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Actualité en Guadeloupe, Martinique, Guyane et dans la Caraïbe !

La crise est grave mais Marie-Galante ne doit pas mourir.

La crise est grave mais Marie-Galante ne doit pas mourir.

Grand-Bourg. Vendredi 7 mai 2021. CCN. Marie-Galante l’île des poètes, mais jamais on n’a écouté Louis Porto et encore moins Guy Tirolien, je ne parle même pas d’une subjective écoute de Max Rippon, d’Alain Vérin ou encore de votre serviteur. Les poètes marie-Galantais sont considérés comme la race de ces poètes maudits du XIX? siècle ayant eu raison trop tôt dans un monde trop vieux. Il faut bien un index pour montrer le chemin, un jour on le comprendra enfin !

Tout le monde s’accorde à dire que le Pays est vortex de l’écriture et depuis quelques années beaucoup d’écrivains viennent rechercher l’énergie du manuscrit dans ce Pays béni aux sources ésotériques.

Par contre, Marie-Galante dans ses multiples tourments ne trouve personne de ces quêteurs de nectar de son sublime terroir pour défendre son âme.

Personne de ces illustres voyageurs n’écrit pour crier à la face du monde ces malheurs, ces injustices et ces meurtrissures. Les rivières de sang venant de ses plaies béantes inondent le paradis des autres alors que l’enfer s’ouvre sous nos pieds. Il y a comme une forme de doudouisme moderne bien aseptisé où tout le monde il est gentil et tout le monde il est beau. Pour moi, l’écriture est un engagement et non une euphorie faisant place à l’incantatoire des portes ouvertes. Qui serait Césaire faisant abstraction de son combat, de ses combats ? Comment peut-on vivre cette époque contemporaine sans mot dire sur l’inacceptable ?

Tout va-t-il si bien que cela pour ignorer son monde ?

Il fait très bon vivre sur l’île authentique, l’île qui accepte tout le monde, l’île qui aime tout le monde et qui accueille à bras ouverts le tout monde. Suffit-il d’un sourire pour dire que l’on a fait le job ? Les Marie-galantais eux-mêmes ouvrent-ils vraiment les yeux ?

J’aimerais, ne serait-ce qu’un Article de temps en temps pour crier la misère de mon Peuple. Force est de constater qu’en dehors de la candeur de la brise, il n’est pas souhaitable, il n’est pas urgent de défendre ses dossiers pour son mieux être dans l’incognito et la tranquillité. Ça manque un peu de virilité !

Alors le Pays se meurt, d’autres en profitent, on joue la montre, on profite de la beauté des paysages et de l’air salé pour refaire son plein d’énergie littéraire et encore une fois le Pays agonise sans un roulement de ka ne voyant pas venir l’ombre d’une revendication à son égard.  Mourir à petit feu, sans cri et sans jamais un râle de désespoir.

S’agissant de l’Usine de Grande Anse qui est pour l’instant stoppée, la première des choses, avant même de savoir comment la redémarrer ou comment la réparer, serait de savoir si réellement il y a eu sabotage ?

 

Y a-t-il enquête ?

Menée par qui ?

Où en est-on exactement ?

Il va falloir trouver le ou les responsables.

Qui en veut à notre terre ?

Qui en veut à nos planteurs de canne ?

Qui en veut à notre agriculture ?

Qui veut tuer le Pays Marie-galante ?

Sans tomber dans le « complotisme » euphorique, il y a de quoi se poser des questions.

Tout le monde sait que Marie-Galante ne vit et ne survit que grâce à la production de la canne. Les usines ont toutes fermé, les unes après les autres et c’est Grande Anse la toute dernière de cette île. Quand dans les années 60 on a fermé l’Usine du Robert, pendant deux ans on a exporté la canne vers Darboussier.  Cette opération s’est vite avérée très coûteuse et elle fut très rapidement abandonnée par le Conseil Général de l’époque. Robert n’a jamais rouvert !

Marie-Galante a l’impression de vivre un phénomène amer de déjà-vu, d’où sa phobie naturelle constatant aujourd’hui cette fermeture accidentellement volontaire ou involontaire, mais tristement réelle. La population craint l’objet d’un canular pour une condamnation définitive bien orchestrée.

Depuis les quatre ou cinq dernières années, on a proposé un projet pour une Centrale attenant à l’Usine afin de fournir de l’électricité, c’était là, une condition sinequanone pour pérenniser la survie de cette usine. Il s’avère qu’entre autres, étant donné que le respect de l’écologie s’impose de par le monde entier, avant même le commencement de cette Centrale, elle fut vite jugée obsolète et polluante. Du coup, la nouvelle Municipalité jugeât utile de ne pas soutenir cet ancien projet en lui substituant un autre jugé plus propre. N’empêche qu’aujourd’hui, ce premier projet abandonné n’a jamais réellement été remplacé par le nouveau.

Résultat, l’usine de Grande Anse se retrouve orpheline de sa capacité de régénérescence   en électricité. Sa survie dès lors devient très difficile puisque le fonctionnement avec les anciennes chaudières d’antan s’avère aujourd’hui obsolète et particulièrement risqué. La preuve, cette même chaudière a littéralement implosé et met définitivement l’Usine en incapacité de fonctionnement.

Marie GalanteMarie-Galante peut-elle se payer le luxe de se passer de la production de la canne ?

Marie-Galante peut-elle se suffire économiquement en se positionnant essentiellement sur le secteur de la distillerie pour la production du rhum, un peu à l’image de la Martinique ?

On parle de plus de 6 millions de revenus pour à peu près 1 200 planteurs. Point n’est besoin d’être un économiste chevronné pour dire que cet état de fait est réellement une catastrophe.

Il est impensable, il est inadmissible même, de concevoir un équilibre économique pour cette île en excluant la possibilité de l’exportation du sucre de canne.

On pourrait encore se poser une multitude de questions, mais en réalité, il y en a une qui surgit du bon sens. Sur les 30 dernières années, quel a été le plan de développement économique prévu par les différents responsables politiques qui ont usé du pouvoir sur cette île ?

On a eu des Maires, on a eu des Conseillers Régionaux, on a eu des Conseillers Départementaux, on a eu des Députés adjoints, on a eu un Député européen, on a eu un Sénateur… Sur toute cette période et aucun aujourd’hui n’est capable de produire une simple feuille figurant un plan, une perspective, une idée, une organisation, une éventuelle pensée ou réflexion à long terme pour le développement économique de Marie-galante. Rien, strictement rien.

Aujourd’hui, j’ACCUSE … !

J’ACCUSE tous ces dandys de la politique, tous ces pantouflards de la politique, tous ces pseudos bourgeois de la politique d’avoir sabordé une île qui aurait dû amorcer depuis belle lurette sa modernisation.

Nous pouvons renommer cette île, de l’île aux cent Moulins on est passé à l’île aux cent fermetures :

On a fermé les hôtels de Capesterre et de Saint-Louis. (KAP REVA et COHOBA).

On a fermé les Écoles dans les sections comme FAUP, VANIER, VIEUX FORT, TACY, MAYOLETTE, MORNE LOLO et autres.

On a fermé les Services de Maternité et de Chirurgie de l’hôpital.

On a fermé l’École Familiale et Rurale de Pirogue.

On a fermé l’Abattoir.

On a fermé le Centre de Formation Hibiscus.

On a fermé la Base Nautique de Grand-Bourg.

Celle de Capesterre est tombée en vétusté sans jamais avoir servi.

On a fermé l’École de Musique de l’OMUP à Grand-Bourg

On a fermé l’École de Musique de Mr SONEL à Saint-Louis (Ce prof qui a formé notre chanteur Patrice Hulman).

Bientôt, il n’y aura plus qu’un seul Collège sur l’île et l’Éducation Nationale se pose déjà des questions sur l’éventuelle fermeture du Lycée Hyacinthe Bastaraud.

On a fermé l’Aéroport des Basses et nous apprenons que ses terres seraient déjà vendues pour du photovoltaïque.

On nous ferme maintenant notre dernière Usine à sucre, ce qui suppose forcément que le Port Autonome de la Guadeloupe va bientôt nous fermer aussi le Port en eau profonde de Folle-Anse puisqu’il n’y a plus de bateau pour récupérer le sucre désormais inexistant.

S’agissant des trois barges qui font la navette pour le transport de marchandises aucun n’appartient à des Marie-galantais et étant donné qu’il va falloir acheminer la canne sur Gardel, le marché appartiendra à celui évidemment qui détient déjà le monopole des trois péniches existantes.

Nous assistons à la fermeture radicale et définitive de ce Pays à tous les niveaux et dans tous ces secteurs clés.

J’ACCUSE … !

J’ACCUSE aujourd’hui la classe politique d’avoir collaboré activement à cette déconstruction programmée.

J’ACCUSE tous ces représentants politiques de n’avoir pas fait le travail de la relance économique et d’avoir laissé volontairement mourir cette île dans le but d’un projet mystique et diabolique.

J’ACCUSE ces politiciens d’avoir cultivé et entretenu la haine entre la population afin de faciliter leur basse besogne.

J’ACCUSE cette classe politique d’avoir sabordé l’avenir de toute une génération qui croyait fortement en la résurrection de Marie Galante.

J’ACCUSE ces individus d’avoir occupé le pouvoir gratuitement sans la moindre hauteur de vue pour le Pays.

J’ACCUSE toute cette génération et cette clique de fainéants d’avoir abusé d’une île et d’une population qui espéraient le bonheur malheureusement à qui on a servi l’horreur et le déshonneur.

J’ACCUSE tous ces prestidigitateurs d’avoir trompé volontairement et sciemment la Jeunesse marie-galantaise.

J’ACCUSE cette bande à l’égo surdimensionné d’avoir laissé mourir le pays dans la dénatalité, l’exode massif de la population et la non-réactivité contre sa descente aux enfers économiques.

Je vous ACCUSE donc devant l’histoire afin que vos noms ad vitam æternam soient marqués sur le fronton du ciel de l’île afin que les générations à venir sachent reconnaitre les modèles à ne pas suivre.

Je vous ACCUSE d’avoir tué l’île et de l’avoir largué entre les mains de ceux et celles qui ont l’égo encore plus gros que le vôtre.

Je vous ACCUSE d’avoir perpétré la discorde, la haine, le déshonneur, l’antagonisme, la répulsion, la vomissure dans toutes les rues et quartiers de notre joyau.

Je vous ACCUSE d’avoir abandonné le navire le sachant a priori percé de partout.

Comment alors maintenir aujourd’hui une jeunesse sur cette île ?

Comment maintenir une population en survie sur cette île ?

De quoi vont vivre, de quoi vont exister les Marie galantais ?

Que veut-on ? Que cherche-t-on ?

Quel est ce rêve cauchemardesque que l’on nous instille subrepticement des décennies depuis ?

Vous avez un travail de réparations et de remise en état du Pays. Ne prétendez pas la vieillesse, la fatigue ou autre, aujourd’hui il va falloir retrousser les manches afin de sortir le Pays de son marasme insultant et honteux.

Le PEUPLE Marie-galantais de partout dans le monde vous observe comme cet œil qui poursuit CAÏN jusque dans la tombe pour lui ôter tout repos et toute sérénité.

Grand-Bourg le, 05/05/2021 sur Les Hauteurs de Beaufils,

Bernard dendeléBernard Dendelé Leclaire.

Écrivain Marie-Galantais de (La) Caribénitude

Président d’Ambition Guadeloupe, Groupe pour l’application et l’implication d’une philosophie politique Antillo-Caribéenne.

EXTRAIT Sortir du Macadam (2014).

(Éditions Idem) (ISBN 978-2-36430-008-8)

« Ils les ont fermées

Presque toutes

L’une après l’autre

A petit feu
Une agonie calculée

Qui s’éternise à ciel ouvert

Dans le silence de la haine

Et de l’écœurement

Seule GRANDE ANSE
Résiste à cette extermination

Guerrière et insolente
Elle l’est et le restera
Cette île attachée
Au pied de l’histoire
Où l’on s’amuse tout sourire
A lui arracher des lambeaux de chairs vivaces

En pâture jetés à la curée du désespoir » !

BL.

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