Fort-de-France. Lundi 4 octobre 2021. CCN. Le 28 et 29 septembre dernier les médias ont été saisis d’une « affaire de harcèlement moral à l’Union des Femmes de Martinique ».
Une légitime émotion a traversé notre association, nos salariées, nos militantes et la population martiniquaise qui nous connaît et nous soutient depuis plus de soixante-dix ans.
En effet depuis 1944, l’Union des Femmes est une association féministe qui travaille pour l’émancipation des femmes, pour l’égalité hommes/femmes, contre les violences et les discriminations dont les femmes sont victimes dans notre société.
Depuis plus de 20 ans, notre association a été le fer de lance de la lutte contre toutes les violences envers les femmes avec la création en 2000 du 1er Espace d’écoute et d’accompagnement pour les femmes, du 1er CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion sociale), de la mise en place de la 1ère campagne annuelle de lutte contre les violences envers les femmes en recevant et en accompagnant chaque année entre 400 et 500 nouvelles femmes en détresse. Nous sommes aussi à l’offensive dans bien d’autres champs, notamment la sensibilisation et la formation, la discrimination sexiste, la publicité, le harcèlement, la citoyenneté des femmes, la santé, la valorisation des femmes dans l’Histoire…
Nos valeurs féministes sont déclinées dans une Charte partagée avec les salariées dont l’UFM s’est dotée et qui s’appuie sur : respect de l’autre, solidarité, équité, écoute de l’autre, justice…Nous tentons de les mettre en œuvre au quotidien tant dans nos actions militantes que vis-à-vis de l’équipe salariée et dans notre vie personnelle.
Ce n’est pas toujours facile, les contextes, les histoires personnelles, les difficultés de tous ordres se mêlent.
Mais cela a toujours été notre cap, et nous avons toujours pris très au sérieux tous les problèmes, inévitables dans une structure qui évolue dans ce domaine et prend de l’ampleur, en essayant d’y apporter des solutions dans le respect des situations quelquefois complexes, avec les éléments dont nous disposions.
Aujourd’hui l’UFM, animée par une équipe dirigeante de bénévoles gère aussi une structure qui compte 11 salariées. L’UFM en est responsable en tant qu’employeur. Qui dit structure dit aussi production de services et obligation de résultats, pour un travail d’utilité publique pour la satisfaction de besoins vitaux de notre société.
En ce qui concerne les faits :
Le dossier aux prud’hommes porte sur plusieurs points qui sont examinés avec la plus grande attention non seulement de l’UFM, mais également des professionnel.les dont s’est entourée l’association afin que la procédure soit faite dans les règles (avocate, cabinet comptable …).
Les accusations de harcèlement moral de la part d’une des salariées sont extrêmement graves.
En tant qu’association féministe, nous ne saurons tolérer ces faits, S’ILS SONT AVERES.
Aussi nous pensons qu’il faut laisser l’action juridique suivre son cours et en décider.
Comme nous l’aurions fait dans toute autre structure, nous sommes à l‘écoute de toute salariée qui voudrait parler de faits qu’elle aurait subi.
Nous ne souhaitons être aujourd’hui ni dans la polémique ni dans l’accusation, ni dans la culpabilisation de quiconque.
Le rendez-vous du 20 octobre prochain est le premier rendez-vous de la première phase des prud’hommes : la conciliation.
De l’histoire sociale et militante de l’UFM avec et auprès des syndicats, nous savons qu’une autre communication, une autre interpellation était possible. Cependant, nous restons ouvertes à toute discussion pour faire avancer la situation.
Nous gardons la volonté d’aller de l’avant en assumant nos responsabilités autant que nécessaire.
Forte de nos valeurs, de nos convictions et de toutes nos composantes, nous Union des Femmes de Martinique, nous continuerons nos actions avec le soutien de chacune et de chacun, avec le soutien des femmes et des hommes de notre pays.
UNION DES FEMMES DE MARTINIQUE 4 Octobre 2021
La direction de l’UFM reçoit cette affaire, comme une alerte et une invitation à vérifier à tout moment et avec la rigueur nécessaire que l’instrument d’émancipation qu’elle constitue ne se transforme pas en une structure pouvant couvrir, même
involontairement, la moindre souffrance au travail.