C’est avec une profonde conviction et une responsabilité partagée que nous nous réunissons aujourd’hui, à Basse-Terre, pour le lancement des Journées nationales d’action contre l’illettrisme 2025.

Depuis 2013, ces journées nous rappellent une vérité simple mais exigeante : l’illettrisme, l’innumérisme et l’illectronisme sont des fractures silencieuses, mais profondes, qui fragilisent nos sociétés et compromettent l’égalité des chances.

Cette année, le thème choisi — « L’illettrisme chez les jeunes de 18 à 29 ans : de quoi parle-t-on ? Et comment y remédier ? » — résonne tout particulièrement en Guadeloupe.

Nos jeunes, en pleine construction de leur autonomie, de leur projet professionnel et citoyen, ne peuvent pas rester prisonniers de ces obstacles.

Leur donner les moyens de lire, d’écrire, de compter et de maîtriser les outils numériques, c’est leur donner les la baseline de cette édition, « Apprendre, c’est reprendre le contrôle », traduit parfaitement ce combat. Car apprendre, c’est reconquérir sa liberté. C’est pouvoir accéder à un emploi, comprendre ses droits, s’exprimer pleinement et participer à la vie de la cité. Mesdames et Messieurs,

Notre Collectivité n’a pas attendu pour agir.

Une première convention a déjà été signée avec l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme autour de deux volets essentiels : l’insertion et la culture, notamment dans le cadre de nos bibliothèques.

Cette convention a permis de développer des ateliers, de former nos collaborateurs, de cartographier les solutions existantes sur le territoire.

Elle a amorcé une dynamique salutaire, que nous devons désormais renforcer.

Aujourd’hui, nous franchissons une étape supplémentaire.

Avec le renouvellement de cette convention qui lie le Conseil départemental et l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, nous affirmons une ambition nouvelle :

• Mieux structurer le réseau des acteurs,
• Enrichir les outils pédagogiques,
• Et renforcer le rôle de la Collectivité départementale dans la lutte contre l’illettrisme.

Ensemble, nous voulons bâtir un véritable écosystème éducatif et solidaire, où aucun jeune ne sera laissé au bord du chemin.

Je veux aussi saluer les temps forts qui jalonneront ces journées :

• La publication de l’Atlas de l’illettrisme, qui apportera un éclairage inédit sur la réalité locale et guidera nos politiques publiques ;
• La remise des prix du Challenge Basique, qui récompense la créativité et la force de jeunes auteurs ayant su traduire, en images et en mots, l’urgence de ce combat ;
• Enfin, la signature officielle de notre convention avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, qui viendra consacrer ce nouvel élan collectif.

La lutte contre l’illettrisme n’est pas une option : c’est une obligation morale.

Car derrière chaque chiffre, derrière chaque diagnostic, il y a des visages, des parcours, des vies.

Il y a des jeunes qui doutent, des adultes qui se sentent exclus, des familles qui peinent à trouver leur place.

En Guadeloupe, comme partout ailleurs, nous refusons la fatalité.

Nous croyons que chaque jeune mérite une seconde chance, un accompagnement, un chemin vers la réussite.

C’est cela, au fond, le sens de notre engagement collectif : donner à chacun la capacité de reprendre le contrôle de son destin.

Au nom du Conseil départemental, et de son Président, Guy LOSBAR, je tiens à remercier chaleureusement l’État, et la présence de M. le Préfet, l’Éducation nationale, l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme, les associations, les collectivités, et l’ensemble des partenaires ici présents.

Votre mobilisation, vos initiatives, vos convictions nourrissent ce combat commun.

En lançant aujourd’hui ces journées nationales, nous envoyons un message fort : la Guadeloupe se tient debout, unie et résolue, pour faire reculer l’illettrisme et pour offrir à sa jeunesse les moyens de s’accomplir pleinement.