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La vie chère ? Un jeu de dupes.

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4/5

Depuis plus de 46 jours autant que LKP, le R et ses amis du RRPRAC ont mené le combat pour arracher une hypothétique baisse sur les produits alimentaires. Des centaines de véhicules ont cramé, des magasins ont été pillés, des tables rondes organisées. 

En gros une mobilisation en mode LKP-2009 avec en plus des violences urbaines. Résultat de cette mobilisation, les CRS sont revenus à Fort-de-France, l’accord souhaité espéré par le “R” sur l’ensemble des produits alimentaires n’a pas été signé.

Pourquoi ?

D’abord parce que le lobby béké, des gros importateurs et l’État colonial sont sur la même ligne. Tous deux veulent continuer à exploiter nos peuples. En réalité, cette guérilla urbaine pour faire baisser les prix, donc les marges, est toujours un combat perdu d’avance, car le système colonial est si tellement bien verrouillé qu’il ne laisse pas de marge de manœuvre à ceux qui, naïvement, pensent et croient qu’on peut le faire changer de l’intérieur. Nos frères Kanak, qui ont eu un statut spécial bien au-delà de l’autonomie, en font l’amère expérience.

Il faut déjà redire que le problème majeur dans la colonie n’est pas que celui du prix des aliments. Car on aura beau se battre pour obtenir des petites réductions très provisoires sur un certain nombre de produits, mais immédiatement les produits non concernés par la soi-disant baisse vont augmenter. On comprend parfaitement pourquoi l’accord signé pour 6000 produits n’a pas été étendu à l’ensemble comme l’espérait le RPRAC.

Mais au-delà de cette bataille perdue d’avance, sans nostalgie aucune, revenons sur les accords de 2009, co-signés par l’État et les deux Collectivités à la fin du LKP.

Combien ont été respectés ? Est-ce que le coût de la vie, 15 ans après, a réellement baissé ? En réalité, dans la colonie, la question majeure est d’abord politique. Mais quand je dis politique, je ne dis pas politicien. Il faut se faire une raison : pour gérer notre vie quotidienne dans toutes ses dimensions, il faut pouvoir sortir du cadre colonial.

C’est là que réside tout le problème.

À l’étape actuelle, certains de nos politiques pensent à “l’autonomie” ou à “l’assemblée unique” : sont-ils réalistes ?

Serge Letchimy (autonomiste, avant lui Alfred Marie-Jeanne, indépendantiste) est le président de la collectivité unique de la Martinique (CTM). Au cours des négociations en présence du représentant de l’État et du lobby béké, on s’est vite aperçu qu’il ne pouvait aller aussi loin qu’il l’aurait souhaité. La tutelle étatico-coloniale demeure très puissante.

Allons à l’Assemblée nationale française, où siègent des parlementaires afro-descendants. Depuis des mois, c’est-à-dire bien avant l’arrivée du nouveau Premier ministre de la droite conservatrice, Michel Barnier, on ne compte plus le nombre d’interventions de Olivier Serva, de Max Mathiasin ou de la sénatrice martiniquaise, Catherine Conconne, sur le prix trop élevé des billets d’avion, au nom d’une prétendue “continuité territoriale”. Ils sont écoutés, mais sa pa ka chanjé ayen.

Dans la colonie, le vrai boss, c’est l’État. Quand il lâche d’une main, il reprend de l’autre. La France de 2024/2025, qui vit une situation budgétaire relativement complexe, ne peut en aucun cas se préoccuper des problématiques de ses dernières colonies. Le grand rabotage du budget des colonies en est la preuve.

À la limite, c’est la présence maritime massive de la France, grâce aux mers de ses colonies, qui justifie encore sa volonté de nous garder dans son pré carré. Il n’est pas faux de croire que la France puisse un jour décider d’accorder une sorte “d’autonomie” pour ses colonies. Il y a bien eu au début des années 60 une “indépendance” néocoloniale pour les pays d’Afrique. 60 ans après, nos frères africains ont bien du mal à sortir de ce guêpier.

L’indépendance pour la Guadeloupe ? Oui, mais pas avec la classe politique actuelle. Donc, la route s’avère encore longue.

Danik I. Zandwonis

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