La réponse est simple, les pays cités sont tous des dernières Colonies Françaises. Oui et alors ? 

2e élément  de réponse. Les Azéris ont créé après la “Conférence des pays non alignés” d’octobre 2023 à Bakou  une  Organisation Non Gouvernementale (ONG) qui se nomme Bakou Initiative Group (BIG)  dont l’objectif principal est la coopération  avec les peuples sous domination coloniale ou néocoloniale. Depuis donc fin 2023, régulièrement et à l’initiative du BIG, se tiennent avec les organisations anticolonialistes des pays concernés des événements destinés à dénoncer toutes les formes de colonialisme.

C’est ainsi que régulièrement -des Kanaks, des Martiniquais, des Corses , des Polynésiens, mais aussi des militants de Curaçao, de Bonaire,  de St Martin , et bien entendu des Gwadloupéyens- sont invités à Bakou pour  parler de la situation coloniale ou postcoloniale de leurs pays.

Ainsi donc le 25 juin dernier une délégation d’une vingtaine de Gwadloupéyens sont arrivés à Bakou, où se tenait une conférence intitulée “Vers la décolonisation de la Gwadloup”. 

C’est vrai que depuis des décennies, La condamnation du colonialisme français, l’indépendance Nationale, l’Autonomie de la Gwadloup sont des sujets qui ne choquent  guère plus en Gwadloup. Le peuple Gwadloupéyen dans sa majorité, quoique encore silencieux, a déjà compris que le système dans lequel nous survivons depuis 1635, est arrivé au bout de sa course. Mais notre peuple ayant été si souvent berné par des promesses faites en période électorale par des politiciens sans consistance, sans scrupule  a aussi compris, que si nous devons évoluer, sortir du cadre de “colonie départementalisée”, il faut des  politiques  pouvant conduire notre pays  sur la bonne voie. Est-ce le cas aujourd’hui ? Pas sur..mais malgré cette défiance, au regard de la classe politique, le besoin d’un changement se fait sentir. Les nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés, globalement, les politiques n’arrivent pas à les résoudre et notre peuple est en grande souffrance et en pleine conscience.

Oui mais alors quel rapport à Bakou?

En fait, tant que les revendications des organisations patriotiques sur la dénonciation du système colonial se faisaient en Gwadloup, en Martinique ou en Guyane, c’est-à-dire DANS la colonie, La France s’en inquiétait peu. D’autant plus qu’en ce moment, le mouvement patriotique indépendantiste Gwadloupéyen, n’est pas au meilleur de sa force de contestation.. Mais une fois que grâce au BIG, la dénonciation du colonialisme français a un écho  à l’etranger: sa sé on dot zafè !

Ça dérange le Gouvernement français, qui se trouve ainsi ciblé à la fois par des médias étrangers, mais aussi par tous ces pays qui soutiennent le BIG. Et c’est ce qui explique que depuis notre départ de Pôle Caraïbes, notre  escale à Orly, en direction de BAKOU, les flics  de la DGSE (Direction de Sureté Extérieure ) et même  de la DGSI ( Sûreté Intérieure) n’ont pas cessé de nous interpeller, d’interroger la délégation des militants de l’UPLG, du FKNG, de CIPN ou du MIR, pour tenter  de nous intimider ou nous bloquer car visiblement ce voyage et cette conférence à Bakou a dérangé le Gouvernement Français. Le 25 juin dernier, il faut le souligner, lors de la conférence bien organisée et donc bien médiatisée, il y avait  des journalistes de nombreux pays (sauf Français) invités à rendre compte au niveau international de ce qui se passait à Bakou devant leurs micros et leurs caméras:

Sé la tout bab la yé !

De plus, depuis que le BIG s’est mis au service de la dénonciation du système colonial français, les ministres comme Darmanin, n’ont pas cessé de parler « d’ingérence dans la politique française », particulièrement lors des graves incidents de mai 2024 en Kanaky. 

On en est là. La France ira-t-elle jusqu’à nous empêcher de nous rendre à Bakou ou à l’ONU pour  dénoncer son attitude colonialiste ? Ce qui est sûr, c’est que  cette tentative de blocage de nos déplacements est bien la preuve que nous sommes sous TOUJOURS sous  domination coloniale et que nos faits et gestes sont désormais suivis, épiés : Elle n’est pas belle la « démocratie » en pays colonisé ?

Mais c’est désormais trop tard, le système colonial français connaîtra tôt ou tard, une sérieuse remise en cause. J’en veux pour preuve ce qui s’est passé dans certains pays africains (Burkina, Mali, Niger, Sénégal) qui commencent à sortir de leur situation néocoloniale. 

Notre problème en Gwadloup est de 2 ordres. D’une part, l’absence d’unité au sein du mouvement patriotique, et d’autre part l’extrême faiblesse d’une classe politique qui n’arrive pas à exprimer une opposition radicale au système colonial. Mais pendant ce temps la situation du pays se dégrade. Les meurtres et actes de violence par armes à feu augmentent, la drogue fait des ravages, sans compter le quotidien avec les problèmes d’eau, de sargasses et de chômage. Ce qui est  sûr, BAKOU ne pourra rien faire à ce niveau. Il appartient donc  aux Gwadlouoéyens conscients et responsables de se donner TOUS les moyens possibles pou nou Kaskod asi  Fwansé.

Kidonk apa tou di ay fé on ti lantou Bakou : sé fé sa ki ni a fé an Gwadloup ké  pé sové nou : Men es nou ja paré ?

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