Partagez sur

Actualité en Guadeloupe, Martinique, Guyane et dans la Caraïbe !

Guadeloupe. Le XIXe  Congrès des élus : En avant pour l’autonomie ? Kabana Beach : C’est notre “Gaza” !

Guadeloupe. Le XIXe  Congrès des élus : En avant pour l’autonomie ? Kabana Beach : C’est notre “Gaza” !

Pointe à Pitre. Lundi 23 juin 2025. CCN Presque simultanément, deux événements ont marqué l’actu de notre pays cette semaine. La destruction en mode “Gaza” du restaurant Kabana Beach à Port-Louis et le énième « Congrès des élus » sur le devenir du statut colonial de la Gwadloup. Guy Losbar, le « maire » de l’ex-Palais du Gouverneur à Basse-Terre, chantre de l’autonomie ou d’une forme d’autonomie, est-il sur la bonne voie ? Décryptage.

Partagez sur

Partagez sur

Après 19 congrès d’élus, de consultations, de bokantaj, le président du Conseil Général a dû pousser mardi un gros ouf de soulagement quand 4 résolutions finales de la Grande messe ont été adoptées à l’unanimité des présents. Je dis bien des présents car une fois sa déclaration liminaire faite, Ary Chalus, le président de La Région Guadeloupe, a pris ses cliques et s’en est allé. Auparavant, il avait été très clair dans son intervention : « voter des résolutions ou élaborer un projet de loi n’aura de sens que si chaque citoyen comprend et adhère aux transformations envisagées… ». Ou encore, « nous prendrons le temps nécessaire pour expliquer et construire un consensus solide (…) oui, l’évolution institutionnelle est inévitable car nos sociétés ont vocation à s’appartenir ». Plus loin, il précise que nous « aurons dans les semaines à venir à délibérer sur les résolutions qui seront soumises aux élus du Congrès » puis il annonce la création d’une « commission ad hoc économique » avec le… patronat !

À regarder de plus près et en passant au crible ses déclarations, la position d’Ary Chalus semble très compliquée. En effet, les conseillers régionaux présents au Congrès ont voté les 4 résolutions qui devraient être ensuite validées en plénière à La Région. Alors que Chalus semble vouloir disposer d’un délai plus long, Victorin Lurel, ses « soldats » du PS et alliés tous absents sont pour le moment à un niveau un peu plus élevé que Chalus sur la même position. En termes clairs, l’opposition au projet Losbar sur l’article 74 est une diagonale qui va de Chalus à Lurel en passant par Sapotille et le grand patronat.

En réalité, la question d’une possible autonomie pour la Gwadloup est une vieille histoire. Dès la fin des années 50, le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) s’était positionné en faveur de l’option médiane pour notre pays. Mais l’arrivée en 1963 du Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe (GONG) sur la scène politique allait bouleverser la donne. La revendication nationaliste pour l’indépendance nationale de la Gwadloup portée par le Mouvement nationaliste gwadloupéyen puis la perte d’influence progressive du PCG au profit de Lucien Bernier, Frédéric Jalton, Lucette Michaux-Chevry, Victorin Lurel et autres partisans du statu quo contribueront à « enterrer » la revendication d’autonomie.

Ainsi, pendant plus de 4 décennies, la scène politique guadeloupéenne sera divisée en 3 camps :

– les politiciens à la solde du pouvoir colonial qui mettront tout en œuvre pour que la Guadeloupe demeure définitivement française. Communément qualifiés d’ « assimilationnistes », ils transcendent le clivage gauche-droite et sont organisés en « franchise » des grands partis français (UDR, RPR, UMP, Fédération guadeloupéenne du Parti Socialiste). Le Parti de la Guadeloupe (LPG) de Lucette Michaux-Chevry étant une exception. Quelques « sans étiquette » (visible) complètent le tableau.

les autonomistes modérés que sont le PCG, les dissidents communistes du Parti Progressiste Démocratique Guadeloupéen (PPDG), le GUSR (dissidents du PS), le CIPPA et depuis peu l’Alyans  Nasyonal Gwadloup (ANG)

les nationalistes radicaux partisans de l’indépendance nationale par « tous les moyens » que sont ou ont été, entre autres, le GONG, l’UGTG, l’UPLG, le MPGI, le GLA l’ARC, le LKP, le FKNG…

Mais depuis les congrès du début du 21ème siècle, ce schéma a particulièrement évolué.

La droite pro statu quo perd de son influence et même de sa présence sur le terrain électoral. Un surprenant lepénisme tropical a fait son apparition mais son influence politique en dépit de quelques résultats électoraux demeure très relative. Maxette Pirkabas (Reconquête) et encore moins Rody Tolassy (RN) ne sont porteurs de perspectives.

Côté nationalistes, nous l’avons sans cesse répété, le mouvement a perdu de son influence. En premier lieu, parce qu’il n’a pas su faire son aggiornamento. Il est resté figé sur sa période d’apogée que furent les années 80 sans jamais réussir à s’adapter à la réalité du nouveau millenium.
Et puis le pire du pire, la question de l’unité du mouvement qui demeure éternellement sans réponse.

Mais une autre problématique semble resurgir. C’est celle de la question électorale et ses conséquences. L’affaire Kabana Beach en est l’illustration la plus actuelle. La néo-ANG qui rassemble en son sein à la fois des autonomistes et des indépendantistes, participera aux Municipales de 2026 puis vraisemblablement aux Régionales comme jadis son « grand frère », l’UPLG. Cependant, quand on fait le total des partis autonomistes, avec des plus et des moins sur leur projet, outre le GUSR, le PCG, le PPDG, le PSG de José Toribio et le CIPPA d’ Alain Plaisir, il faut désormais ajouter la néo-ANG.

Comment le peuple gwadloupéyen à qui Victorin Lurel chantonne depuis 2023 tout changement sé « zasyet vid », va-t-il apprécier cette nouvelle donne ?

Faudra-t-il que le concept d’autonomie soit clarifié ? Lequel des 6 partis autonomistes sera le plus crédible, le plus porteur d’avenir et de solutions sur la fiscalité gwadloupéyen ?

On dòt bab pour pèp annou, i ké fo’y di ka ‘y vlé o jis !  Les Municipales à venir porteront sans doute un début de réponse.

Par ailleurs, ce qui reste des indépendantistes souverainistes et anti-élections, à savoir le LKP et le FKNG, vont-ils ferrailler contre l’autonomie et se radicaliser pour faire aboutir le projet indépendantiste à supposer qu’ils en ont les moyens  à la fois stratégiques, politiques et logistiques ?

Last but not the least, la question qui demeure sans réponse : le peuple gwadloupéyen, dans sa totalité, est-il prêt pour le « grand » changement ? Le sondage de Qualistat se veut rassurant… mais ce n’est qu’un sondage. En supposant que demain la Région valide le projet de Guy Losbar, il faudra surtout l’accord de l’État français. Est-ce déjà gagné ?

Bodlanmè ka rété lwen toujou !
Plus précisément à Port-Louis, sur le bord de mer, où le restaurant Kabana Beach a été rasé en mode Gaza par les militaires français. Il n’y a pas eu de morts mais la force de frappe des militaires a été impressionnante pour cette opération. Trois pelotons de gendarmes, une embarcation sur la mer et le ciel port-louisien résonnant du bruit d’un hélicoptère. Si de tels moyens étaient utilisés pour lutter contre le trafic d’armes et de drogue sa té ké bel !

À la demande du maire nationaliste de Port-Louis, la « justice » française et ses militaires ont fait feu de tout bois au nom du strict respect de la loi… française. En pays colonisé donc dominé, une fois qu’on a mis le doigt dans le système politico-électoral existant, il faut pouvoir manger son chapeau et son drapeau. C’est le prix à payer.

La réalité « démocratique » coloniale ne fait pas dans le détail. Le Kabana Beach qui était au regard du droit français dans une situation administrative particulière, n’existe plus. Pouvait-il en être autrement et éviter une telle violence ? Sans doute, dit-on ici ou là.

Apré Kongré é Kabana Beach sé vré bòd lanmè-la ka vin mizi an mizi pli lwen !


Danik Zandwonis

2 réflexions sur “Guadeloupe. Le XIXe  Congrès des élus : En avant pour l’autonomie ? Kabana Beach : C’est notre “Gaza” !”

  1. Laila Cassubie

    Je me souviens qu à une certaine époque le MPGI pour ne pas le citer scandait â ses militants de ne se présenter à aucune élections et de ne pas voter. Alors que l UPLG envoyait ses militants aux élections Shiraj ankò
    Puis est arrivée l ANG et sa participation aux élections
    Alors quoi faire quand on sait que tous ses militants anti colonialistes veulent en fait la même chose, la souveraineté de la Guadeloupe ?
    Le maire indépandantis de Port Louis affirme que ce qui est arrivé au Kabana Beach serait non de sa faute mais parce qu il a des pouvoirs limités … Donc à quoi cela sert de diriger une commune si l on a pas de pouvoir ? Alors pourquoi se présenter si on est un militan indépandantis ?
    Peut on. changer péyî an nou par cette voie ?
    A moins que le maire de Port Louis nous ait menti et qu il avait bien le pouvoir d autoriser le Kabana Beach à fonctionner ?
    Oui mais c est vrai, comment aurait il pu participer au projet Océan ? Voir l article de France Antilles à ce sujet …et le grand projet Océan avec le Conseil Régional, 40 millions pour les plages
    Mais certains élus montrent qu ils ont la volonté de faire évoluer la situation comme avec le Congrès Mais n est ce pas aussi une façon de garder le pouvoir ? Vous me direz que l on peut toujours les démettre par les urnes d où la nécessité que des militan soient élus.
    Paradoxalement on dit que sé pèp la ki ké désidé mais le peuple ne vote pas et en particulier les jeunes.
    Ouaille quelle casse tête !

    ,

  2. PAULINE Évelyne, Djota Kwéta

    An ka di, nou pi fann ki félé. tout bakannal la nou ka viv konyéla, ka mét nou adan on tounikét, é sé noumenm annou, ki ké koulé nou.

    Nou fé tout pou vin à bout à sansi la ki ka sousé nou, é nou ka vwé, sé nou menm ki piti à piti ka ratibwazé nou. timoun annou ka dégrenné an dwog, alkôl, aksidan, réglémankont, politisyen ka vann péyi la pou on bouchépen, timoun annou paka touvé travay, Yo ka foukan é lè yo ka rézisté adan sistèm pouri lasa, sé koutlyann, anméwdasyon, konplo yo ka menné kont yo.

    Pani inité, sé pété tchou. yo pisimé fann fèlè aw, alyansé yo épi kolonyalis fwansé épi manblo ay pou fèw rété anplas. yo ka kaché pou pa vwè méchanceté ayo. sé on mak ki an fonfônn a kè ayo. sé konsa, Yo té sévi Radyo inité asi on plato pou kolonyalis fwansé.
    labitid sé vis. mi on wonté pou jennés annou. sa vlé di, Yo kondané a rété gadé moun déwô ka vin pranplas, ka gannyélajan, fè kabrit a yo fè pitit, é yo, rété la, bô chimen ka fè manawa, kolokent, vann dwôg, koupézèb. pani ayen dèbon pou yo. sé toujou rété anbajouk, anbalwa Kôlbè. vannkann, koupékann, plantékann bayo, voyé bannann alé, fè mako, sévi mako à on sistèm ki pilé gwanfanmi annou. ou té di, sé pètotal, rététrankil yo ba sé moun lasa, les pures produits de l’aliénation

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ccnfirst.COM

Bienvenue sur le portail

Actualité, Événements,
Bons plans des Îles du Sud
Les acteurs du développement
de la Guadeloupe de demain.
Le festival de la
bande-dessinée et du manga .
Portail Caribéen
Média et Com