Guadeloupe.Lire. Un almanach au service notre mémoire musicale
Pointe à Pitre Lundi 19 mai 2025 .CCN.Dans Tranches de vie sur pas de Biguines –, Winny Kaona La biguineuse de Gwadloup signe un ouvrage hybride, entre témoignage personnel, hommage collectif et manifeste pour la transmission culturelle. C’est l’aboutissement d’un demi-siècle d’engagement pour la biguine, l’une de nos musiques nationales.Dans cet ouvrage l’artiste a choisi d’élever la biguine au rang de patrimoine vivant, malgré les vents contraires.
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Dans un format dense et structuré en 14 « mouvman », Winny Kaona retrace son parcours artistique atypique, profondément marqué par sa filiation spirituelle avec Moune de Rivel, mais aussi par une fidélité inébranlable à une esthétique musicale parfois dénigrée, et souvent oubliée.
« Chanter, c’est être porteur de vie. C’est aussi une histoire de transmission. »
Ce mot mouvman, évoque à la fois le chapitre, l’élan, la dynamique, ce qui bouge, ce qui vibre. Chaque « mouvman » explore une facette de son engagement : ses combats, ses créations, ses collaborations, ses hommages à ses pairs, ses coups de cœur et ses colères aussi. L’ouvrage est à la fois un journal intime d’artistes, un manifeste culturel, une galerie d’archives, et un panorama de la biguine dans ses différentes expressions : textes de chansons, photos de spectacles, lettres ouvertes, discours prononcés, extraits de spectacles et témoignages divers. On y croise les plus grands noms de la scène culturelle guadeloupéenne, des institutions, des plumes engagées, mais aussi des anonymes, des fans, des figures locales que l’auteure a choisi d’honorer à sa manière.
Winny Kaona ne cache pas les blessures de son parcours : mises à l’écart, critiques, solitude de l’artiste fidèle à un style parfois jugé « non conforme ». Mais loin d’amertume, ce livre est habité par une lumière, une foi en l’art comme acte de résilience et de transmission.
“La Musique est un Art. Chanter, c’est être porteur de vie. C’est pareillement une histoire de transmission, pour léguer un patrimoine aux générations futures.”
Elle y défend une esthétique musicale mais aussi une vision du monde où la biguine est bien plus qu’un genre : une vibration du cœur, une parole d’émancipation, une mémoire à défendre face à l’amnésie culturelle.
Au fil des pages, elle partage son désir de transmettre aux jeunes générations, de poser les jalons d’une Académie de la Biguine, d’ancrer cette musique dans une reconnaissance institutionnelle, académique, mais aussi affective et populaire. Le livre se lit aussi comme un legs adressé à sa communauté, un acte d’amour pour la Guadeloupe et ses héritages.
Winny Kaona signe ici une œuvre profonde, touchante, érudite et généreuse.
Une mémoire en mouvement, fidèle à ce qu’elle a toujours été : une voix singulière, libre, vibrante.
I.S.
C’est une belle ovation, bien rédigée
Cet ouvrage est un enrichissement a tout point de vue !
un grand BRAVO à Winny Kaona qui a su me remémorer d’excellents moments de joie a travers la biguine et son rythme empreint de douceur bien de chez nous🌺💃🏾