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Covid 19 : Tout mas poko dèwô et la croisière n’amuse plus !

Danik ZANDWONIS

Covid 19 : Tout mas poko dèwô et la croisière n’amuse plus !

Nous sommes en pleine crise. La France, la soit disant mère-patrie est en crise et ne peut pas, ne peut plus, subvenir à ses propres besoins en matière de santé, son système hospitalier  n’est plus depuis une vingtaine d’années, ce qu’il était. Il est quasiment insuffisant, parce que sérieusement mis à mal par une politique ultra libérale, il a du mal à répondre à la  situation d’urgence.

Celui de-là Guadeloupe déjà défaillant même avant et à cause de l’incendie du CHU de Pointe-à-Pitre (Nov. 2017) touche le fond.

Cette crise du Covid 19 nous oblige une fois de plus à nous rendre compte que notre belle Guadeloupe, pour laquelle on a misé à fond sur l’économie touristique n’est pas non plus en mesure  de répondre au plan de la santé, à la crise actuelle.

Mais soyons  justes ! Y’a de l’espoir ! Ainsi, la question du déficit des solutions  hydro-alcooliques va (peut) être résolue grâce  à Damoiseau et quelques rhumiers qui ont décidé de contribuer à la création de ce produit devenu introuvable dans nos pharmacies.

Mais  le  pire, et force est de l’admettre, que notre tissu « industriel » quasi inexistant ne permet même pas de répondre à des demandes basiques, par exemple la fabrication massive de masques sanitaires.

Cette situation est très grave, car on se rend compte que nous ne possédons en Guadeloupe, aucune unité industrielle, que nous  aurions pu même provisoirement «  détourner » de sa fonction initiale  et l’utiliser autrement pour répondre aux besoins sanitaires de la crise actuelle. Si par exemple, il existait en Guadeloupe, même une petite usine de fabrication de vêtements ou de papier, il aurait été «  facile »  de la dédier pendant un temps à la fabrication de masques. Comme cela se fait ailleurs.

https://www.usinenouvelle.com/article/fabrication-de-masques-la-filiere-textile-se-mobilise.N945126

Mais ce qu’on semble vouloir ignorer ou cacher  aujourd’hui, c’est que la pénurie de masques est une volonté manifeste de l’état français  qui  dès 2010  décidait  de  ne plus renouveler des stocks jugés périssables. Pourtant le Haut Conseil Francais de la Santé Publique rappelait à cette époque que face une crise épidémiologique : « la protection des masques de soins et respiratoires était d’une efficacité préventive élevée ». Mais cet avis n’a été ni suivi, ni écouté.

Récemment, sur France-Inter, le tout nouveau ministre français de la santé, Olivier Varin a quant à lui été contraint de reconnaître  que : « Le pays a changé sa doctrine sur les masques il y a dix ans. À la suite de l’épisode épidémique de grippe H1N1 de 2011, il a été décidé que ces stocks ne s’imposaient plus, la production mondiale de masques étant supposée suffisante…(  ) .

En 2010, il y avait un stock d’État d’un milliard de masques chirurgicaux et de 600 millions de masques FFP2. Il y avait donc 1,6 milliard de masques. En 2011, il y en avait plus que 800 millions de masques chirurgicaux, en 2012, 680 millions, en 2013, 550 millions, et ainsi de suite. Puis quand je suis arrivé au ministère, et quand Agnès Buzyn était ministre, il y avait 150 millions de masques chirurgicaux, et aucun masque FFP2 » 

On comprend alors que face à cette pénurie organisée et fautive, les demandes d’Ary Chalus et de Josette Borel Lincertin de 100.000 masques pour la Guadeloupe, ne soient pas immédiatement suivies d’effets et demeurent sans réponse officielle. Ary Chalus, a avoué être obligé de « récupérer  » des masques dans les cuisines d’un lycée pour les distribuer aux soignants. L’Union des Journalistes et des Médias de la Guadeloupe (UJMG) a  fait un geste similaire en offrant un millier de masques aux soignants.

Ces masques sanitaires français, toujours en  production ou bloqués sur un aéroport sont nécessaires, car  lorsque nous aurons atteint le redouté pic de la pandémie d’ici quelques semaines, il faudra aussi des masques pour notre peuple. En période de crise sanitaire aigue, chaque citoyen se doit d’avoir une protection.

Pour  l’heure, et comme pour « masquer »  toutes ses insuffisances, l’état colonial, nous envoie un porte-hélicoptères. Ah oui c’est vrai, nous sommes en guerre !

Le même état, qu’il y a près d’un an, tergiversait quand le sénateur Dominique Théophile, avait dans un amendement, souhaité que d’une part des médecins cubains suppléaient à notre désert médical et de l’autre que la coopération  avec l’université cubaine soit effective, en attendant la création d’une Université Antilles Guyane de plein exercice,  pour la formation de médecins guadeloupéens, Martiniquais. Le gouvernement trainait à l’époque les pieds.

Aujourd’hui dans l’urgence, l’état a cédé : le décret sera publié, d’ici quelques mois. Nos étudiants n’auront plus besoin de se rendre à Bordeaux, Toulouse, Montpellier ou Bucarest.

Mais la venue des médecins cubains, si elle est nécessaire mais ne doit en aucun cas « masquer » la pénurie cruelle  d’appareil  médicaux, de lits et de masques qui n’est pas résolue. Josette Borel-Lincertin, fatiguée d’attendre une vaine réponse à son 1er courrier, a dû relancer Edouard Philippe, sera t-elle enfin entendue ?

Juste  avant l’arrivée du Covid 19, c’était  ici carnaval, tout mas té déwô...

Oui je sais  pour les « mas a kannaval » nous avons prouvé notre excellence. Mais nos « mas » habituels : Akiyo, Voukoum, Nasyon-Neg Mawon, ou  Vim, ne sont dans ce cas précis d’aucune utilité.  La crise du Covid 19  nous permet  avec toute la lucidité nécessaire de nous rendre compte que notre dépendance, n’est pas que politique ou alimentaire.

Elle est  la même tous les niveaux. Au lendemain de cette crise, nos « responsables politiques » ont-ils enfin plaider et agir pour que notre économie ne soit pas basée que sur le tourisme  ?

On sait déjà  que pour les années à venir les « Costa » italiens ne seront plus les bienvenus, car les guadeloupéens « malades » de croisières à bon marché et qui survivront à cette pandémie vont eux aussi en tirer les leçons.

On devrait déjà dire (et agir dans le sens) pour que la Guadeloupe d’après Covid ne soit plus la même. Nos politiques vont-ils le comprendre, car la leçon est amère. La croisiére n’amuse plus.

daniknews2@gmail.com

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