Les enseignements à tirer du passage de « L'Express des Iles » sous pavillon allemand
Basse-Terre. Capitale. Mercredi 22 février 2024. CCN. Le groupe « Péyi Gwadloup » prend acte de l’annonce, ce mercredi, de la cession de l’entreprise de transport maritime « L’Express des lles » à un groupe allemand : la compagnie de ferries FRS.
Pour les élus de la minorité du Conseil régional, cette issue peut être considérée comme une bonne nouvelle s’il se confirme que les emplois et l’activité de l’entreprise seront bien préservés et si le management opérationnel demeure assuré par l’équipe conduite par le Guadeloupéen Onick DERAVEL
Pour autant, le groupe « Péyi Gwadloup » ne peut s’empêcher de regretter qu’il ne se soit pas trouvé d’investisseurs guadeloupéens ou antillais pour reprendre cette entreprise essentielle dans l’organisation de la mobilité maritime dans notre archipel.
Même en acceptant les règles d’une économie ouverte, il est en effet permis de s’interroger sur les raisons qui conduisent, une nouvelle fois, un actif stratégique à échapper, sans bruit, au contrôle de la sphère économique guadeloupéenne.
Comment consolider notre capitalisme ? Comment s’assurer de la maîtrise des secteurs qui relèvent des biens communs et du service public?
Au moment où le Département et la Région entendent une nouvelle et énième fois relancer les travaux sur les questions institutionnelles et statutaires et sur la gouvernance du pays, le groupe « Péyi Gwadloup » ne peut que mettre en garde les deux exécutifs sur le risque qu’il y aurait à faire l’impasse sur la dimension économique majeure du débat sur la responsabilité et sur la domiciliation du pouvoir.
En ce sens, le passage « surprise » de « L’Express des Iles » sous pavillon allemand ne peut que légitimement marquer les esprits dans notre population et chez nos décideurs, et les conduire à s’interroger, comme nous le faisons, sur les angles morts de la politique économique conduite aujourd’hui en Guadeloupe.
Bernard GUILLAUME
Président du groupe « Péyi Gwadloup