Port-au-Prince. Mercredi 15 septembre 2021. Presse Agora/CCN. Un an après sa toute première émission, AGORA, « Chita Pale sou Dwa Moun » fait le point sur l’évolution de la Démocratie à l’occasion de cette Journée internationale de la Démocratie.
Autour de Luckner Garraud, journaliste modérateur Renan Hedouville, le Protecteur du Citoyen (OPC), Frantz Duval, directeur de la rédaction du Nouvelliste Marie Yolène Gilles, de la Fondasyon Je Klere, et Nesmy Manigat, ancien ministre de l’éducation, les même invités ont accepté de revenir faire un bilan dans cet espace de parole sur les Droits Humains initié l’an dernier avec le soutien de l’Union européenne en Haïti.
“Haiti a entrepris depuis une 30 un long processus de construction démocratique (…) en rupture avec un modèle autoritaire qui avait érigé en système la violation des Droits Humains. Il y a donc des progrès, une presse plus diversifiée, un certain pluralisme politique et une importance grandissante du rôle de la société civile, garant des acquis. Mais aujourd’hui, force est de constater que ce processus est dans une impasse, et par certains aspects en recul en raison d’une crise politique et institutionnelle qui perdure, compliquée par des conséquences socio-économique, une pandémie, et encore davantage par un désastre naturel dans les trois départements du Sud », constate Luciano Colucci, le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne en Haïti en introduction de l’émission. Il rappelle en préambule l’attachement de l’UE à la Démocratie, non seulement en tant que régime politique qui s’appuie sur la participation des citoyens, mais aussi comme une forme de société basée sur les valeurs de liberté et d’égalité. « Cela demande de savoir écouter, se concerter et tendre la main aux ennemis d’hier…Un processus très difficile (…) mais une garantie que la voix de chacun peut être prise en compte (…) », et conclut que si la démocratie implique de nombreux éléments qui forment un tout, de droits multiples, l’UE soutien en priorité l’éducation « un engagement particulier en Haïti, parce qu’un citoyen plus responsable et plus conscient contribue à un meilleur engagement de tous ».
« Dans un an, j’espère voir un autre tableau des droits de l’homme en Haïti. Une Haïti où l’on respecte le droit à la vie… » avait conclu Renan Hedouville, Protecteur du Citoyen, sur le plateau d’AGORA en 2020. Le 15 septembre 2021, il n’a pas caché son inquiétude face à la dégradation de la situation. « La démocratie est dans l’impasse (…) climat d’insécurité, (…) la population ne peut faire face à ses besoins de base, alimentation, santé, éducation, (…) tous les indicateurs sont au rouge ! Les droits de l’homme ne sont pas protégés, ni respectés… La question de la démocratie est menacée, la jouissance de la liberté politique est menacée ». Le Protecteur du Citoyen déplore l’absence d’élections depuis 3 ans et explique son point de vue.