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Colombie : Le Gouvernement de Duque durcit le Code Pénal après la grève générale

Colombie : Le Gouvernement de Duque durcit le Code Pénal après la grève générale

Bogota. Mardi 25 janvier 2022. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. Cinq mois avant la fin de son mandat, le président de la Colombie, Ivan Duque, a promulgué une nouvelle loi de « sécurité citoyenne. » Cette loi serait une réponse à la plus grande grève générale de l’histoire du pays, qui s’est déroulée au premier semestre de 2021. Des organisations d’opposition et des droits de l’homme critiquent ce projet de loi parce qu’il criminalise la protestation sociale.

Parmi les principaux changements, il y a l’établissement d’une peine de 48 à 144 mois de prison pour ceux qui « portent atteinte aux infrastructures de sécurité et à l’administration de la justice de Colombie, » la création de la figure de « légitime défense privilégiée » pour ceux qui prennent les armes pour se défendre « d’agressions injustes » et qualifie de délit la détention d’armes blanches pendant les manifestations publiques.

Les dirigeants sociaux pourraient être arrêtés si on prouve qu’ils ont incité à la violence. Le nouveau texte interdit aussi les contrôles de toutes sortes sur les routes, une des principales tactiques de la grève générale de 2021.

Duque qualifie cette mesure de « sanction exemplaire contre le vandalisme. » Pour sa part, le ministre de la justice, Wilson Ruiz, a déclaré que cette loi est une grande réussite et sera « implacable contre la délinquance. »

Le ministre de l’intérieur, Daniel Palacios, a dit : « Il est évident que certains ne sont pas d’accord mais c’est un Gouvernement de fait et avec cette loi nous donnons plus d’outils aux juges pour sanctionner les individus violents qui perturbent la tranquillité. Il affirme que ce texte est le fruit du dialogue entre différentes institutions de l’État. Tous deux ont accompagné Duque lors de l’acte de promulgation de la loi, le mardi 25, au siège du Gouvernement.

L’avocate qui représente l’O.N.G. liens de dignité, Martha Isabel Fajardo, critique le discours officiel : « C’est une loi fondamentalement antidémocratique, propre aux Gouvernements autoritaires et sans aucun doute, elle criminalise la protestation sociale. Elle a été construite sur deux présupposé : la doctrine de la sécurité citoyenne et la doctrine de l’ennemi interne qui rend légitime différents mécanismes destinés à donner plus de liberté à l’action de la force publique. »

En 2021, la Colombie a vécu deux mois d’une grève générale qui a commencé contre le projet de réforme fiscale du Gouvernement et s’est achevée avec une liste de revendications comme le droit à la libre manifestation, la réforme de la police et le respect des accords de paix signés en 2016.

Selon une enquête des organismes colombiens des droits de l’homme, environ 75 personnes sont mortes pendant les protestations et dans au moins 20 cas, il y a des preuves de la responsabilité de la police dans leur mort.

De plus en rapporte 4285 cas de violences policières, plus de 300 disparus et 81 victimes de lésions oculaires provoquée par des tirs des forces de sécurité de l’État.

À ce moment-là, la commission Inter américaine des droits de l’homme s’est rendue dans le pays et dans son rapport final a conclu qu’il y a eu « un usage disproportionné de la force » contre des civils.

L’ONU a également remis un rapport en décembre de l’année dernière, rapport qui critique la violence de l’État, confirme la mort d’au moins 46 personnes pendant les deux mois de manifestations et signale que 28 morts ont été causées par la police.

« Le texte ouvre la porte à des montages policiers en créant le délit d’obstruction au service public. Ce qui signifie que si nous, les défenseurs des droits de l’homme, remettons en question l’action de la police lors d’une manifestation, nous pouvons même être accusée d’empêcher la force publique d’agir et être sanctionnés pour cela, » souligne l’avocate colombienne Martha Isabel Farjado.

Cette loi a été approuvée dans une situation de violence croissante dans le pays.

Seulement en janvier, 10 massacres ont eu lieu et 12 défenseurs des droits de l’homme ont été tués, selon une enquête de l’institut pour le développement de la paix.

En mars, il y aura en Colombie des élections législatives et en mai des élections présidentielles. Selon les derniers sondages d’opinion, le sénateur Gustavo Pétro, du mouvement d’opposition Colombie Humaine, est le favori pour succéder à Ivan Duque bien qu’on qualifie son projet de « populiste. » Fajardo prévoit que « la loi puisse déchaîner une nouvelle vague de mobilisations, précisément à cause de l’approche des élections. »

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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