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Guadeloupe. Violence des jeunes : à qui la faute ?

Guadeloupe. Violence des jeunes : à qui la faute ?

Pointe à Pitre. vendredi 11 juillet 20125. CCN. Les violences commises souvent par des jeunes de moins de 18 ans sont récurrentes. A qui la faute ? Aux parents qui  ne “suivent” pas l’activité de leurs enfants sur leurs portables ? Les ados ont-ils conscience  que certaines des applications qu’ils utilisent au quotidien peuvent  générer chez eux des comportements violents ? Que faut-il faire? 

L’analyse et les conseils  de Karine Louisy, therapeute et sophrologue

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1. Une jeunesse qui inquiète : que voyons-nous vraiment ?

Depuis plusieurs mois, les Guadeloupéens se sentent bouleversés. Les faits divers se multiplient : rixes au couteau ou à l’arme à feu, règlements de comptes entre jeunes, provocations filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Nos ados chantent des textes violents, sexualisés, sans gêne. Où est passé le respect ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

En filigrane, une question : qu’avons-nous transmis à ces jeunes ?

Il serait trop facile de pointer du doigt les écrans, les musiques ou « la jeunesse d’aujourd’hui ». Si nos adolescents débordent, c’est aussi le reflet d’adultes parfois débordés eux-mêmes, sans repères sûrs, entre autorité rigide rejetée et bienveillance mal comprise.

2. Le rôle déterminant de la famille

Le terreau de toute violence se prépare dans les premières années de vie. Un enfant élevé sans cadre clair, sans sécurité affective, est un enfant qui grandira avec un vide intérieur. Or ce vide, il cherchera à le combler : par la provocation, l’agression, le pouvoir sur l’autre.

En Guadeloupe, la violence éducative ordinaire (gifles, cris, humiliations) a beau être interdite par la loi (depuis 2019, loi « anti-fessée »), elle reste largement pratiquée, souvent banalisée :
« Sé an ti kalot pou’y aprann ! », entend-on encore trop souvent.

Mais à force d’apprendre la peur et la soumission, nos enfants deviennent des adolescents qui testent les limites… en pire. La colère qu’on leur a enseignée devient leur langage.

👉 À l’inverse, le laxisme — laisser tout faire sans poser de limites — est une autre forme de maltraitance : celle de l’enfant livré à lui-même, qui ne sait plus à qui se fier, ni comment se comporter.

3. Le danger des modèles extrêmes : entre hyper-rigueur et hyper-laxisme

Nous voyons aujourd’hui un clivage préoccupant :

  • Des parents encore figés dans des schémas anciens, où frapper est vu comme un acte éducatif ;
  • Des parents perdus dans la bienveillance sans boussole, confondant écoute et abandon du cadre.

La conséquence ? Des jeunes sans pudeur, sans conscience des limites, nourris à des messages de toute-puissance (musique, écrans) et incapables de gérer la frustration.

👉 « Un enfant n’imite pas ce que l’adulte dit, il imite ce qu’il est ». Le comportement des parents est souvent celui de l’enfant… en pire.

4. Des spécificités locales : la Guadeloupe plus violente ?

Les chiffres de la délinquance des mineurs sont effectivement préoccupants. Les armes circulent. Les insultes fusent. Les règlements de compte deviennent des drames.

Mais la violence n’est pas qu’une question d’armes ou de mots : elle est aussi dans nos attitudes quotidiennes, dans la façon dont nous réglons nos désaccords, dans nos paroles aux enfants.

🎯 « On est plus agressifs ici ? Peut-être… Parce que nous n’avons pas encore collectivement fait la paix avec nos blessures d’histoire, nos souffrances générationnelles ».

5. Le Conseil de la Psy: : Faites une thérapie avant d’avoir des enfants

Avant de devenir parent, offrez-vous la possibilité de :
 comprendre votre propre histoire familiale,
 pacifier vos blessures d’enfance,
 apprendre à poser des limites sans violence,
 acquérir des outils concrets pour accompagner vos futurs enfants.

👉 Une thérapie individuelle ou de couple avant d’accueillir un enfant est un formidable cadeau qu’on lui fait… et qu’on se fait à soi-même.

En Guadeloupe : des structures réelles au service des parents et des jeunes

💬 « Il ne suffit pas d’aimer nos enfants, encore faut-il se donner les moyens de bien les accompagner » — Équipe du Bus de la Parentalité

Structure / Action

Description

Bénéfice

Bus de la Parentalité (UDAF 971)

Bus itinérant qui sillonne les communes, avec des lieux d’écoute et des ateliers parents-enfants.

Soutien mobile accessible même dans les zones isolées.

Maison de la Parentalité (Gosier)

Espace d’échange : cafés parents, conférences (ex. Dr Gueguen), ateliers pratiques.

Prévention des violences éducatives, soutien du lien familial.

Semaines de la Parentalité (CAF Guadeloupe)

Événements annuels, rencontres avec des pros, jeux éducatifs, conférences.

Sensibilisation large, outils concrets.

EPAULÉS (Les Abymes)

Accompagnement parental, ateliers autour de la gestion des émotions.

Renforcement du lien parent-enfant, prévention de la maltraitance.

CIDFF Guadeloupe

Conseil sur les droits des familles, médiation.

Soutien aux familles en difficulté.

📌 Exemple

« Je pensais que la fessée était normale. Mais mon fils est devenu violent à l’école. En travaillant sur moi en thérapie, j’ai appris d’autres façons de poser le cadre. Aujourd’hui, on se parle, on s’écoute » — Stéphane, 39 ans, Trois-Rivières.

6. Des pistes concrètes : comment changer ?

🌟 Poser des limites fermes mais respectueuses
Exemple : au lieu de crier « tu es nul ! », dire : « Je suis en colère de voir ça. Je t’aide à faire mieux ».

🌟 Décrocher des schémas automatiques
Prenez un temps avant de réagir. Inspirez profondément trois fois avant de répondre à votre enfant.

🌟 Appliquer la règle des 3C : Calme / Cadre / Cohérence
Si vous posez une règle, tenez-la. Si vous avez un conjoint, accordez-vous à deux sur la décision.

🌟 Mettre en place des rituels
Exemple : un temps sans écran le soir pour discuter ensemble, un petit rituel d’affection avant l’école.

7. Et si nous faisions collectivement le pari d’une nouvelle éducation ?

Nous avons le choix : perpétuer un modèle qui produit des jeunes perdus ou bâtir une société plus sécurisante, plus respectueuse, plus juste. L’éducation commence par nous-mêmes. Nos enfants sont nos miroirs.

8. Citation finale

« Éduquer ce n’est pas dresser. Éduquer c’est accompagner l’enfant à devenir la meilleure version de lui-même » — Karine Louisy

9. Pour aller plus loin

  1. Contactez les structures citées : Bus de la Parentalité (UDAF 971), CCAS de votre commune, Maison de la Parentalité (Gosier), CIDFF 971.
  2. Participez aux Semaines de la Parentalité chaque année en novembre.

Faites-vous accompagner : un thérapeute peut vous guider vers un chemin éducatif plus serein. Je vous réponds du lundi au vendredi au (+590) 0691-27-7873

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