La problématique des violences faites aux femmes
Basse-Terre. Capitale. Lundi 4 novembre 2024. CCN. Les violences faites aux femmes représentent une problématique de société d’une ampleur considérable, touchant aux droits humains fondamentaux et à la dignité des personnes. Elles prennent diverses formes – physiques, psychologiques, sexuelles, économiques ou verbales – et touchent des femmes de tous horizons, sans distinction d’âge, de classe sociale ou de culture. Ces violences se manifestent dans de nombreux contextes, qu’il s’agisse du cadre familial, du travail, de l’espace public ou des réseaux numériques.
En tant qu’acteur institutionnel majeur en charge de la protection et du développement social, le Conseil départemental de la Guadeloupe joue un rôle prépondérant dans la lutte contre ces violences. À travers son engagement actif, il mobilise des ressources et des acteurs locaux pour soutenir les femmes victimes et sensibiliser la population.
En cohérence avec ses missions de solidarité et de protection des plus vulnérables, le Conseil départemental s’est engagé dans une démarche visant à prévenir et éradiquer ce fléau.
1. Formes de violences
– Violences physiques : Coups, blessures, agressions, tentatives d’homicide ou féminicides. Elles surviennent souvent dans un contexte de violence conjugale où l’agresseur est le partenaire ou l’ex-partenaire.
– Violences psychologiques : Harcèlement moral, humiliations, menaces, isolement, visant à détruire l’intégrité mentale de la victime.
– Violences sexuelles : Viol, agressions sexuelles, harcèlement sexuel, mutilations génitales. Ces violences incluent toute forme de contrainte sexuelle, exercée aussi bien dans le couple que par des tiers.
– Violences économiques : Contrôle des ressources financières, interdiction de travailler ou de gérer son propre argent, formes de domination qui maintiennent la victime dans une situation de dépendance.
– Violences verbales : Insultes, dénigrements, remarques sexistes ou humiliantes, souvent présentes dans le harcèlement sexiste au quotidien.
2. Chiffres clés
– Selon les estimations de l’ONU, environ une femme sur trois dans le monde a été victime de violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie.
– En 2022, la France a recensé 118 féminicides, soit une femme tuée tous les trois jours par son partenaire ou ex-partenaire.
– En Guadeloupe, 2 féminicides ont été signalés la même année.
– Environ 30 % des femmes rapportent avoir subi des situations de harcèlement sexuel dans leur environnement professionnel.
3. Conséquences des violences
Les conséquences des violences faites aux femmes sont multiples et affectent leur bien-être physique, psychologique et social :
– Physique : blessures graves, handicaps, voire la mort.
– Psychologiques : dépression, anxiété, stress post-traumatique, perte d’estime de soi, tendances suicidaires.
– Socio-économiques : perte d’emploi, précarité financière, isolement social dépendance à l’agresseur.
Au-delà de leurs effets sur les victimes, ces violences ont un impact sur l’ensemble de la société, en perpétuant les inégalités de genre et en alimentant des dynamiques de domination.
4. Leviers d’action
– Prévention et éducation : Il est fondamental de sensibiliser dès l’enfance aux principes d’égalité et de respect. Les campagnes de sensibilisation permettent de lever le tabou sur les violences et de soutenir les victimes dans leur démarche de dénonciation.
– Protection des victimes : Le développement de dispositifs d’accueil, d’écoute et d’accompagnement (hébergement, soutien juridique et psychologique) est essentiel.
– Législation : Renforcer les lois et appliquer strictement les sanctions contre les agresseurs, tout en protégeant efficacement les victimes avec des mesures comme l’éloignement des agresseurs.
– Soutien aux associations : Le soutien du Conseil départemental aux associations est crucial dans la prise en charge des victimes et la sensibilisation de la population.
Le Conseil départemental de la Guadeloupe, dans le cadre de ses compétences en matière d’action sociale et de solidarité, s’engage activement à lutter contre les violences faites aux femmes. Par l’organisation du Village des associations, il renforce les dispositifs de prévention et d’accompagnement.
ÉTAT DES LIEUX
La Guadeloupe fait face à une situation préoccupante en matière de violences faites aux femmes. Le taux de violences conjugales est l’un des plus élevés en France avec 12 femmes sur 1000 habitants victimes de violences. La précarité, plus marquée qu’en métropole, aggrave ce phénomène en maintenant de nombreuses femmes dans l’impossibilité de quitter leurs agresseurs. Des facteurs culturels, comme la stigmatisation des femmes après une séparation, compliquent également leur parcours de sortie de la violence.
Le Conseil départemental de la Guadeloupe a pris des initiatives concrètes, telles que la mise en place d’un Réseau VIF (Violences Intra-Familiales) en 2023, regroupant tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les violences. Ce réseau coordonne les actions de prévention et d’accompagnement des victimes, et met en lumière les ressources disponibles pour faire reculer ce fléau.
LE VILLAGE DES ASSOCIATIONS
Le Conseil départemental de la Guadeloupe, porteur de ce projet, organise le premier Village des associations contre les violences faites aux femmes. Cet événement s’inscrit dans ses missions fondamentales de protection sociale et de soutien aux plus vulnérables. Le village répond à des objectifs clairs et déterminants pour la lutte contre les violences :
– Sensibilisation du public : Le village réunit plusieurs associations et organismes
spécialisés pour informer la population sur les différentes formes de violences et leurs conséquences, souvent méconnues ou banalisées. Il s’agit de briser le silence et d’ouvrir le débat sur ce fléau.
– Accès à l’information et aux ressources : Les participantes pourront rencontrer des professionnels de la santé, des juristes, des associations d’accompagnement, ainsi que des représentants des services sociaux et des forces de l’ordre. Cet accès direct à l’information permet d’orienter les victimes vers des solutions concrètes et adaptées à leurs besoins spécifiques.
– Création d’un réseau de soutien : Le village favorise la mise en place d’un réseau entre associations, professionnels et victimes, afin de renforcer l’entraide et briser l’isolement des femmes confrontées aux violences. Les participantes auront l’occasion d’échanger avec d’autres victimes et de recevoir un soutien moral et psychologique.
– Renforcement de la mobilisation collective : Le village constitue un espace de mobilisation où chaque citoyen est invité à s’engager dans la lutte contre les violences sexistes. Cette initiative montre que la responsabilité incombe à toute la société, y compris aux hommes, pour enrayer ce phénomène.
Le Conseil départemental vise, à travers cet événement, à offrir un espace d’information, d’écoute et de solidarité pour toutes les femmes victimes de violences en Guadeloupe.