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Combien de temps le « genou » de l’ARS restera-t-il sur la « gorge » de Myriam Chollet ?

Combien de temps le « genou » de l’ARS restera-t-il sur la « gorge » de Myriam Chollet ?

Si Myriam Chollet, directrice du GIP Raspeg était une Afro Américaine, depuis deux semaines au moins, on l’entendrait crier : I cant Breathe/an ka toufé.. Car la pression exercée sur elle par la DG de l’ARS peut être intellectuellement comparée à celle des flics blancs de Minneapolis sur George Floyd. Ce dernier a tenu 8mn 45 : é i monté an filao !
Combien de temps, Myriam Chollet résistera-t-elle à la pression du « genou » administratif de Valérie Denux (VD) ?

Depuis deux week-end l’afro descendante guadeloupéenne, un peu comme jadis, Martin Luther King, a entamé une marche de protestation. Ainsi dimanche dernier, ce sont des dizaines de guadeloupéens indignés qui ont accompagné Myriam Cholet car son combat, est en entrain de devenir celui d’un peuple qui veut s’opposer avec raison à une décision injuste aux relents de colonialistes.

Oui, dans une colonie, ce qu’est encore la Guadeloupe notre pays, quand un représentant officiel de l’administration coloniale francaise (Préfet, Recteur, DG ARS etc…) cherche par des moyens administratifs à humilier, puis à déchouker le colonisé, il est difficile de ne pas se référer à notre histoire coloniale, puisque Macron lui-même a déclaré le 14 mai que « la République n’effacera aucun nom de son histoire ».

Il a entièrement raison, car la France est toujours une vraie puissance coloniale. Les pratiques de ses représentants officiels dans toutes les dernières colonies françaises, sont encore marquées du sceau de ce colonialisme qui depuis 1635 a pris des formes multiples, mais demeure présent.

Ainsi donc, sans avoir à remonter très loin dans notre histoire, avant et pendant la période du confinement covidique, c’est à dire juste avant hier, les élus guadeloupéens ont eu à subir de la part du petit néo gouverneur des humiliations administratives, qui sont en 2020, des postures coloniales cachées derrière des décisions administratives.

Comment ne pas se référer à cet ouvrage encore insuffisamment connu, publié en 2009 par l’historienne française Nelly Schmidt « La France a – t-elle aboli l’esclavage… » dans ses colonies ?

La question est toujours d’une brulante actualité. Car plus de 170 ans après la seconde pseudo « abolition » de l’esclavage (1848), les rapports coloniaux sont encore très vivaces et font le quotidien des colonisés que nous sommes. Ils sont encore trop nombreux, élus, intellectuels et autres, qui ont cru au grand rêve de l’intégration-assimilation et qui naïvement se considèrent comme « français » à part entière. Aimé Césaire disait ironiquement « français entièrement à part… »

Ce qui est entrain des se passer au GIP Raspeg, relève bien du fonctionnement colonial des français installés et dominants dans notre Pays. Le Gip Raspeg, faut-il le rappeler est une structure fédérative unique (dans l’espace de médical français) des professionnels de santé, mise en place, il y a de cela une dizaine d’années en Guadeloupe, par des guadeloupéens et dont le but unique est de « de faciliter la coordination des acteurs et des actions de santé publique ». Le Gip Raspeg, dès sa création a répondu à un besoin, en apportant l’appui nécessaire aux acteurs de la santé, en prenant en compte les spécificités de notre pays ».

Tant son utilité pour les pros de la santé, que sur son fonctionnement du point de vue administratif, le GIP n’a souffert d’aucun défaut. Pourtant depuis son arrivée en Guadeloupe, VD n’a pas fait la preuve de l’efficacité espérée dans sa gestion des problèmes réels auxquels notre pays est confronté (Crise du CHU, Covid 19). Un sondage Qualistat confirmait que 56% des guadeloupéens étaient inquiets de la gestion de la crise par L’ARS.

Pendant le Covid, c’est au siège du GIP, que la plateforme « Riposte-Covid » initiée par l’ARS a été mise en place par Marlène Cieslik (tiens donc !) responsable stratégique de l’ARS ; il s’agissait visiblement de profiter de cette Covid-occasion pour tout mettre en œuvre et accélérer le démantèlement de cette structure. Dans la foulée, il fallait ‘ donc écarter de la direction du Covid, Myriam Chollet et offrir – si l’opération réussit – ce poste à l’une des collaboratrices de VD : une jeune française originaire de Nantes, championne de boxe et ex directrice adjointe de CHU de sa ville. Elle a débarqué chez nous en octobre dernier. C’est cela le plan (éventé ?) de l’ARS.

Ainsi en 2020, comme jadis au temps de la Plantation, le fonctionnaire colonial (ex-commandeur) peut décider comme bon lui semble du destin du colonisé et des structures existantes.

Cette injustice à l’égard de Myriam Chollet, est une preuve supplémentaire que la machine coloniale fonctionne parfaitement. Car en dépit des protestations des salariés du GIP, de celle des parlementaires, du soutien affirmé du Président de Région, Valérie Denux entend passer outre et montrer une fois de plus, que le pouvoir du colon dans la colonie ne peut être remis en cause par les simples protestations du colonisé.

Alors que faut-il faire ?

La situation actuelle, n’a en fait rien d’inédit. Quand en en 1802, Napoléon envoya son Général Richepance rétablir esclavage dans la colonie, nos ancêtres résistèrent. Il y eut ce que nos historiens appellent « la guerre de Guadeloupe » mais l’armée française remporta la victoire. L’esclavage fut rétabli. Mais tout cela dira-t-on c’est du passé. Oui et non.

En 2020, les Guadeloupéens épris de fierté et de dignité, se doivent encore de se rebeller…

Faut-il se taire et laisser l’ARS de VD « casser » Myriam Chollet ?

En 2020, face à ces attitudes aux relents colonialistes, nous devons trouver des réponses adaptées. Myriam Chollet à elle choisi une marche pacifique qui se popularise chaque dimanche. C’est une forme de lutte qui commence à fédérer. Mais personne ne sait jusqu’où cela peut aller. Notre peuple dans son ADN est souvent imprévisible !

Ainsi face à la montée progressive de la colère guadeloupéenne l’ARS a publié une « Mise au point ARS » le 13 juin. Ce document est très explicite sur ses intentions réelles. Il faut alors décrypter le message :

« L’ARS n’a jamais souhaité ni envisagé de démanteler les actions conduites par le GIP. Il n’y a ni harcèlement ni acharnement, il y a travail collaboratif pour un projet d’avenir et d’envergure »

VD semble en apparence vouloir calmer le jeu… mais quand on lit les derniers mots de son communiqué (dicté par la résistance de Myriam Chollet) on s’aperçoit que la bataille pour la survie du GIP n’est pas gagnée.

VD qui surfe sur l’ambiguïté, dit tout et son contraire : »Nous devons travailler tous ensemble pour le bien des guadeloupéens et guadeloupéennes mais précise « sans aucune personnalisation ni peur du changement co-construit s’il est nécessaire pour avancer ».

En termes clairs, il y a bien un nouveau projet (d’avenir ?) pour le GIP porté par l’ARS, il y aura donc du « changement, lequel s’avère nécessaire ». En réalité VD persiste et signe. Va -t -elle pouvoir faire sa loi, dépouiller le GIP et déchouker Myriam Chollet ?

Le conseil d’administration du GIP, où l’on retrouve un certain nombre de guadeloupéens, est pour l’heure muet et assiste silencieux à ce scenario.

Notre confrère Rony Béral (RCI), qui le premier à sorti les « dessous » de cette affaire est déjà dans le collimateur de l’ARS. Tout est mis en œuvre pour que l’ordre ARS règne au GIP. L’affaire est à suivre !

Question : Es nou kay lésé Denux toufé Myram Chollet ?

@daniknews2@gmail.com 

 

 

 

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