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Martinique. Projections sur une recomposition du paysage politique

Martinique. Projections sur une recomposition du paysage politique

Fort de France.Mardi 4 février 2025.CCN. Sans autre ambition que d’être un observateur attentif de la vie politique, cette analyse examine les profondes mutations qui affectent actuellement la Martinique. Le paysage politique est en pleine recomposition, marqué par une crise de gouvernance, une défiance généralisée envers les élus et un climat social tendu.

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Entre la fragmentation des partis historiques, l’émergence de nouvelles figures politiques, la montée de l’abstention et de l’extrême droite, les dynamiques électorales évoluent de manière inédite.Cette réflexion explore les forces en présence, les contradictions internes aux mouvements politiques et les perspectives d’avenir. Comment la Martinique peut-elle sortir de cette crise politique et institutionnelle ? Quels scénarios sont envisageables pour un renouvellement du champ politique local ?

L’analyse de Frantz Cesarus

1. Le Contexte

La Martinique traverse une période de turbulences politiques sans précédent. La défiance envers les élus atteint un niveau critique, alimentée par une crise de gouvernance, un sentiment d’abandon et une exaspération face à l’absence de réponses concrètes aux enjeux économiques et sociaux. Le paysage politique, longtemps structuré autour de partis dominants, vacille sous le poids des critiques et des contradictions internes.

À cette situation s’ajoute une série d’affaires judiciaires politiques non élucidées ou qui stagnent dans le temps, renforçant encore davantage la défiance envers les institutions. Parmi ces dossiers, l’affaire Pinto, symbole des litiges liés au vol de terrains, demeure en haut de la pile des contentieux judiciaires en suspens. D’autres affaires impliquant des élus ou des acteurs institutionnels continuent d’alimenter le débat public, sans qu’aucune issue claire ne soit donnée à ces procédures. L’impunité perçue par une partie de la population alimente la frustration et les revendications pour une justice plus transparente et efficace.

Face à cette situation, les équilibres institutionnels et partisans sont remis en question, ouvrant la voie à de nouvelles dynamiques électorales et à des recompositions inattendues. Le débat public se polarise autour des attentes citoyennes en matière de gouvernance, d’intégrité et de réponse aux défis économiques et sociaux.

2. Les forces en présence

serge letchimy

Le paysage politique martiniquais connaît une recomposition marquée, mettant en avant plusieurs figures majeures. Serge Letchimy, leader du PPM, reste un acteur central bien que son parti soit en perte de vitesse et qu’il ait annoncé qu’il ne briguera pas un autre mandat. Son accession à la présidence du Conseil Exécutif de la CTM a été entachée par un faible taux de participation, révélateur de l’érosion de son socle électoral. Il peine à fédérer autour de lui une dynamique forte, notamment en raison d’une opposition fragmentée et d’une défiance citoyenne accrue. Il est par ailleurs embourbé dans des affaires judiciaires.

catherine Conconne

Catherine Conconne, qui s’est éloignée du PPM, incarne une alternative politique crédible. Son départ du parti illustre la difficulté du PPM à renouveler son leadership et à intégrer des figures féminines de premier plan. Indépendante des structures traditionnelles, elle jouit d’une forte popularité, bien que sa stratégie politique reste à affiner.

Francis Carole, président du Palima, apparaît comme une figure politique aux positions souverainistes affirmées. Sa constance idéologique, la rigueur de son discours et son engagement sur la scène internationale renforcent cette posture. Toutefois, malgré cette cohérence politique, son parcours est marqué par des initiatives électorales infructueuses, qui limitent sa capacité à transformer son influence en succès électoraux durables dans le cadre actuel.

Steeve Moreau, ancien adjoint au maire de Fort-de-France, a marqué la scène politique en quittant le PPM et en renonçant à son mandat de conseiller municipal. Ce départ traduit les dissensions internes du parti et un malaise grandissant. Son rapprochement avec le RPPRAC suscite des interrogations, d’autant que le leader du mouvement a publiquement affirmé vouloir le soutenir.Gilbert Couturier, Maire du Gros Morne quant à lui, est une figure souverainiste très populaire et influente dans certains cercles politiques. Cependant, il a récemment déclaré ne se consacrer qu’à son mandat municipal, laissant planer aucun doute sur ses ambitions futures.

Le député Marcellin Nadeau, membre du parti PEYI-A, joue un rôle important qui reste à clarifier au sein du Parlement français, bien que son parti peine encore à structurer une ligne politique claire et à rassembler un électorat conséquent.

Jean-Philippe Nilor

Jean-Philippe Nilor, Député, également issu de PEYI-A et ancien cadre du MIM, reste une figure incontournable du paysage politique. Son ancrage dans le Sud et ses positions autonomistes, alliées à un discours critique envers les partis traditionnels, lui confèrent une influence certaine.

Yan Monplaisir, maire de Saint-Joseph, demeure une force politique discrète mais influente. Ses ambitions restent floues, mais son pragmatisme et sa capacité à naviguer entre différentes tendances en font un acteur en embuscade, prêt à peser sur la recomposition politique à venir.

Bruno Nestor Azérot, maire de Sainte-Marie, ancien député et président de Cap Nord, est également un personnage incontournable du paysage politique martiniquais. Son poids électoral et sa popularité lui confèrent une influence notable, bien que son image ait été quelque peu écornée par sa récente déconvenue lors des législatives, où il avait soutenu Yann Monplaisir sans succès. Malgré cela, il demeure un acteur stratégique pouvant jouer un rôle clé dans les futures alliances politiques.

Aude Goussard semble vouloir capitaliser sur la mobilisation contre la vie chère et pourrait émerger comme une figure influente à l’avenir.

Justin Pamphile, maire du Lorrain et président de l’Association des Maires, bénéficie d’une bonne cote de popularité, bien que son image ait été quelque peu ternie par son rôle lors du vote de la motion de certains élus de la CTM contre Rodrigue Petitot.

Le maire du Saint-Esprit Fred Michel Tirault représente quant à lui une nouvelle génération de la droite en déclin, cherchant à imposer sa vision politique.

André Lesueur, président de l’Espace Sud et maire de Rivière-Salée, demeure un ténor de la droite locale avec son parti Forces Martiniquaises de Progrès.

Jean-François Baunol, maire de Rivière-Pilote, se distingue par un caractère affirmé et un engagement marqué pour la cause martiniquaise.

On observe une disparition progressive du clivage gauche-droite, laissant place à l’ascension de figures indépendantes et à des dynamiques politiques plus personnalisées. En somme, les forces en présence oscillent entre partis historiques en crise, figures indépendantes en quête de structuration et mouvements citoyens émergents tentant de canaliser l’exaspération populaire.

3. L’Évolution du paysage politique

L’un des faits marquants de cette recomposition est l’affaiblissement notable du PPM, longtemps acteur politique central en Martinique. Ce déclin se traduit par une série de revers électoraux : le faible taux de participation ayant conduit à l’élection de son leader à la présidence du Conseil Exécutif de la CTM, la défaite de Didier Laguerre à la présidence du port, l’échec de Johnny Hajjar aux dernières législatives et celui de Luc Degrandmaison face à Daniel Chomet pour la présidence d’Odyssi. Ces résultats reflètent une érosion de l’influence du parti et une difficulté grandissante à mobiliser son électorat traditionnel et ses alliances.

Par ailleurs, le PPM peine à faire émerger une nouvelle génération de leaders et à promouvoir des figures féminines en son sein. Le départ de Catherine Conconne, qui a pris son indépendance politique, illustre cette incapacité à renouveler ses cadres. Enfin, le cas de Raphaël Séminor, cadre dirigeant du PPM contraint d’abandonner sa place lors des sénatoriales au profit d’un membre du Parti socialiste désormais siégeant dans la majorité présidentielle, souligne les tensions et sacrifices internes qui affaiblissent davantage la structure du parti.

L’autre fait marquant est notamment le grand silence du Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM). L’absence prolongée de son leader emblématique, Alfred Marie-Jeanne, a laissé un vide sur la scène politique, réduisant considérablement l’influence du mouvement. Désormais, le MIM semble n’exister que par la voix de Daniel Marie-Sainte, leader du Gran Sanblé, qui siège à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM). Ce dernier demeure l’une des figures les plus redoutées de la majorité en place, grâce à sa maîtrise des dossiers et son engagement politique pour la Martinique.

La quasi-disparition du Parti Communiste Martiniquais

L’effacement progressif des partis de droite traditionnels, qui ne subsistent qu’à travers quelques élus municipaux, témoignent d’un paysage politique en recomposition. Toutefois, ces formations conservent un électorat conservateur suffisant pour influencer certaines échéances électorales.

La Fédération du Parti Socialiste, quant à lui, est en perte de vitesse, mais il reste un cas particulier avec Béatrice Bellay, qui a remporté une victoire nette contre un cadre du PPM lors des dernières législatives à Fort-de-France. Ses prises de position semblent s’éloigner des orientations traditionnelles de son parti, comme en témoigne son discours lors du vote de la proposition de loi sur la vie chère.

Le parti PEYI-A, malgré ses deux députés co-présidents, peine à s’imposer comme une force politique structurée et audible. Son discours repose davantage sur des déclarations contextuelles de ses dirigeants que sur une doctrine idéologique claire et cohérente. Le parti rassemble des déçus du PPM, du PS et du PC, ainsi que des figures ne se prononçant pas sur l’indépendance ou plaidant timidement pour une autonomie, voire pour une simple réduction de la dépendance à l’État français. Cette hétérogénéité rend difficile la définition d’une ligne politique lisible pour l’opinion publique.

Francis Carole, président du Palima, apparaît comme une figure politique aux positions souverainistes affirmées. Sa constance idéologique, la rigueur de son discours et son engagement sur la scène internationale renforcent cette posture. Toutefois, malgré cette cohérence politique, son parcours est marqué par des initiatives électorales infructueuses, qui limitent sa capacité à transformer son influence en succès électoraux durables dans le cadre actuel.

4. Autres faits marquants du paysage politique

Un phénomène notable est l’évolution du discours du RPPRAC, qui illustre bien les contradictions et les revirements idéologiques des nouveaux mouvements contestataires. Initialement centré sur la revendication d’un accès élargi à la consommation, son positionnement a ensuite évolué vers une demande d’égalité de traitement entre citoyens français. Plus récemment, le RPPRAC s’est tourné vers des revendications souverainistes avant d’orienter son action vers la conquête électorale. Cette instabilité idéologique reflète une difficulté à structurer une vision cohérente et stable, rendant incertain son avenir politique.

De plus, certains mouvements contestataires ont été progressivement noyautés par des militants souverainistes, modifiant la nature même de leurs revendications initiales. Ce phénomène est particulièrement visible dans les mobilisations sur des thèmes comme la lutte contre l’empoisonnement des terres ou la spéculation foncière. Ce glissement idéologique crée un flou stratégique et rend difficile la structuration d’un discours homogène capable de fédérer largement la population.

En parallèle, on observe un émiettement idéologique avec l’émergence de micro-partis qui revendiquent une ligne anticolonialiste, mais dont les contradictions et divisions internes limitent leur audience et leur capacité à structurer un mouvement d’ampleur. Cette fragmentation idéologique empêche l’unification d’un discours fort et audible sur l’avenir institutionnel et économique de la Martinique.

Dans ce climat de défiance, certaines initiatives émergent toutefois, portées par des figures comme Yann Mievili et Johan Gaudoux, qui tentent d’incarner une alternative en proposant des modèles de gouvernance plus participatifs et en mettant en avant des revendications de terrain. Toutefois, leur influence reste limitée tant que ces initiatives ne parviennent pas à structurer un véritable mouvement politique capable de fédérer un électorat désabusé.

5. Contexte social et impact sur les élus municipaux

Rodrigue Petitot

Le contexte social marqué par les mouvements contre la vie chère a fragilisé de nombreux maires, soumis à de vives critiques quant à leur gestion municipale. Cette contestation s’est particulièrement manifestée à travers les discours de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC, qui ont donné lieu à un traitement judiciaire controversé. Une partie significative de la population martiniquaise y voit une illustration du fonctionnement d’une justice à deux vitesses, renforçant ainsi la défiance envers les institutions.

Dans ce contexte, certaines communes comme Le François et Saint-Joseph ont été particulièrement mises en cause dans les discussions publiques concernant la position des municipalités face au mouvement contre la vie chère. Les choix et déclarations des élus de ces communes ont cristallisé les critiques, renforçant l’image d’un décalage entre les attentes citoyennes et les décisions politiques locales. Ces tensions soulignent le besoin d’une gouvernance municipale plus en phase avec les préoccupations populaires et d’une prise en compte plus proactive des revendications sociales.

Or la majorité des maires, affiliés à la CTM et aux alliances politiques de circonstance, apparaissent souvent inféodés à leurs directives politiques, au détriment d’une vision autonome de la gestion municipale. Plutôt que de mettre en place des stratégies territoriales adaptées aux réalités locales, ces élus privilégient des arbitrages budgétaires destinés à répondre aux demandes immédiates de leur électorat, sacrifiant ainsi une approche globale et concertée du développement de la Martinique. Cette dépendance institutionnelle limite la capacité des communes à se positionner de manière indépendante sur les grandes problématiques économiques et sociales du territoire.

6. Projections et scénarios

Un autre élément clé à surveiller est la montée des idées de l’extrême droite et du Rassemblement National (RN) en Martinique. Lors des dernières élections, les résultats surprenants obtenus par ce parti témoignent d’un changement notable dans l’expression du vote. Cette progression, bien que marginale pour l’instant, traduit une recomposition idéologique où certains électeurs, déçus des formations traditionnelles, se tournent vers un discours sécuritaire et identitaire. Si cette dynamique se poursuit, elle pourrait perturber encore davantage les rapports de force politiques et alimenter une polarisation inédite du débat public.

Face aux mutations du paysage politique martiniquais, plusieurs scénarios d’évolution peuvent être envisagés. Ces hypothèses permettent d’anticiper les tendances à venir et les dynamiques qui façonneront l’avenir institutionnel et électoral de la Martinique.

Le statu quo sous pression : Malgré une érosion progressive de leur influence, les partis traditionnels pourraient maintenir leur emprise sur les institutions grâce à leur ancrage territorial et à des stratégies d’adaptation électorale. Toutefois, cette survie politique serait marquée par une perte continue de légitimité et une difficulté croissante à mobiliser leur base militante. Cette stagnation pourrait engendrer une instabilité latente, où l’usure du pouvoir et l’absence de renouveau contribueraient à entretenir la défiance citoyenne.

Une fragmentation accrue et des alliances fragiles : L’explosion du paysage politique en plusieurs blocs concurrents pourrait s’accentuer. La multiplication des mouvements indépendants, des collectifs citoyens et des micro-partis reflète une volonté de rupture avec les formations établies, mais sans qu’une alternative politique claire ne parvienne à émerger. Ce morcellement favoriserait une instabilité institutionnelle accrue, avec des alliances opportunistes et des majorités fluctuantes rendant toute gouvernance durable plus difficile.

Un renouveau politique structuré : Un nouvel acteur politique pourrait émerger en fédérant des forces issues des partis historiques, des mouvements citoyens et des figures indépendantes. Cette alternative crédible devrait s’appuyer sur une vision claire, des propositions novatrices et une capacité à mobiliser un électorat désabusé. Si une telle dynamique se concrétise, elle pourrait redéfinir les équilibres politiques et insuffler un souffle nouveau à la gouvernance martiniquaise.

Une abstention en hausse et ses conséquences : La défiance grandissante envers la classe politique pourrait accentuer l’abstention, rendant les élections de plus en plus contestées et limitant la légitimité des élus en place. Cette situation pourrait aboutir à une crise démocratique profonde, où l’indifférence électorale favoriserait une déconnexion encore plus forte entre les institutions et la population. Toutefois, cette abstention pourrait aussi être le terreau d’une refonte démocratique, si elle incite à des réformes structurelles ou à l’émergence de nouveaux modes d’engagement citoyen.

7. L’abstention cette grande inconnue

La lassitude des électeurs face aux promesses non tenues et à l’absence de renouvellement des pratiques politiques pourrait accentuer l’abstention. Cette désaffection du vote risque de maintenir les forces en place malgré l’ampleur du mécontentement populaire. Ni l’État ni les partis politiques français ou martiniquais n’ont encore trouvé de solution efficace pour endiguer ce phénomène. En Martinique, cette montée de l’abstention suscite une inquiétude particulière.

L’abstention pourrait-elle être le symptôme d’une rupture plus profonde du pacte social ? Reflète-t-elle un rejet des institutions qui pourrait déboucher sur une contestation politique plus radicale, voire sur une volonté de refonte institutionnelle ? Certains s’interrogent sur la possibilité que cette désaffection favorise une montée de l’incivilité et de comportements remettant en cause les règles de cohésion sociale. D’autres y voient une opportunité pour une réorganisation du champ politique, à condition qu’une alternative crédible émerge.

L’abstention n’a pas encore livré tous ses enseignements ni révélé toutes les évolutions qu’elle pourrait engendrer. Sa dynamique et son interprétation seront des éléments déterminants pour les futurs équilibres politiques martiniquais.

8. Une transformation politique inévitable ?

Les élections à venir constituent une opportunité décisive pour refonder le paysage politique martiniquais. Le contexte actuel, marqué par une défiance croissante envers les institutions et les partis traditionnels, impose une réflexion de fond sur les modalités de gouvernance et sur la place des citoyens dans la prise de décision.

La Martinique est à un tournant : soit elle s’engage dans une transformation en profondeur portée par des forces nouvelles et structurées, capables de répondre aux attentes populaires en matière de transparence, d’équité et de développement territorial, soit elle s’enferme dans une stagnation politique où les mêmes dynamiques se reproduisent, aggravant la fracture entre les élus et la population.

L’abstention et la montée des mouvements citoyens témoignent d’une exigence de renouveau démocratique. Il appartient aux acteurs politiques de saisir cette opportunité pour proposer un projet cohérent et porteur d’avenir, sous peine de voir émerger une crise institutionnelle et sociale encore plus profonde.

L’issue de cette recomposition politique dépendra donc de la capacité des forces en présence à s’adapter aux nouvelles réalités sociopolitiques et à bâtir un projet en phase avec les aspirations profondes d’une Martinique en quête de sens et de souveraineté.

Mais qui, quelle voix, ou quel parti pourra initier cette nouvelle voie salutaire.

Frantz Cesarus

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