La mort d’André Juillard, virtuose de la bande dessinée
Paris. Jeudi 1er août 2024. CCN. Le monde de la bande dessinée est en deuil. André Juillard, figure emblématique et virtuose du neuvième art, est décédé mercredi 31 juillet à l’âge de 76 ans. Connu pour son talent exceptionnel et son style raffiné, Juillard a marqué des générations de lecteurs avec ses créations captivantes et ses illustrations d’une volupté affirmée.
Né le 9 juin 1948 à Paris, André Juillard a développé très tôt une passion pour le dessin et la bande dessinée. Il s’est d’abord fait connaître avec « Les Sept Vies de l’Épervier », une série historique créée avec le scénariste Patrick Cothias. Cette œuvre, publiée à partir de 1983, a été saluée pour sa précision historique, la profondeur de ses personnages et la beauté de ses illustrations. Elle raconte les aventures de plusieurs personnages à travers les tumultes de l’histoire de France du XVIe siècle, et reste une référence incontournable pour les amateurs de bandes dessinées historiques.
Par la suite, Juillard a diversifié son œuvre, explorant différents genres et styles, mais sans jamais perdre la qualité et l’élégance qui le caractérisaient. Son talent l’a conduit à reprendre, en 2000, la mythique série « Blake et Mortimer » après la disparition de son créateur Edgar P. Jacobs. En collaboration avec le scénariste Yves Sente, Juillard a signé huit albums de la série, apportant sa touche personnelle tout en respectant l’esprit original. Parmi les titres notables de cette collaboration figurent « La Machination Voronov » (2000), « Les Sarcophages du 6e continent » (2003-2004) et « Le Serment des cinq Lords » (2012). Chaque album a été un succès, apprécié tant pour ses scénarios captivants que pour la qualité exceptionnelle des illustrations de Juillard.
Outre « Les Sept Vies de l’Épervier » et « Blake et Mortimer », André Juillard a également contribué à d’autres œuvres marquantes. « Plume aux vents », la suite des « Sept Vies de l’Épervier », et « Le Cahier bleu », une histoire contemporaine teintée de mélancolie, sont parmi ses créations les plus célèbres. Son style, à la fois précis et délicat, a su capturer l’essence de ses personnages et des époques qu’il dépeignait, faisant de lui un maître incontesté du trait.
La disparition d’André Juillard laisse un vide immense dans le monde de la bande dessinée. Les hommages affluent de toutes parts, témoignant de l’influence considérable qu’il a eue sur le neuvième art et sur ses admirateurs. En 2018, Juillard avait été récompensé par le Grand Prix de la ville d’Angoulême, une reconnaissance bien méritée de son œuvre et de sa contribution au patrimoine culturel.
Ses dessins continueront de vivre à travers ses albums, et sa mémoire perdurera dans le cœur de ses lecteurs et des nombreux artistes qu’il a inspirés. André Juillard nous quitte, mais son héritage demeure, inscrit à jamais dans les pages de l’histoire de la bande dessinée.