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Politique : Ce qui a changé et ce qui ne va pas changer !

Politique : Ce qui a changé et ce qui ne va pas changer !

Le second tour des municipales est malgré tout un évènement politique, puisqu’en dépit d’une forte abstention post-covid, une douzaine de nouveaux maires sont désormais installés au pouvoir. Après le séisme provoqué par le vote imbécile de Maxette Pirbakas, au parlement européen, la Guadeloupe électorale est déjà passée à autre chose.

Une fois tiré le bilan comptable de ces municipales une fois revenu du choc sans surprise aucune causé par la victoire éclatante de Cédric Cornet à Gosier. Il faut en toute lucidité regarder le pays au fond des yeux.

Politiquement, comment se porte notre pays ? nous courrons d’élections en élections selon un calendrier qui n’est pas le nôtre, ce qui fait que nos élus sont toujours mobilisés avec l’arme électorale au pied.

Cette élection a toutefois permis de se rendre compte que la donne politique a tout de même changé.

Prenons le cas du Parti Communiste Guadeloupéen (PCG). Le choc terrible de l’année 1990 créa une profonde fissure, d’autres diront un chiraj, en donnant naissance au Parti Progressiste Démocratique Guadeloupéen (PPDG). Daniel Génies qui avait été longtemps la cheville ouvrière ou le « marteau frappeur » du PCG-historique joua au PPDG à peu près le même rôle, sauf qu’à la longue il se rendit enfin compte qu’Henri Bangou, toujours maire de Pointe-à-Pitre l’‘instrumentalisait. Génies fini par quitter le PPDG qui depuis n’a cessé de décliner.

Le PCG qui des années durant a été LE principal parti de la gauche autonomiste, survécut à la scission, mais 30 ans après le parti des Girard, Ibené, Gène et autres Daninthe, Céleste en dépit des efforts du comité Central, a progressivement perdu de son influence électorale.

Du point de vue idéologique et doctrinaire, le PCG est resté égal à lui-même et a su porter et défendre ses valeurs, mais cela ne semble plus suffir pour conquérir et garder une collectivité. Aujourd’hui le PCG ne détient plus aucune mairie, et ne s‘est pas mis en position d’en conquérir une nouvelle dans le contexte actuel.

Dans le camp nationaliste qui lui s’est souvent -depuis Mai 1967- opposé au PCG, la situation n’est guère plus brillante. Quand après 1992, l’UPLG se décida à participer officiellement au jeu électoral, il y eut à la fois déceptions et espoirs : Pourtant à Port-Louis avec Jean Barfleur, à Anse-Bertrand avec Alfred Dona Errie et à un niveau moindre à Petit Bourg avec Ary Broussillon, les nationalistes firent une entrée remarquée dans le jeu politique.

D’autres nationalistes tels que Corenthin, Ezelin, ou Thesauros ont même siégé à la Région. C’était autre fois.

Aujourd’hui le seul nationaliste bien présent dans le jeu électoral c’est Jean-Marie Hubert, conseiller régional et nouveau maire de Port-Louis. Il a accepté en toute conscience « de faire un bout de chemin » avec Ary Chalus.

Ailleurs, Toutes les tentatives de l’ex-secrétaire nationale de l’UPLG Marie-Christine Quidal pour tenter de gagner un mandat électoral se sont régulièrement soldées par des échecs.

Faut-il dès lors penser que le discours des nationalistes arrive plus à convaincre les larges masses populaires ?

Qu’est ce qui fait que du PCG à l’UPLG en passant par « Combat Ouvrier » l’adhésion populaire ne se traduit pas par un vote gagnant ?

Même LKP qui joua un rôle éminent en 2009, 10 ans n’arrive plus à mobiliser le peuple.

Qu’y a-t-il de changer dans notre vie politique et dans notre peuple au point que toutes les organisations ayant un discours radical à l’égard du pouvoir colonial soient devenues si inaudibles ?

Mais cette crise du discours politique mobilisateur n’affecte pas que les organisations les plus anticolonialistes, puisque même les élections municipales qui généralement faisaient recette, on s’aperçoit que l‘abstention n’a pas cessé de progresser.

Le clientélisme qui fut des décennies durant le moteur de l’électoralisme, ne semble plus fonctionner.

Le peuple guadeloupéen a augmenté considérablement son degré d’exigence à l’égard de la classe politique, toute couleur confondue. Les citoyens ne se satisfont plus de vagues promesses d’avant le vote. On veut des résultats. La question de l’eau qui est d’une brulante actualité est une jauge. Elle a été quasiment absente des débats. La dépendance économique, l’insuffisance de l’offre dans le domaine de la santé, les questions liées à l’éducation scolaire, l’autosuffisance alimentaire, quels candidats en ont parlé ? aucun ou presque. Or, ce sont des questions qui taraudent notre peuple, il a besoin de réponses concrètes sur ces problématiques. A la fin des

Élections rien ne peut changer car nos élus sont prisonniers du système et ne peuvent se libérer.

En fait rien ne changera, la course aux municipales est un parcours avant les élections communautaires, lesquelles précéderont les cantonales et les régionales ainsi soit-il !

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