Guadeloupe. Concert. Frédéric Caracas. Le Zouk 40 ans après, sa ka'y ? Oui, sa ka'y !

Guadeloupe. Concert. Frédéric Caracas. Le Zouk 40 ans après, sa ka’y ? Oui, sa ka'y !

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Pointe-à-Pitre. Vendredi 9 aout 2024. Gilles Floro, Eric Brouta, Patrick Saint-Éloi, Jacob Desvarieux, Henri Debs du fond de leurs tombes, ont dû ressentir comme une sorte de frustration de n’avoir pas eu, de leur vivant, le temps de célébrer leurs 40 ans de zouk. Ils sont montés trop tôt an filao. Frédéric dit la Karcas a su, lui, faire le job.

Il est évident que ce type de concert spectacle a du mal à se tenir à la Kazar. Pourquoi ?

D’abord parce que la scène n’a pas tout l’espace nécessaire, donc les musiciens semblent plutôt à l’étroit. Ensuite, au regard du nombre important de spectateurs tous debout (1500), il faut être pratiquement collé à la scène pour tout voir. Quant à la chaleur ambiante, elle est à son maximum.

Mais venons à l’homme du concert : Frédéric Caracas, qui porte allègrement sa petite soixantaine, a déjà eu ses heures de gloire. En 2008, ses amis ont organisé ses 25 ans de carrière lors d’une soirée mémorable et pleine d’émotions musicales. En back office, il y avait déjà Brigitte Zabarel, qui adore raconter ses premiers pas dans le zouk avec Caracas.

L’an dernier, c’est Raymond Philogène qui réalisait “Un air de silence”, un documentaire de 52 minutes qui décrypte en images la carrière de ce musicien incontournable. Ils sont rarissimes les zoukeurs des années 80/90 qui n’ont pas fait appel au génie créateur de Caracas, le bassiste-compositeur-interprète.

Guitariste autodidacte qui débute dès sa fraîche adolescence, Caracas a sillonné glorieusement les étapes du zouk en les marquant de son empreinte. Et ce n’est pas un hasard s’il a aussi été bassiste à Kassav (1991/1997) puis pratiquement en binôme avec Patrick Saint-Éloi, lorsque ce dernier quitte Kassav et accomplit son ultime parcours en solo (2002/2010). Caracas sera durant toute cette période très proche de PSE qu’il accompagnera musicalement tant en studio que sur scène. Pour son 40e anniversaire, et même s’il avait voulu, il lui aurait été difficile d’inviter en one shot sur scène tous les zoukeurs qu’il a musicalement coachés. On imagine que le choix n’a pas été aisé.

On a eu grand plaisir à voir juste, le temps d’une chanson, et : Patrice Hulman, Yannick Cabrion, Victor Delver, Eddy Miath, Harry Soundourayen, Jean-Michel Jean-Louis venu de la Martinique, il a pu interpréter deux titres.

Du côté des artistes féminines, Dominique Lorté ne pouvait pas ne pas y être, Leïla Chicot, toujours aussi resplendissante, Brigitte Zabarel l’amie de 30 ans. Et puis Krystal (Zouk In), qui est depuis quelques temps la nouvelle binôme de Caracas, a pu faire son show, et même danser du Ka, puisque pour être complet musicalement, outre les artistes de musique urbaine (Riddla, Smiley), Caracas avait aussi invité Daniel Losio et ses tanbouyé ainsi qu’Erik Kozak.

Il faut le signaler, un tel concert avec autant d’artistes de qualité dans une vraie salle de spectacle aurait eu une autre dimension.

Peut-être que pour son cinquantenaire en 2034, Frédéric Caracas choisira l’Artchipel ou peut-être même le Centre des Arts qui aura sûrement rouvert ses portes d’ici là.

Les paris sont ouverts.

Ce qui est sûr, ce 40ème a démontré que le zouk se porte aussi bien que Caracas.