Elie Califer | Chlordécone : la justice a jugé mais n'a pas rendu justice.
Paris. Samedi 26 novembre 2022. CCN. A la suite des évènements d’hier, je me dois de revenir vers vous.
Le 24 novembre 2022, l’Assemblée Nationale avait à débattre de la réintégration des soignants en respectant une contrainte de rigueur ; celle de ne pas dépasser l’heure de minuit, sans quoi l’examen du texte deviendrait caduc. Or, entamé à 18h, tout laissait au départ penser que celui-ci viendrait à son terme jusqu’à ce que… le Gouvernement et la majorité parlementaire en décident autrement.
Demandant abusivement des suspensions de séance de 5 minutes, puis de 10, puis de 30, voire même de… 30 secondes et en intégrant des amendements et sous-amendements in extremis, le Gouvernement et les groupes de la Macronie ont usé de tous les stratagèmes malhonnêtes qu’ils avaient sous le coude pour ne pas laisser débat démocratique arriver à son terme.
J’ai bien conscience que le sujet divise et oppose. C’est un sujet complexe mais seule la mobilisation d’une majorité de l’Assemblée nationale peut permettre la réintégration des suspendus.
Lorsqu’elle a été votée, la loi du 5 août 2021 avait le souci d’endiguer la Covid-19 en donnant au Gouvernement la possibilité de suspendre certaines catégories de professionnels non-vaccinés. Or, plus d’un an après, il faut bien admettre que le contexte a changé : l’état d’urgence sanitaire n’est plus en vigueur. Bon nombre d’États ont amorcé le processus de réintégration, les restaurants sont ouverts et… même la Coupe du Monde se déroule. Le monde va-t-il si mal pour maintenir la suspension ? Les territoires ultramarins sont- ils punis pour avoir voté pour l’extrême droite ?
Le terme « suspendre » correspond rigoureusement au fait « d’interrompre temporairement une action, un processus ». Suspendre renvoie toujours à l’étape suivante et l’étape d’après ne peut être que la réintégration.