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Guadeloupe. Nécrologie. Politique. La disparition de Lucette Michaux Chevry signe la fin d’une époque.

Guadeloupe. Nécrologie. Politique. La disparition de Lucette Michaux Chevry signe la fin d’une époque.

Basse-Terre-Capitale. Vendredi 10 septembre 2021. CCN. C’est sans aucun doute la personnalité la plus marquante de la vie politique guadeloupéenne qui vient de s’éteindre. Lucette Michaux Chevry (LMC) a réellement « pesé » de tout son poids et de toute son autorité la vie politique de son pays au cours des 6 dernières décennies.

C’est à Saint Claude, la ville du volcan la Soufrière, que LMC naît en mars 1929. Lucette « la chabine dorée » comme on la surnommait dans son adolescence, ne ratera jamais une occasion de se faire remarquer pour ses excès langagiers. C’est au lycée de Basse-Terre, et au pensionnat de Versailles qu’elle fera toute sa scolarité. A cette époque, elle rencontre Jérôme Cléry, (qui sera maire communiste à Basse-Terre de 1971 à 1995) de 5 ans son aîné et tous deux, nous dira un jour LMC, « ont été très très proches ». LMC, qui fut depuis l’époque de feu Lucien Bernier une socialiste,  peu orthodoxe  change  subitement de paradigme à l’arrivée de la gauche française au pouvoir en 1981. Elle rejoint alors les rangs  de la Droite française conservatrice.

Mais des années auparavant LMC avait débuté sa carrière politique comme  conseillère  générale à Saint-Claude. Elle connaîtra ensuite, une ascension politique  fulgurante. Au plan professionnel, elle avait commencé sa carrière d’avocate au barreau de Basse-Terre au milieu des années 50.

Elle est encore aujourd’hui, la seule femme politique  guadeloupéenne a avoir été Présidente des deux assemblées  (Conseil Général de 1982/85, puis du Conseil Régional de 1992/2004). Elle a aussi été députée, sénatrice, et a deux reprises ministre de la République française.

En Guadeloupe, tout en étant une figure de proue du RPR, de son ami Jacques Chirac, elle crée en Guadeloupe, le LPG, (Le Parti de  la Guadeloupe) un parti « local » qui réussit à rassembler sous la même bannière toute la Droite Guadeloupéenne de  l’époque : de Chammougon à Gabrielle Louis Carabin en passant par Joël Beaugendre, Blaise Aldo. Pendant près de 30 ans, LMC dominera la vie politique de la Guadeloupe et deviendra « la dame de fer » redoutée à la fois par ses amis et par ses adversaires.

Le vrai coup d’éclat politique de LMC, c’est 1er décembre 1999 lors de la proclamation de la « Déclaration de Basse-Terre ». LMC avait pour la circonstance convaincu et réunit les présidents de Région de Martinique, Alfred Marie-Jeanne, de la Guyane, Antoine Karam.

A l’époque, on croit un temps, que ces 3 dernières colonies françaises vont pouvoir ensemble évoluer et accéder à la responsabilité, mais Paris mettra brutalement fin au rêve de LMC.

Au Final, la « Déclaration de Basse Terre », n’aura guère plus d’écho, que  la « Conférence des Dernières Colonies de Bonne Veine » que l’UPLG avait organisé, quelques années auparavant (1985).

Mais LMC qui aimait s’autoproclamer aussi  « indépendantiste que Luc Reinette » en 2003, entraîne derrière elle une grande partie de la Gauche Guadeloupéenne, quelques indépendantistes et propose  une « évolution statutaire ».

La campagne pour ce « référendum » est lancée. Mais, c’est sans compter sur son adversaire du moment. Le député Victorin Lurel (socialiste conservateur) qui mettra tout en oeuvre pour faire échouer cette nouvelle tentative de LMC de vouloir, faire  avancer la  Guadeloupe vers plus de responsabilité. Cet échec de décembre 2003, précédera de peu à la perte de la présidence à la Région (2004) et le début de sa fin.

Suite à son passage à la tête de la Communauté des communes (Grand sud Caraibe), LMC, pas assez véyative sera sérieusement mise en cause dans une sordide affaire de détournement  de fonds, après  les révélations faites aux juges par son ancien bras droit à Fred Madinecouty. Cette affaire mettra à nu le système politico-financier frauduleux de LMC. Cette faute grave vaudra à LMC une  garde à vue et une mise  en examen.

C’est d’ailleurs  son décès, ce 9 septembre qui lui  permet d’échapper aux foudres de la justice, puisqu’elle devait au cours de ce mois de septembre se présenter devant les  juges.

Mais en dehors de tout cela, LMC restera pour l’histoire la femme politique qui aura marqué de son empreinte la vie politique du pays. LMC s’éteint le soir même d’un tremblement de terre, un peu comme si la nature a voulu donner un signe annonciateur de la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère pour la Guadeloupe.

Danik Zandwonis

ccnfirst.COM

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