La Guadeloupe bientôt sur la corde raide de la rigueur avec la réduction de la dépense publique ?
Pawol Lib (Libre Propos) est une nouvelle rubrique de CCN. Notre rédaction propose donc à tous les progressistes qui le souhaitent un espace de communication, une tribune dont le but principal est de porter une contribution au débat d’idées qui fait cruellement défaut dans notre pays. Les points de vue exprimés dans « Pawol Iib » n’engageront pas nécessairement la ligne éditoriale de CCN mais il nous semble indispensable que les intellectuels, la société civile aient la possibilité de pouvoir très librement opiner dans nos colonnes.
La crise de la dette concomitante à celle de l’identité française peut être annonciatrice de grands bouleversements politiques dans la société française pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, l’identité nationale est un élément fondamental de la cohésion sociale, et lorsque celle-ci est remise en question, cela peut engendrer des tensions et des divisions au sein de la société. De plus, les questions liées à l’identité, telles que l’immigration, la diversité culturelle et religieuse, ou encore les tensions socio-économiques, sont souvent au cœur des débats politiques et sociaux en France, et leur résolution peut avoir un impact significatif sur l’avenir du pays. Enfin, les changements budgétaires et financiers, démographiques, les évolutions économiques et les défis liés à la démondialisation contribuent également à façonner l’identité française et peuvent donc entraîner des transformations importantes dans la société.
C’est dans ce contexte sociétal troublé par l’insécurité grandissante que le président Emmanuel Macron joue la carte de la provocation pour attiser le vote d’extrême droite dans le cadre d’une stratégie pernicieuse avec l’affaire de l’annonce abrupte de la possibilité de faire chanter une chanson d’Edith Piaf par Aya Nakamura à l’ouverture des jeux olympiques de Paris. Nous en voulons pour preuve la levée de bouclier chez une majorité des français déjà très en colère contre le pouvoir. En fait, nous approchons de l’heure fatidique d’une motion de censure suivie d’une dissolution de l’Assemblée nationale. C’est là un boulevard ouvert au rassemblement national. Sur le front économique les mauvaises nouvelles s’accumulent. Après l’annonce du déficit de 5,5% sur l’année 2023, l’agence de notation Moody’s juge “improbable” que la France tienne son objectif de réduction du déficit d’ici à 2027. Et les autres grandes agences de notations ne seront pas en reste avec de fortes chances de dégradation de la note AA de la France avec à la clé un alourdissement considérable de la charge de la dette pouvant dépasser les 80 milliards d’euros prévue en 2027.
Mais dans ces circonstances qui va payer la note de la crise de la dette ?
C’est selon moi et en toute vraisemblance de mon analyse prospective personnelle le rassemblement national. Car pour corser le tout les républicains sont vent debout contre la politique du gouvernement et de leur côté, les syndicats des travailleurs ne comptent pas se laisser faire, aussi pour Emmanuel Macron qui est conscient de l’extrême difficulté à réformer la France, il est hors de question de mettre les français dans la rue, avec une politique d’austérité à la Grecque et des réformes douloureuses.
La crise des finances publiques qui marque la fin du mandat d’Emmanuel Macron n’est pas un phénomène inconnu en France. Le dernier budget en équilibre voté en France date de l’année 1974. La dette publique, devenue le principal problème du gouvernement et des prétendants à la prochaine élection présidentielle, pèse lourdement sur le pays, endetté à hauteur de plus de 3 100 milliards d’euros, soit 110 % de la richesse nationale. Comme si le retour de l’inflation n’avait pas eu assez de conséquences fâcheuses sur le pouvoir d’achat, celle-ci est responsable de la remontée des taux, elle-même responsable de la paralysie du marché de l’immobilier, elle-même en partie responsable… de la dégradation du déficit public. En conséquence ,l’on table sur des annonces concrètes après les JO. Mais comment faire des économies budgétaires sans affecter le service à la population ? On peut toujours avoir moins de personnels dans nos écoles, moins d’entretien de voirie, moins d’employés municipaux… C’est possible mais pas souhaitable”. Le levier fiscal semble donc être l’unique solution. Pourtant le panel des audits est large – aides aux entreprises, collectivités locales, soutien à la jeunesse, etc. – et beaucoup concernent la sphère sociale – arrêts de travail, absentéisme des fonctionnaires, formation professionnelle, dispositifs médicaux. Il faut dire que les prestations sociales pèsent près de la moitié des 1 600 milliards de dépenses publiques. Et la France y consacre plus d’argent que ses voisins : 32,9% du PIB contre 27,2% en moyenne en Europe, avec des écarts significatifs en matière de retraites, de santé et d’assurance-chômage . Des domaines au cœur des pistes d’économies envisagées lors de la loi de finances pour 2025. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir des politiques sociales, notamment en Guadeloupe. Les collectivités locales peuvent craindre légitimement d’être mises à contribution pour combler le déficit du budget de l’État. Cela pourrait signifier une baisse des dépenses et de la qualité des services publics ou une hausse des impôts locaux.
Les impôts locaux des Guadeloupéens vont-ils augmenter à cause du déficit de l’État ?