins poussée…

En effet, relativement à la question finale portant sur l’immigration, la réponse apportée par le président Serville a su capter l’attention du public.  Il a fait part des difficultés quant à la question foncière de la Guyane (dont 95 % des terres sont détenues par « l’État français », et aux opportunités que sa superficie peut offrir, y compris en termes de gestion de l’immigration.

Il a d’ailleurs tenu à souligner l’actuelle situation de Haïti, en encourageant les pays voisins à anticiper positivement, sur un très probable pic d’immigration haïtienne ; peuple dont il considère que sommes en devoir d’aider en souvenir, hommage et reconnaissance d’une nation qui su paver la voie pour les autres îles de Caraïbe face aux États coloniaux.

Remarque cependant, que cette invitation ne résonne pas de la même manière pour la Guyane (d’où sa légitimé à coopérer plus facilement avec ses voisins frontaliers comme le Brésil ou le Surinam), qui n’a que peu directement été nommée par Ary Chalus ou Serge Letchimy lors de l’échange. En effet, nos Présidents antillais ont plus d’une fois avancé la possibilité d’une coopération antillaise, excluant d’office la Guyane bien souvent nommée en dernier comme pour rattraper l’oublie de notre sœur continentale.

Il est vrai que bien qu’il existe de nombreuses similitudes culturelles et historiques entre les Antilles francophones et la Guyane, cette dernière se distingue tout de même, notamment par son emplacement géographique (Caraïbe continentale), qui semble minimiser une proximité de cœur qui esrt de moins en moins prônée, et qui sait, potentiellement moins ressentie. La Guyane semble aussi lointaine que la Réunion ou encore que Mayotte, alors même qu’elle est autant Caribéenne que la Guadeloupe et la Martinique. Cette distance a d’ailleurs été accentuée par la scission de l’Université des Antilles qui jusqu’en 2014 s’appelait Université des Antilles et de la Guyane.

En définitive, la proposition plus clairement formulée par Serge Letchimy à l’occasion de cet échange, ne fut pas moins implicite et orientée. Une coopération Antillo-Guyanaise paraît compromise, par des questions identitaires, tandis qu’une coopération purement antillaise sonne comme chose logique à accomplir dans les temps à venir/mandats en cours.

Ce webinaire post élections a vraisemblablement permis de se rendre compte du fossé encore existant entre les Antilles françaises et la Guyane, mais aussi du rapprochement qui s’opère entre ces même Antilles françaises de la Caraïbe.

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