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Guadeloupe. Culture. Le musarth : le premier musée post colonial

Guadeloupe. Culture. Le Musarth : Le premier musée post colonial

Guadeloupe. Culture. Le Musarth : Le premier musée post colonial

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Pointe à Pitre. Mardi 21 mai 2024. CCN.Le MUSARTH nommé ainsi depuis sa réouverture le 30 septembre 2022 après 6 ans de travaux de restauration et d’agrandissements est l’ancien musée Victor Schoelcher inauguré en 1887 Pour la 1ere fois CCN a poussé la porte

Reportage

  1. Le nouveau musée chasse l’ancien

À la demande de Guy Losbar président du département Guadeloupe le musée a changé de nom pour s’appeler désormais Le Musée Guadeloupéen d’Art et d’Histoire

La richesse des collections permet de découvrir de nombreux objets et œuvres d’art dont la variété et l’esthétisme illustrent les goûts esthétiques des plus fortunés dans le tumultueux 19ème siècle. De l’Antiquité à l’art contemporain, le musée expose des pièces ethnographiques, archéologiques, (statuaire gréco-romaine, mobilier funéraire égyptien, bas-reliefs mésopotamiens), peintures, gravures, sculptures…dans une scénographie revisitée au goût du jour.

Comment composer avec une collection coloniale ? Comment déconstruire la modernité et l’eurocentrisme ?

Guadeloupe. Culture. Le Musarth : Le premier musée post colonial
Une sucrerie à la Guadeloupe ancien système Lithographie d'après Évremond de Bérard
  1. Des outils de médiation performants

Loin de nous l’idée du vieil édifice poussiéreux dans son « jus » d’antan. En faisant peau neuve les capacités d’accueil ont été multipliées par 3. Sur ce site lumineux où il fait bon vivre nous retenons le sourire et les bavardages des enfants qui se bousculent jusqu’au 2ème étage dans la salle des ateliers pédagogiques. La 20 ème édition de la Nuit européenne des musées a permis à près de 40 enfants accompagnés de leurs parents de réaliser une petite maquette en papier du bâtiment historique. Une fois chose faite après 2h de découpage et de collages, tous sont repartis fièrement avec leur création décorée et illuminée d’une bougie. C’est ça un musée du 21ème siècle, dynamique, accueillant avec autant de techniques de marketing qu’un magasin de jouets. Après de nombreux échanges avec certains habitués, il s’avère que le service éducatif ne cesse d’acquérir de nouveaux outils, plus ludiques les uns que les autres.

Des mallettes permettant aux enfants de découvrir l’histoire de l’art en s’amusant, l’objet et l’animal dans l’art dès 3 ans, le portrait et le paysage dans l’art dès 7 ans, « la citoyenneté dans l’art » dès 10 ans, ces outils conçus par le Grand-Palais abordent l’art et l’histoire avec des jeux de mémoire, puzzles, énigmes, devinettes, dés, cartes, seul ou en groupe avec des possibilités presque infinies. La mallette « Jeux, Arts et Sports » conçue à l’occasion des jeux olympiques s’utilise avec des équipements sportifs. Ainsi la jeunesse se retrouve même à imiter des statues contemporaines de bronze illustrant des sports où à jouer en équipe avec des ballons dans la cour du musée.

La pratique artistique n’est pas non plus oubliée car bon nombre d’établissements ont pu bénéficier d’ateliers d’argile, de dessin, de peinture, de moulages ou même de théâtre et de danse. Tout est mis en œuvre pour que le musée devienne la structure culturelle incontournable de l’archipel.

Comment une si petite structure peut-elle produire autant ? D’après les rumeurs avérées, c’est sans compter la force de sa(trop)  petite équipe composée de 7 agents dont le directeur David Laporal.

 Leur force ? Une passion et un dévouement sans faille, un travail d’équipe où chacun sait user de ses compétences pour le bien commun. Le musée est donc  devenu un lieu de rencontres où tous les visiteurs sont accueillis chaleureusement. CCN s’en est rendu compte,  qui que vous soyez vous pouvez discuter, interroger, soumettre une idée ou présenter un projet., des oreilles attentives  sont à l’écoute

Depuis sa réouverture la structure a donné la voix à de nombreux artistes d’art contemporain où pas moins de 7 expositions temporaires ont pu être visités par un public aussi régulier que nombreux

Cette multiplicité de pratiques artistiques en lien de près où de loin avec les collections du musée permettent d’apporter de nouveaux regards et d’ouvrir les échanges autour de l’esclavage, la décolonisation, les rites et croyances, la représentation du corps et plus largement la culture caribéenne.

Chacune des expositions citées ont donné naissance à des conférences-débats, des projections de films, ou des ateliers pédagogiques de pratiques artistiques à destination de tous les publics.

Guadeloupe. Culture. Le Musarth : Le premier musée post colonial
  1. Un public à l’image de la diversité de notre société

Bien que conçu à l’origine dans une France coloniale du 19ème siècle, le projet du nouveau musée impulsé par Josette Borel Lincertin, puis inauguré par Guy Losbar continue de s’adapter à l’évolution de la société guadeloupéenne repoussant sans cesse les limites de la médiation culturelle.

L’expression « démocratiser la culture » prend   tout son sens au Musarth lorsque l’on connaît la variété des publics qu’il accueille. Près de 50 000 visiteurs ont été accueillis depuis sa réouverture le 30 septembre 2022 dont plus de 350 personnes lors de la “Nuit  des musées” du 18 mai 2024. L’équipe accueille les groupes scolaires de la maternelle au lycée, se déplace en ateliers au service pédiatrique du pôle parents-enfants, propose des stages citoyenneté à travers les arts aux jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse, accueille des déficients mentaux des maisons d’accueil spécialisées ou de nombreuses associations du territoire. Guadeloupéens, simples touristes ou croisiéristes, artistes, anthropologues, étudiants, ethnologues, historiens, archéologues, cinéastes, journalistes et tant d’autres ont poussé les portes du musée. 

 Welcome, bienvenue, vini zot tout!

Camille D. Bernard

Guadeloupe. Culture. Le Musarth : Le premier musée post colonial

Musarth, tout un programme

30 septembre – 17 décembre 2022 « Renaissance : Regards sur la métamorphose du musée d’art et d’histoire Victor Schoelcher » exposition photographique de Daniel Dabriou.

9 mai- 30 juin 2023 « Phœnix : Renaître de l’esclavage par le corps et la Pierre » exposition photographique et sonore de Rossila Goussanou architecte et docteure en anthropologie.

17 juillet-17 septembre 2023 « Ut Karukera Poesis » du plasticien Stan Musquer et du poète Hector Poullet.

2 octobre-24 novembre 2023 « Rites, usages & croyances, leur manifestation en Guadeloupe » des artistes Antoine Poupel et Ronald Cyrille.

15 décembre 2023- 24 février 2024 « (RE)Couture » exposition de l’artiste Guy Gabon.

15 mars-3 mai 2024 « Entre les lignes » exposition de l’artiste Béliza Troupé.

18 mai- 23 septembre 2024 « Utopia » exposition photographique de l’artiste Dominique Desplan.

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