Pointe-à-Pitre. Lundi 13 Décembre 2021. CCN. Le Parti socialiste revendique l’héritage de la démarche qui a permis, depuis la poignée de main historique entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou en 1988, de retrouver la paix civile en Nouvelle-Calédonie et de construire les bases d’un « destin commun ».
Aujourd’hui marque une étape importante du projet initié sous Michel Rocard par les accords de Matignon de 1988, puis par l’accord de Nouméa en 1998 sous Lionel Jospin. Ce processus, dont les socialistes sont fiers, se conclut par un « Non » massif à l’indépendance pour le troisième et dernier référendum, marqué toutefois par une abstention record.
Les partis indépendantistes, qui jusque-là participaient au processus, ont très tôt fait part de leurs réticences dues au contexte sanitaire, avant de décider de ne pas prendre part au vote. Leur retrait conduisant au résultat du 12 décembre ne peut donner lieu à aucun triomphalisme, ni à aucune lecture définitive des résultats du scrutin. Si les deux premiers référendums se voulaient exemplaires, celui-ci laisse un goût d’inachevé qui ne peut être ignoré.
Nous prenons donc acte du résultat, mais engageons le président de la République et le gouvernement à renouer au plus vite avec l’ensemble des forces politiques calédoniennes le dialogue qui a permis depuis 20 ans de préparer l’avenir du territoire.
L’État doit retrouver les voies d’une approche équidistante et consensuelle de la question calédonienne.
Nous demandons par ailleurs que les missions parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat soient étroitement associées à ces discussions qui ne doivent pas être les otages des campagnes électorales nationales de 2022. Il faut aussi que la société civile calédonienne soit partie prenante de ces échanges, car le territoire a profondément évolué depuis 1998 et il réclame, aujourd’hui plus que jamais, parallèlement aux questions statutaires et institutionnelles, une véritable politique de réduction des inégalités menée conjointement par l’État et les institutions calédoniennes. Enfin, nous ferons preuve de vigilance dans les discussions sur la gouvernance future de la Nouvelle-Calédonie afin que celles-ci permettent la co-construction d’un avenir commun.
Olivier FAURE, Premier secrétaire du Parti socialiste
Olivier NICOLAS, secrétaire national aux Outre-mer