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Guadeloupe. Politique. Vers un Front Guadeloupéen de Libération Nationale ?

Guadeloupe. Politique. Vers un Front Guadeloupéen de Libération Nationale ?

Guadeloupe. Politique. Vers un Front Guadeloupéen de Libération Nationale ?

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Pointe à Pitre. Mardi 11 Juin 2024. CCN. Est-ce un moment historique pour notre pays ? On pourrait le penser. Car 48 heures avant le Congrès des élus qu’organise Guy Losbar, près d’une dizaine d’organisations anticolonialistes- autonomistes, indépendantistes et des personnalités se sont rencontrées et ont organisé une conférence de presse. Elles ont diffusé cette “lettre ouverte “ (ci-dessous) aux élus lesquels seront en congrès le 12 juin. Il faut dire que suite à la décision prise par le président des français Emmanuel Macron, de dissoudre l’assemblée nationale française, la question du maintien du “congrès” était dans l’air. Jusqu’à la mi-journée de mardi, le président de la collectivité organisatrice était dans un bigidi politique mais finalement il a maintenu “son” congrès”. Les signataires de la lettre ont donc décidé d’interpeller Losbar sur le contenu réel d’un congrès qui se fera dans des conditions politiques particulières. Les parlementaires 4 ex députés (Serva, Baptiste, Mathiasin, Califer) sont désormais de simples citoyens qui pensent davantage à sauver leurs sièges qu’a participer au congrès qui ne sera pas conclusif. Les signataires du texte quant à eux souhaitent que ce congrès ne soit pas une fois de plus un coup pour rien. Il devient urgent que les auteurs de ce texte comprennent que le mouvement anticolonialiste gwadloupéyen a perdu son audience et sa force dans l’opinion. Il faudrait peut-être engager une démarche capable de dépasser les éternels clivages/chiraj pour que naisse enfin un véritable Front de libération nationale.

Rappel : Dans les années 80, le MUFLNG qui rassemblait l’essentiel des organisations nationalistes a explosé.

Puis au milieu des années 2000, il y a eu le FPAC qui a sombré à la suite des élections

En 2009, LKP a aussi rassemblé organisations syndicales politiques et culturelles, mais une fois de plus la course aux mandats électoraux a eu raison du LKP qui n’est plus ce qu’il a été.

 La route est encore longue, car outre ce courrier, et le congrès il faudra tôt ou tard obtenir l’adhésion du peuple Gwadloupéyen qui démontre à chaque consultation électorale sa défiance envers ceux qui le sollicite. En sommes-nous vraiment conscients ? Il faut l’admettre a question du Front demeure encore sans réponse positive.

ADRESSE AU PEUPLE GUADELOUPÉEN

Prenons nos responsabilités !

Chers concitoyens, chères concitoyennes,

Un XVIIIe Congrès est appelé à se réunir le 12 juin 2024. Pourtant l’essentiel avait été déjà dit dès les deux premiers Congrès, il y a plus de vingt ans ! Cette nouvelle édition peut-elle enfin tracer un cadre nouveau pour notre Pays-Archipel Guadeloupe ou l’entrainera-t-elle dans une nouvelle ère d’immobilisme pour vingt ans de plus ?

Réunis pendant les premiers mois de l’année 2024 en commission ad hoc par le Département Guadeloupe, les partis politiques que nous sommes avons tous joué le jeu de la concertation et de l’échange sans être dupes de la manœuvre consistant à maintenir le statu quo et à favoriser une redistribution des postes dans un entre-soi délétère avec des modifications profondes du mode électoral, sans aucune concertation, ni débat.

Nous nous adressons à vous, chers concitoyens et par la même occasion nous interpelons les élus du XVIIIe Congrès de la Guadeloupe et nous leur disons ceci :

Le statu quo institutionnel et statutaire de notre Pays-Archipel Guadeloupe n’est plus tenable !

La loi de Départementalisation de 1946, dite aussi loi d’assimilation, soixante-dix huit ans (78 ans!) plus tard, n’a absolument pas permis le développement d’une économie de production et a surtout substitué à l’économie de plantation, défaillante, une économie de service d’importation contrôlée par quelques familles, accentuant de ce fait notre situation de dépendance.

Ce système aura contribué à maintenir 50% des jeunes et 30% de la population générale dans un chômage systémique qui a déstructuré les familles, broyé les individus, les poussant à l’exode ou les maintenant dans la précarité. La vérité c’est que la Guadeloupe réelle, c’est celle de la pauvreté, de la précarité, de l’exclusion économique et sociale qui concernent en majorité les femmes et les jeunes. Cette marginalisation sociale génère les violences, les phénomènes de déviance et de désocialisation qui désagrègent notre société guadeloupéenne. Ces mêmes jeunes abandonnés par le système et leurs parents impuissants sont montrés du doigt et rendus responsables, sans distinction, de l’insécurité qui secoue le territoire.

Le temps est venu !

Le temps est venu d’impulser une dynamique nouvelle fondée sur le partage des pouvoirs et la recherche du consensus entre les forces politiques, dans une négociation constructive avec l’Etat français.

Oui, la Guadeloupe a besoin d’un souffle nouveau, d’ambition créatrice, de mesures concertées pour vivre ensemble, transmettre, affronter les défis climatiques, en relation avec nos aspirations identitaires.

Le statu quo n’est plus possible !

Ce serait choisir le statu quo si une résolution du XVIIIe Congrès proposait une simple addition d’assemblées existantes avec les mêmes moyens et les mêmes limites qui rendent impossibles des conditions de vie meilleures.

Ce serait choisir le statu quo et un engagement périlleux lourd de conséquences si le Congrès proposait le maintien des compétences actuelles en s’en remettant à l’État pour l’adoption,

Ultérieurement, d’une loi organique déléguant des responsabilités sans négociations, sans moyens, sans contrôle, sans volonté de nous laisser en définir nous-mêmes le contenu.

Mesdames et messieurs les élus du Congrès, vous avez provoqué depuis le début de cette année un dialogue inédit entre tous les partis politiques de la Guadeloupe au sein d’une commission ad hoc. C’est bien !

Les résultats de cette mise en commun avec les partis politiques a conduit aux relevés de conclusions faits par vous-mêmes et qui disent :

Tous les partis plaident pour une Autonomie élargie de la Guadeloupe lui permettant de produire ses propres normes et de disposer d’un pouvoir législatif dans différents domaines, soulignant l’importance de reconnaitre l’existence d’un peuple Guadeloupéen avec ses spécificités culturelles, historiques et sociales.”

Voilà le socle de convergences à partir duquel il vous appartient de valider, d’orienter, de proposer, à la population de Guadeloupe, des choix clairs !

Dans le cadre d’une concorde nationale guadeloupéenne, il appartiendra à toutes les organisations politiques soucieuses de sortir du statu quo, de bâtir avec vous une nouvelle architecture politique avec des pouvoirs normatifs, de définir et de négocier avec l’Etat français, la répartition des pouvoirs entre la Collectivité autonome de Guadeloupe et l’Etat.

En ce sens, la volonté quasi unanime d’aller vers une Autonomie normative n’a rien d’exceptionnelle. Elle est inscrite dans la charte des Nations Unies au paragraphe 2 de l’article 1er, qui consacre « l’égalité de droit des peuples et leur droit à disposer d’eux- mêmes ». De même,, l’article 74 fait obligation aux Nations qui « assument la responsabilité d’administrer des territoires dont les populations ne s’administrent pas encore complètement, de développer leur capacité de s’administrer elles-mêmes ».

Mesdames et messieurs les élus,

Nous vous rappelons que les échanges des partis dans la commission ad hoc ont permis de révéler des convergences fortes mais aussi quelques différences sur le choix des pouvoirs à négocier en priorité.

Nous vous rappelons également que la nécessité de détenir un pouvoir normatif local est le choix principal porté par beaucoup des partis qui se sont exprimés lors des réunions. Nous vous rappelons enfin que nos échanges ont aussi démontré une ambition commune, claire et affirmée pour un projet capable de donner les moyens pour le développement et la prospérité du Pays-Archipel Guadeloupe. Ils doivent mener à des discussions plus approfondies avec tous les différents partis, mais surtout également avec le peuple guadeloupéen dans son ensemble quant aux pouvoirs à exercer par la Collectivité autonome de Guadeloupe.

La négociation avec l’Etat français est un chantier que vous devez donc ouvrir avec des exigences: celles d’un transfert des moyens d’exercice de chaque pouvoir, évalué avec loyauté et sans malice. L’Etat doit reconnaitre qu’il bénéficie d’avantages géostratégiques et environnementaux considérables et doit engager une étape inédite de décolonisation, de réparation en assumant ses

responsabilités historiques.

Il vous appartient également, en priorité, d’engager le débat sur la place de la Guadeloupe au sein de la Caraïbe et son positionnement vis-à-vis de l’Europe.

Chers concitoyens, Mesdames et Messieurs les élus, le temps presse !

Il nous appartient de contribuer à une avancée historique pour notre Pays-Archipel, la Guadeloupe.

Nous, autonomistes et indépendantistes acceptons de façon inédite d’aller vers une étape intermédiaire de la souveraineté pleine et entière.

 Femmes et hommes engagés, c’est en citoyens guadeloupéens conscients de nos responsabilités que nous nous déclarons prêts à travailler pour construire un avenir pour le Pays-Archipel Guadeloupe avec le peuple Guadeloupéen.

Chers concitoyens, nous sommes unis pour un compromis historique et nous vous disons que ce n’est pas une fin mais un départ.

Le 06 juin 2024

Les Partis politiques signataires par ordre alphabétique,

ANG Caraïbe Écologie les verts CIPPA Laurence MAQUIABA Guy EQUINOXE   Alain PLAISIR

FKNG MIR PCG Nta BROCHANT Jozé BWAKANPECH Félix FLEMIN

PPDG   PSG UPLG Jacques BANGOU Medhi KEITA Jean Jacob BICEP

Personnalités signataires,

Jocelyn SAPOTILLE Richard SAMUEL

Maire de Le Lamentin

1 réflexion sur “Guadeloupe. Politique. Vers un Front Guadeloupéen de Libération Nationale ?”

  1. les travaux préparatoires avant cette conférence de presse ont montré une volonté d aboutir à une large coalition sur un objectif clair : une large autonomie de la Guadeloupe pour mettre en place un modèle guadeloupéen de développement écologique, économique, et social.

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