Venezuela. Fausse attaque des véhicules utilisés par Maria Corina Machado
Caracas. Mercredi 24 juillet 2024. CCN/BolivarInfos/Françoise Lopez. Un membre de l’équipe de sécurité de l’opposante vénézuélienne Magalli Meda, chef du commandement de campagne Avec le Venezuela, a révélé aux autorités qu’elle lui avait ordonné d’exécuter une fausse attaque contre les véhicules utilisés par María Corina Machado (MCM) pour ensuite la dénoncer publiquement comme un attentat et en rendre responsables les adeptes du chavisme.
Ce samedi, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé sur X que le bureau du procureur national 19 avait été désigné pour enquêter sur le faux positif diffusé par MCM, qui, sans montrer de preuves, a déclaré que ses véhicules avaient été attaqués.
William Saab a précisé que l’individu qui a été engagé par cette dirigeante politique « se trouve à Lara pour témoigner des circonstances de la manière, du temps et du lieu, ainsi que du montant qui lui a été payé pour cette action ». Il a ajouté qu’elle « constitue un délit de simulation de fait condamnable, de diffusion de messages qui causent de l’angoisse et de la panique à la population et de blanchiment de capitaux ».
Plus tôt, sur ses réseaux sociaux, la correspondante de teleSUR Madelein García avait montré une vidéo avec des déclarations faites par le membre de l’équipe de sécurité de Magalli Meda aux procureurs vénézuéliens dans laquelle il donne des détails sur la façon dont il a exécuté la fausse attaque. Des fragments de chats entre les deux sont également affichés. Après avoir vandalisé les véhicules, cette personne a senti qu’elle avait été abandonnée par ses patrons et s’est présentée aux autorités car elle avait peur de ce qui pourrait lui arriver à elle ou à sa famille.
« Le mensonge a les pattes courtes. Une personne de la sécurité proche de MCM était responsable des dégâts causés aux véhicules. Ils ont cru que cela pouvait faire le même effet que la balle de Trump et que ce qui se passe. Ils ont laissé l’homme seul », a posté Madelein.
En un peu plus de deux minutes, l’ancien employé de Meda a raconté qu’il militait dans les rangs de l’organisation politique Vente Venezuela depuis trois ans et qu’il l’a toujours aidé dans son escorte et d’autres tâches nécessaires.
Il a ajouté textuellement : « Le dimanche 14 juillet dernier, elle (Magalli Meda) m’appelle et me présente un plan pour faire une attaque contre le véhicule du Dr Machado. Elle m’a expliqué tout ce que je devais faire : que je devais aller à Barquisimeto, remettre les matériaux, et que l’instruction était qu’une fois le travail terminé, j’irai où était ma famille, dans l’État d’Aragua, et j’y attendrai de nouvelles instructions.
« Le mercredi 17, ils m’ont amené dans la ville de Barquisimeto et là je suis resté dans la maison d’un partisan du docteur Machado pour attendre des instructions et qu’on me dise à quelle heure je devais faire tout ce qu’on m’a dit de faire ».
« L’ordre ? Eh bien, j’ai mis de la peinture sur les deux véhicules que le Dr Machado allait utiliser ce jour-là, j’ai endommagé la carrosserie et les freins… Le Dr Meda a toujours insisté sur le fait que je ne devais pas les mettre en panne… ».
« À l’aube, je me suis rendu sur le site, spécifiquement dans le quartier Santa Elena. Là, l’un des agents de sécurité du Dr Machado m’attendait pour que je puisse entrer. J’ai fait ce que je devais faire et un moto-taxi m’attendait pour m’amener à la maison où j’attendrais toute la journée pour partir tôt le lendemain pour Maracay.
« Quand j’ai écrit au docteur Meda pour lui faire savoir que tout était prêt, elle ne m’a plus répondu… Le lendemain matin, j’ai continué à écrire et je n’ai pas non plus eu de réponse. J’ai décidé de parler aux autorités parce que j’ai peur de ce qui pourrait m’arriver, à ma sécurité personnelle, à ma famille. Je me suis senti abandonné par une personne que j’ai servie pendant plus de trois ans. Je crains pour ma vie ». a-t-il conclu.
Jeudi dernier, sur les réseaux sociaux, MCM a dénoncé le fait qu’on avait vandalisé les voitures qu’elle utilise pour faire la campagne du candidat d’extrême-droite Edmundo González.
Elle a souligné qu’une voiture a été vidée de son huile moteur et que, dans l’autre, on a coupé des câbles de frein. Bien qu’elle n’ait pas présenté de preuves, elle a affirmé qu’il s’agissait d’une attaque contre la vie de ceux qui utilisent ces véhicules, elle-même étant l’un d’entre eux.
Bien qu’elle soit politiquement disqualifiée, l’opposante vénézuélienne a fait plusieurs déclarations au cours des derniers mois en profitant de sa visibilité dans les médias internationaux. Par exemple, en février dernier, il a évoqué une attaque violente présumée lors d’un acte de campagne dans l’État de Miranda. Selon elle, une centaine de personnes armées de bâtons et de pierres l’aurait agressée, tandis que la police vénézuélienne aurait « protégé » les attaquants.
Bien plus tôt, en 2016, elle avait diffusé une vidéo dans laquelle elle affirmait qu’un bébé était mort en tombant des bras de sa mère, après qu’elle ait été écrasée par des personnes désespérées pour acheter de la nourriture dans un établissement d’El Tigrito, dans l’État d’Anzoátegui… Quelques heures plus tard, elle a été démentie par la propre mère de l’enfant, grâce à une vidéo qui a été publiée dans l’émission « Con el mazo dando », présentée par Diosdado Cabello, vice-président du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV).
À la fin du mois de juin, le chef du commandement de campagne Notre Venezuela, Jorge Rodríguez, a dénoncé Magalli Meda et Humberto Villalobos – tous deux de Vente Venezuela et proches de MCM – comme les organisateurs présumés d’un plan visant à provoquer de la violence pendant les élections du 28 juillet. Rodriguez a assuré qu’ils planifient ces événements depuis l’ambassade d’Argentine à Caracas.