Petit-Canal. Dimanche 3 mars 2024. CCN. De Darius Milhaud à aujourd’hui, à travers l’évolution des musiques, comment entendre le concept complexe de « décolonialité » ? Le point de départ est le 50e anniversaire de la mort de Darius Milhaud, ce compositeur avant-gardiste, qui a écrit : La Libération des Antilles (1944) Le Bal martiniquais (1944), Trois chansons de négresses (1937). Milhaud est l’un des compositeurs majeurs de la musique française des années 1920-1960. Il n’est en rien engagé dans une lutte « décoloniale », terme anachronique, mais il représente une forme d’universalisme actif. La « décolonialité » est désormais au cœur d’un débat très vif à la lisière de nombreux enjeux socio-politiques, à la fois régionaux et mondiaux. La présente journée ne vise pas à en cerner l’intégralité des visages, ni surtout à militer pour ou contre des concepts satellites tels que le « wokisme », la « cancel culture », le « postcolonialisme », etc., mais à évoquer quelques artistes engagés dans le domaine des musiques modernes ainsi qu’à penser les musiques de façon plus globale plus de soixante ans après les décolonisations. Où et comment se concentrent les processus de subalternisation et de folklorisation de musiques non occidentales ? L’art et la musique ne visent-ils pas à transcender ces clivages ? Entre l’expression du gwoka guadeloupéen et les métissages sonores planétaires, entre tradition et modernité, ainsi que l’incarne une artiste ethno-pop comme Tanya Tagaq,