Les 80 ans de « l'Étincelle » : Le moment pour les vrais anticolonialistes d’en finir avec ces combats fratricides qui ne servent que le colonialisme français !
Le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) célèbre depuis quelques semaines, et avec un certain faste le 80ème anniversaire du Journal « L’Étincelle ». Les manifestations qui ont débuté fin mai se prolongeront pendant toute l’année 2024.
C’est en effet, le 7 juin 1944, que sort le 1er numéro de L’Étincelle. A l’époque, la France coloniale envoyait ses colonisés au front car elle n’avait pas fini avec la guerre 39/45. Mais en Guadeloupe, des hommes et des femmes courageux et debout brandissaient le drapeau rouge et entonnaient « l’internationale ».
80 ans après, cet hebdomadaire, qui a vécu, raconté, mémorisé, toutes les luttes du peuple Guadeloupéen de cette époque, existe encore et se trouve être le journal le plus ancien de notre pays.
« L’Étincelle » devenu après le chiraj des années 90 (Le courant réformiste Bangou-Génies quitte le PCG et créé le PPDG) « Nouvelles Étincelles » a continué sur la voie tracée par ses fondateurs.
Les journalistes Guadeloupéens connaissent-ils l’Étincelle ?
Pourtant, on peut vraiment s’interroger les journalistes Guadeloupéens, les médias de notre pays se rendent-ils compte que l’existence même de ce journal-mémoire est une source inépuisable sur l’histoire de notre pays ?
Des pages importantes de notre roman national ont été régulièrement rédigées par des militants communistes. Le PCG a l’occasion de ce 80ème anniversaire-événement a sorti une part importante des archives du journal
Ainsi, le 7 juin dernier, à l’occasion de l’ouverture officielle de cet anniversaire, (où il n’y avait aucun représentant de la presse mainstream) dans son talk, Christian Céleste le directeur politique du journal a révélé l’existence de certains documents historiques, que tout journaliste Guadeloupéen se devrait de connaître.
L’impitoyable guerre entre Nationalistes et Communistes : ka sa sèvi ?
Mais au_delà de l’aspect journalistique, les 80 ans du journal sont aussi le moment de revenir sur cette guerre idéologique, impitoyable des années 80 entre le courant nationaliste gwadloupéyen (maoïste, marxiste-léniniste, pro-chinois) et le courant PCG (marxiste, léniniste, pro-soviétique). L’anti PCG était la règle
40 ans après, où en sommes-nous ? ki moun ki gannyé goumé la sa ?
Le PCG depuis 1954 s’est clairement positionné sur la question de l’Autonomie.
70 ans après, l’un des plus récents courants du nationalisme gwadloupéyen, l’ANG, dont certains membres fondateurs ont sévèrement combattu le PCG, se dit lui aussi Autonomiste why not ?
Est-ce à dire que ces féroces et rudes batailles idéologiques entre Nationalistes et PCG ont été sinon inutiles, mais pas porteuses de grandes nouveautés ?
Qui est l‘ennemi commun des anticolonialistes gwadloupéyens ?
Ces 80 ans de ‘L’Étincelle, ne devraient-ils pas être le moment d’une vraie réflexion sur l’avenir de notre pays et des moyens de se rassembler, de s’unir pour en finir avec le système colonial ? La contradiction principale est-elle avec notre ennemi commun ou au sein du peuple c’est-à-dire entre nous ?
fo nou sav sa nou vlé jodla é ki jan nou vlé péyi -la vansé.
Car en fin de compte sauf à se tromper : ANG, CIPPA, CO, FKNG, KSG, LKP, KSG, PCG, UPLG se sont toujours accordés sur le fait que l’ennemi commun et principal c’est bien le colonialisme français et ses suppôts ?
Oups ! J’ai failli oublier : on dot bab : Le drapeau national est encore semble-t-il un véritable problème pour le PCG ; faudra-t-il pour s’accorder et en finir une fois pour toutes organiser après le énième congrès des élus, un « référendum » sur le choix de cet emblème de notre Guadeloupéanitude ? Et puis, Il y a la question très sensible de Mai 67, le PCG veut ouvrir le dossier.
Les nationalistes sont-ils prêts à en discuter sereinement ?
Sinon, on peut en effet continuer non-stop les guerres fratricides, égocentrico-idéologiques. Ainsi en 2044, quand l’Étincelle célébrera son centenaire, ceux qui seront encore là, comprendront (on peut l’espérer) pourquoi le colonialisme français, est toujours le seul et principal gagnant.
ki vé di chiraj dèyè poko mannyé ?
Danik Ibrahim Zandwonis
daniknews2@gmail.com