Fort-de-France. Dimanche 1 aout 2021. CCN. Le moment que nous vivons est extrêmement difficile car nous sommes dans une situation à la fois douce et dramatique.
Douce, parce que nous vivons dans des abondances de modernisation et de consommation assez spectaculaires ; et dramatique parce que cette abondance s’accompagne, comme dans la plupart des pays du monde, d’une destruction des mécanismes régulateurs de notre société martiniquaise.Comment gagner sans prendre conscience de cette responsabilité qui est la nôtre ?
Les endormissements, les résignations, et les soumissions ne durent qu’un temps.
« Les conditions sont d’ores et déjà réunies pour qu’éclatent, aux endroits les plus inattendus, soulèvements de masse, insurrections, révoltes sanglantes que les bonnes consciences vilipenderont de leurs cris d’orfraies et de leurs condamnations ».
Chaque fois que nous voyons des jeunes en échecs, des jeunes dépourvus de stimulation esthétique, culturelle ou spirituelle, il faut se dire que la violence est déjà-là et qu’elle nous regarde !
Chaque fois que dans une famille l’autorité défaille, que l’indigence règne, qu’une mère et qu’un père se retrouve dépassé par les difficultés de la vie et le désarroi de leurs enfants, nous pouvons et nous devons nous dire, que la violence est déjà-là, et qu’elle nous menace déjà !
Et chaque fois que le souffle du rêve et de l’idéal, que l’énergie d’une cause commune à défendre, manquent à une génération de jeunes, nous pouvons dire que la violence est là, et quelle nous atteint déjà !
Les violences invisibles nourrissent et déterminent toujours la violence apparente !
Jeff Lafontaine