Fort-de-France. Vendredi 4 juin 2021. CCN. Les derniers jours ont été marqués par la révélation de crimes à l’encontre de femmes martiniquaises qui appellent une condamnation sans réserve et doivent interpeller l’ensemble des pouvoirs publics sur l’absolue nécessité de lutter durablement contre le sexisme systémique.
“Le féminisme n’a jamais tué personne, mais le patriarcat tue tous les jours”. C’est un slogan que les associations scandent chaque année lorsque nous suivons avec révolte et dégoût les marches blanches où nous pleurons, encore et encore, les femmes tombées sous les coups d’un conjoint ou d’un ex-conjoint.
Il faut, en Martinique, que nous portions clairement une politique radicalement engagée pour l’égalité des droits entre femmes et les hommes, et pour l’élimination des violences de genre.
Lorsqu’une infirmière est agressée sexuellement en pleine rue, dans l’exercice de ses fonctions, ce n’est pas un cas isolé, ce n’est pas seulement l’acte d’un délinquant déviant. C’est un énième épisode tragique d’une histoire millénaire où le masculin a été érigé en maître. Une histoire à laquelle beaucoup d’entre nous participent chaque jour. Une histoire dans laquelle on dit à nos enfants : “ Maré poul zot, kok mwen déwo !”. Une histoire où on est indulgent.e.s avec les blagues sexistes, mais où l’on reproche aux militantes féministes d’être trop radicales, trop en colère. Une histoire où l’on ferme les yeux trop souvent, de peur du qu’en-dira-t-on.
Que pèse le “qu’en-dira-t-on” quand on découvre que de jeunes filles, dont certaines ont juste 12 ans, ont été pendant des années prostituées et violées sous le poids d’un ignoble chantage? “Si tu parles, on publiera des photos de toi nue sur internet”. Ne nous trompons pas dans la désignation des coupables. Ne laissons personne dire que ces enfants et ces jeunes femmes ont été attirées par la gloire, l’argent… Non. Ce sont des victimes de crimes ! Nous leur devons la solidarité due aux victimes d’un crime. Et nous devons collectivement mettre tout en œuvre pour construire un monde dans lequel aucun proxénète, aucun client ne pourrait se dire : je vais payer pour violer un.e enfant et ce n’est pas grave parce qu’il ne m’arrivera rien.
Mettons fin à l’impunité. Donnons-nous les moyens structurels de renverser un drame structurel.
La libération de la parole, grâce à laquelle des femmes, courageusement, portent plainte et font entendre leur voix de plus en plus nombreuses, est un pas essentiel vers un monde dans lequel les Martiniquaises ne seront plus exposées à la violence sexuelle. Mais elles ne gagneront pas seules cette bataille.
Retrouvez notre programme et toutes les informations de notre campagne sur nos réseaux sociaux @NKFYCTM2021 – Pour nous contacter NKFY.CTM2021@gmail.com
Tel : 0596 60 14 88
La liste Nou ka fè yonn s’est engagée à inscrire la lutte contre les violences faites aux femmes et contre les discriminations de genre dans ses priorités. Un sujet aussi grave doit être porté par toute la collectivité. Nous adressons aux victimes et à leurs familles tout notre soutien et nous nous engageons auprès d’elles à verser, dans ce combat, des moyens structurels et durables à la hauteur de l’enjeu. Avec Nou ka fè yonn, la reconnaissance des victimes, leur protection, leur accompagnement commence. Le temps des agresseurs et des violeurs est terminé.
Béatrice BELLAY
Tête de liste NOU KA FÈ YONN
Nadia CHONVILLE
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