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L’intelligence nécessite une totale refondation du Mouvement Nationaliste Gwadloupeyen : Mais est-ce possible ?

L’intelligence nécessite une totale refondation du Mouvement Nationaliste Gwadloupeyen : Mais est-ce possible ?

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Mars 1985 À l’initiative de l’UPLG* se tient en Gwadloup la 1ere Conférence des Dernières Colonies françaises. Des anticolonialistes venus d’un peu partout s’unissent pour dénoncer avec force le colonialisme français.

Juillet 1985 : Pendant plusieurs jours la Gwadloup est bloquée. L’Affaire Faisans* mobilise l’ensemble du mouvement nationaliste qui exige et obtient la libération du militant du MPGI*

Janvier 2009. LKP* structure politico-syndicale qui rassemble plus de 40 organisations mène une grève historique de 44 jours.

3 dates de notre histoire récente, qui ont en commun, la volonté affirmée à ces périodes de “ faire ensemble”.Une volonté qui semble avoir totalement  disparu en 2025.

Faut-il encore une fois de plus le redire et l’écrire le mouvement nationaliste gwadloupéyen  est devenu au fil des années politiquement inaudible .

Parfois, LKP, ANG, UPLG ou FKNG publient des communiqués de presse qui circulent sur les réseaux sociaux mais ne sont pratiquement que peu ou pas repris ou diffusés par les médias mainstreams. Au final les gwadloupéyens savent très peu, voire pas grande chose du fonctionnement du mouvement nationaliste actuel.

Visiblement les leaders de ces organisations ne semblent pas très (ou pas assez) concernés par cette absence récurrente de “lyannaj” avec le peuple.

Pourtant les gwadloupéyens dans leur grande majorité, ont une conscience assez claire de leur condition de vie et en dépit des apparences ils sont loin d’être satisfaits d’une situation socio-économique qui ne cesse de se dégrader.

Le problème l’eau est loin d’être réglé. Le chômage persiste. Les actes de violences augmentent. La précarité ne cesse de croître tout comme la vie chère. La dépendance vis à vis de la France est une vraie réalité. 

Le Mouvement Nationaliste Gwadloupeyen (MNG) dans sa configuration actuelle n’a pas la possibiité de porter de solutions concrétes à toutes ces problématiques.

Lors des conférences de presse, ou de manifestations communes (1er mai, 26/27 mai) on se contente de dénoncer mais rien de plus

Pourquoi ?

D’abord parce que le MNG n’est absolument pas représentatif face au pouvoir colonial :

Aucune discussion sur l’avenir du pays, ne peut être engagé dans ces conditions

De plus, il faut aussi le souligner depuis plus d’une dizaine d’années, hormis la crise covid et les justes réactions des personnels de santé, le MNG, n’a pas la force ou la capacité de perturber ou de “déranger” le système colonial existant.

Nous vivons malgré nous, dans une sorte de “coexistence pacifique,” avec le colonialisme français. Un peu comme si, à 10 ans du 4é siècle de colonisation (1635/2035) les nationalistes y compris les plus radicaux avaient fini par accepter d’être colonisés.

Mais cette inquiétante baisse de la revendication nationaliste peut aussi s’expliquer par le syndrome de la non transmission. Quant à la fin les années 80 le MNG est encore à son apogée, avec la création du MUFLNG*, les premiers signes de son déclin semblent déjà proches.

 Il faut se rappeler que les leaders de l’époque, ne se sont pas préoccupés de préparer la jeunesse gwadloupéyenn à prendre le relais nécessaire.

Au milieu des années 80, L’Association Générale des Étudiants ‘Gpeens’ (AGEG) qui avait pourtant joué un rôle très important dans l’impulsion des idées nationalistes disparaît.

Plus tard BIJENGWA la 1ére organisation nationaliste de la jeunesse gwadlupeyenn  in situ (1982) est obligée de s’auto dissoudre pour semble-t-il ne pas faire de l’ombre à l’UPLG

L’’UNEEG (Union Nationale des Etudiants et Élèves Gwadloupéyen) a eu une très courte vie. (il faut  aussi noter que l’UJCG, Union  de la Jeunesse Communiste Guadeloupéenne disparaissait elle aussi  du paysage politique )

Mais l’autre problématique toute aussi importante du MNG c’est son manque récurrent d’unité. Les quelques organisations existantes ont toujours eu le plus grand mal à faire cause commune et même à s’entendre.

Dans les années 80 la guerre idéologique entre l’UPLG et le PCG fut d’une rare violence. Dès 1982 après la création du MPGI, les dissensions ne cessent de grandir avec l’UPLG qui ne souhaitait alors à cette époque : “on sel organizasyon”, on sel journal (jakata) on sel Radyo (Tanbou)

Plus de 4 décennies après, où en sommes-nous ?

L’UPLG qui fut jadis la voix la plus puissante du MING a progressivement, au fil des années, perdu toute son influence et surtout sa capacité à mobilisation.

Jean Jacob Bicep  (ex Bijengwa ) aujourd’hui secrétaire national de l’UPLG  dirige une organisation très affaiblie pourtant membre du Front International de Décolonisation (FID)

La Néo ANG n’a pas non plus toute la capacité militante nécessaire ni la représentativité  politique pour faire vraiment bouger les lignes. Entre voyages à l’ONU, à Paris, à Bakou ou la diffusion de nombreux CP sur les RS, La Néo ANG demeure malgré tout une organisation  encore très discrète dans le paysage politique de notre pays. Mais aux municipales de 2026 elle a déjà affirmé vouloir être très présente dans la bataille. Ce sera une fois de plus l’occasion de mesurer son audience.

FKNG la seule organisation nationaliste a refuser de  partciper aux elections, demeure pour autant encore très groupusculaire. 11 ans après son 1er congrès, FKNG n’arrive pas à en tenir un 2ème faute de militants actifs.

Ces 3 organisations ont tout de même réussi à se “fédérer” à minima au sein de “ Sanblé pou Nasyon Gwadloup” mais cette structure qui ne se réunit qu’épisodiquement demeure encore très confidentielle. Mais c’est peut-être un premier pas vers l’unité du MNG ? Soyons optimistes !

Cependant lors d’un séjour en Kanaky, les dirigeants de l’UPLG, du FKNG, ont sans se poser de questions décidées, d’adhérer au Front International de Décolonisation (FID).

Suite à cette adhésion La question se pose : ne fallait-il pas commencer par créer un front gwadloupéyen? La néo ANG pour l’heure se tient avec raison à l’écart du FID…

LKP dont le porte-parole est depuis 2009 Elie Domota; demeure l’organisation qui a connu son heure de gloire il y a 16 ans lors de la grève de 44 jours. Très proche de l’UGTG, elle   se refuse jusqu’ici  à  toute union avec les autres composantes du MNG. Mais cette position est-elle définitive ?

Comment alors dans ce contexte, de totale désunion et en absence d’un projet politico économique commun et fiable les organisations du MNG peuvent-elles encore avoir la crédibilité nécessaire auprès du peuple gwadloupéyen ?

Pourtant, plus de 60 ans après la création du GONG et en dépit des divergences et du manque d’unité, les idées nationalistes ont beaucoup progressé. La peur du “kaskod” asi fwansé” semble moins évidente au sein d’une grande partie du peuple gwadloupéyen.

Les organisations du MNG, peuvent-elles ad vitam eternam refuser de s’asseoir autour d’une même table pour faire une analyse concrète de leur situation actuelle.

Comment le MNG doit-il relancer le combat unitaire pour la décolonisation ? Comment le MNG peut-il devenir un interlocuteur crédible face au colonialisme français ? Quel discours politico économique le MNG doit-il tenir au peuple Gwadloupéyen et surtout face à cette jeunesse Tik Tok et Instagram ?

Le peuple gwadloupéyen peut-il accorder sa confiance à des organisations an chiraj permanent ?  Visiblement la route est encore longue.

Pour l’heure il faut souligner que ce sont les présidents des 2 assemblées (Conseil Régional et Conseil Général) et  les parlementaires qui sont les contacts les plus réguliers du pouvoir français, doit-on s’en contenter ?

Cette refondation du MNG n’est-elle pas devenue inévitable ?

 Notes :

MPGI : Mouvement Populaire Pour la Gwadloup Indépendante (1982)

UPLG : Union Populaire pour la Libération de la Gwadloup (1978)

GONG : Groupe d’organisation nationalistes de la Gwadloup (1963)

BIjengwa : Bik a jennes Gwadloup(1982)

MUFLNG : Mouvement d’Unification des forces de libération nationale de la Gwadloup (1983)

D.Z

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