On est tous d'accord la Guadeloupe va mal ?
La question ne se pose plus.
Il ne suffit pas seulement de l’écrire ou de le répéter, la réalité quotidienne actuelle est de plus en plus compliquée. Il faut chercher les causes de ce mal pour essayer d’en trouver le remède. Pas évident..
On s’en rend bien compte au fil des ans, des grèves, des élections, des babyé que le pays va très mal. Les Guadeloupéens sont unanimes à reconnaître que le système actuel ne fonctionne plus.
Nou rivé an bout a jaden a Etienne : es bod lan mè tou pré ?
L’état français qui a de grosses difficultés budgétaires ne semble plus en mesure de répondre aux éternelles demandes de ceci ou de cela. Le gouvernement très provisoire et macroniste de Michel Barnier, on le voit, n’a guère de solutions autres que de continuer dans la voie absurde tracée par Macron.
L’autre jour, le ministre des dernières colonies françaises du gouvernement Macron a séjourné dans une Martinique en pleine crise. Qu’a t-il dit de plus que ses prédécesseurs ? Il a fait des promesses sur le “protocole des 6000 produits”,cela risque-t-il de changer vraiment le quotidien des martiniquais qui paieront en début 2025 le yaourt 20% moins cher ?
Dans le contexte actuel on peut d’ailleurs se poser la question : ce ministre restera-t-il combien de temps à la Rue Oudinot ? Si je fais un bref focus sur ce défilé incessant de ministres des dernières colonies, c’est parce que cela devrait en tout premier lieu interpeller nos élus en s’interrogeant sur la fiabilité de ces gens qui n’ont rien à faire vraiment de nos pays et qui font juste un petit tour et s’en vont.
Nou pa poblèm a yo !
Alors que faire ?
N’est-il pas venu le moment pour la classe politique guadeloupéenne de se poser les bonnes questions à savoir : comment sortir de la nasse française ? Comment en finir avec ce colonialisme du 21é siècle ?
La solution à nos problèmes ne peut pas tomber du ciel ni venir de Paris.
Le dernier congrès organisé par Guy Losbar a abordé la question récurrente de la domiciliation du pouvoir. Mais, depuis le silence est devenu la règle, les résolutions du congrès sont toutes restées pour l’heure lettre morte. Les ministres qui s’étaient succédés et qui avaient tous discuté avec Losbar que sont-ils devenus ?
Le prochain congrès avait-on dit, devait être organisé au mois de Décembre sous l’égide d’Ary Chalus : au moment où nous publions cet édito, pas la moindre information sur ce congrès région en mode Chalus ? Mais un miracle est toujours possible, avant le chanté nwèl peut-être que Chalus se décidera à tenir le congrès.
Au fait, qui peut aujourd’hui dire ce que souhaite vraiment Chalus pour l’avenir de la Guadeloupe ?
Du côté des forces dites patriotiques, ça ne bouge pas trop non plus.
Ainsi ce qu’on appelait jadis sans nostalgie aucune, la liaison avec les masses n’est plus vraiment à l’ordre du jour.
Conséquences : la méfiance des électeurs gwadloupéyens à l’égard des politiciens traditionnels, ne va sans doute pas épargner le camp autonomiste/indépendantiste lequel reste encore assez éloigné des réalités de notre peuple.
Au niveau social, il y a de cela quelques années, l’UGTG qui était la principale force syndicale arrivait grâce à sa mobilisation premium à faire avancer ses revendications sociales : est-ce toujours le cas ?
La réalité est têtue, nos politiques sont tous en grande difficulté au regard d’un électorat devenu très critique et qui ne croit plus aux belles promesses, sur la résolution du problème de l’eau, sur la réduction du chômage des jeunes, ni sur le développement économique du pays.
Mais ne soyons pas que défaitiste et pessimiste
La Gwadloup possède un réel potentiel du point de vue touristique. Notre archipel est l’une des plus belles pépites de Caraïbe, la plus diversifiée s’agissant des sites lesquels sont mal valorisés.
Notre cuisine ? un délice, elle très goûteuse et très appréciée.
L’agro transformation qui s’exprime lors des marchés pourrait-être une vraie filière créatrice d’emplois mais nos politiques n’ont pas de vision.
Au plan culturel, nous avons tout ce qu’il faut de créativité : musique, cinéma, chorégraphie, écrivains. Ce qu’on appelle partout ailleurs industries culturelles créatrices (ICC) mais là aussi on est toujours au niveau de l’amateurisme. Nos artistes ont du mal à vivre de leurs créations.
En résumé, notre peuple qui depuis 1635 a subi toutes les épreuves que lui a infligé le système colonial, résiste, survit mais les politiques qui auraient dû l’aider sont sans sourds et aveugles. Le pays s’enfonce.
La classe politique actuelle est-elle suffisamment fiable et crédible aux yeux des électeurs ?
Difficile de répondre positivement.
La classe politique est-elle porteuse d ‘un vrai projet d’émancipation ? Si oui, où est-il ?
On peut dès lors comprendre que les Guadeloupéens observent d’un œil critique ce qui se passe en Martinique.
Les Guadeloupéens voudraient-ils d’une assemblée unique ?
Les propos délirants sans fondement de Jean Crusol, cet ex-homme politique en grande perdition, viennent de jeter un total discrédit sur le RPPRAC et le combat des martiniquais contre la vie chère.
DZ