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Guadeloupe. Machisme. Victorin Lurel aime-t-il les femmes…politiques ?

Guadeloupe. Machisme. Victorin Lurel aime-t-il les femmes…politiques ?

Abymes. Mardi 5 octobre 2021 CCN. Josette Borel-Lincertin, en larmes, dans les médias ! Les dessous financiers et politiques des dernières campagnes régionales et départementales au sein de la Fédération socialiste, révélés au grand jour. C’est le psychodrame auquel ont assisté les guadeloupéens médusés, en cette fin du mois de septembre.

La loyale, l’indéfectible et l’indéboulonnable Josette Borel-Lincertin (JBL) qui a toujours défendu Victorin Lurel envers et contre tous, même lorsque les agissements de ce dernier étaient indéfendables, a vécu. Elle était ce bouclier Egide, bouclier des dieux de l’Olympe, capable d’envoyer la foudre et le tonnerre pour les ennemis, et de pétrifier quiconque osait regarder ce bouclier, car orné de la tête la Gorgone Méduse. Dans ce flot d’amertume et de souffrance délivré par JBL, on comprend que sa candidature n’a été qu’un faire-valoir pour Victorin Lurel pour régler ses comptes avec le président de région, Ary Chalus. Une campagne à plus de 150 mille euros pour que Victorin Lurel puisse déverser pendant toute une campagne électorale sa bile, son amertume, sa méchanceté contre sa défaite aux régionales de 2015, qui ne passe toujours pas.

Trop fin politicien et tacticien, et présent dans l’arène politique depuis une 40aine d’années, Victorin Lurel savait de manière indéniable que la campagne menée par JBL serait vouée à l’échec. La vraie question alors, c’est comment JBL ayant été présidente de région et du département a pu se laisser enferrer dans un tel traquenard ? Est-ce à dire que les présidences de JBL n’ont été que des gouvernances sous influence, loin d’un libre arbitre éclairé qu’un tel niveau de responsabilité exige ?

Il est utile de rappeler que lors de sa présidence au Conseil régional qui a duré 2 ans, les faits et gestes de JBL étaient sous contrôle du directeur de cabinet, Dominique Laban, homme lige de Victorin Lurel, devenu alors ministre des Outre-mers. Aucune décision n’était prise à l’Hôtel de région sans recevoir un blanc seing de la rue Oudinot, à Paris. Ainsi dès la fin de son ministère avec un bilan peu glorieux, Victorin Lurel s’est-il empressé de débarquer JBL de la présidence de la collectivité régionale, Hélène Vainqueur du poste de député qu’elle occupait alors en tant que suppléante, avec une hâte et une indécence qui montraient bien le peu d’estime qu’il avait pour la présidence de JBL, et pour la femme politique, en général. On aurait pu penser que JBL, en femme fière marie-galantaise, aurait compris qui était Victorin Lurel et aurait pris ses distances avec ce dernier. Mais voilà, JBL, toute ingénue et naïve qu’elle peut paraître dans cette histoire a succombé elle, aussi, à l’appât du pouvoir. Elle sait de manière cynique et sans équivoque que Victorin Lurel se sert sans scrupules de son aura de femme, de mamie de Guadeloupe, mais elle sait aussi de manière certaine qu’il faut rester au contact de ce dernier pour garder le pouvoir politique, ce chant des sirènes qui en a brisé plus d’un sur les récifs de leurs ambitions.

Ainsi en 2015, Victorin Lurel pense qu’il est en route pour gagner pour une 3e fois, la présidence de la région, conquérir le département par le biais de JBL (ayant affaibli Jacques Gillot aux élections cantonales) et pour réaliser son rêve, son grand chelem : être le 1er président de la future collectivité unique de Guadeloupe. Malheureusement, dans cette stratégie bien huilée, un grain de sable du nom d’Ary Chalus, viendra briser ses rêves de grandeur. On comprend ainsi pourquoi, Ary Chalus, est sa bête du Gévaudan, sa diablesse, son pire cauchemar. Mais l’arène politique continue à tourner, voilà donc JBL à la tête de la collectivité départementale, et lui, Victorin, obligé de briguer un mandat de sénateur pour continuer à exister. Comme en région, aux côtés de JBL, il positionnera, en tant que directeur de cabinet, son homme de main, Olivier Nicolas, qui n’est là que pour contrôler, encore une fois, les faits et geste de JBL. Bis repetita donc. Et la « gentillette et ingénue » JBL qui accepte une fois de plus (et certainement une fois de trop) que sa présidence soit sous influence de Victorin Lurel…

Avec l’échec cuisant de la liste « Péyi Gwadloup » aux élections régionales, et de JBL aux élections cantonales, les guadeloupéens ont mis fin à ce jeu de dupes et ont sifflé la fin du règne politique de Victorin Lurel. Ils ont aussi mis fin au sexisme et au machisme débridés et sans vergogne qui règnent au sein de la Fédération socialiste. Les femmes ne sont plus des variables d’ajustement, des faire-valoir pour atteindre le sommet du pouvoir, des kleenex interchangeables et interjetables à souhait ! Enfermée dans sa bulle sous domination de Victorin Lurel, la Fédération socialiste a été sourde à l’évolution de son microcosme politique qui prône désormais la parité homme-femme dans les responsabilités politiques, et une vraie place de la femme en politique. C’est une fédération sclérosée, maintenue sous perfusion par des élus-gadjets de Victorin Lurel (Hélène Vainqueur (députée), Victoire Jasmin (Sénatrice), Marie-Yveline Ponchateau (maire-conseillère départementale, Jocelyn Sapotille (maire-conseiller départemental), Jules Otto (maire-conseiller départemental),…), avec un premier fédéral, Hilaire Brudey (maire-conseiller régional) dont le bilan restera dans les annales de la médiocrité. Encore aujourd’hui, Victorin Lurel jette ses dernières forces pour maintenir la Fédération socialiste sous sa coupe, en soutenant la candidature d’Olivier Nicolas pour le poste de 1er fédéral qui devrait être renouvelé dans les jours à venir.

Pour revenir à notre ingénue JBL, elle pleure aujourd’hui des larmes qui sont probablement sincères, mais elle a été au cœur de ce système socialiste sexiste et broyeur de femmes, sans jamais lever le petit doigt quand d’autres femmes ont eu à subir les foudres et les représailles de Victorin Lurel, lorsqu’elles ont fait montre d’intelligence et d’indépendance d’esprit. JBL aurait dû se souvenir comment Victorin Lurel avait cloué au pilori Marlène Mélisse, en 2010, pour avoir osé d’avouer publiquement la stratégie des régionales de ce dernier, auprès de la secrétaire nationale du parti socialiste de l’époque, Martine Aubry. Plus proche de nous, en 2014-2015, quand Sylvie Gustave Dit Duflo, jeune élue du conseil régional, après avoir aidé la prise de la mairie de Baillif par le parti socialiste, dût quitter la Fédération socialiste en claquant la porte, pour des engagements non tenus de la part de Victorin Lurel aux élections cantonales. Ce qu’il faut retenir de ces deux départs, c’est l’acharnement et le harcèlement qu’ont subi ces deux femmes dans leur vie professionnelle et personnelle de la part de Victorin Lurel pendant des années. On ne désobéit pas à Victorin Lurel, on ne quitte pas Victorin Lurel ! C’est le jeu politique de tuer et d’être tué en politique, mais quand un même individu se croit omnipotent, et écrase systématiquement les femmes qui osent se mettent en travers de son chemin, c’est, ni plus, ni moins, de la maltraitance et de la violence faites aux femmes politiques.

Pour finir, JBL devrait maintenant utiliser son bouclier Egide pour se protéger elle. Ses ami.e.s socialistes lui tourneront le dos (sauf les plus courageux, et ils ne sont pas nombreux). Cette grande famille socialiste, comme elle aime à le dire, a vécu, et elle est devenue cette femme par qui le scandale arrive. Il lui reste son mandat de conseillère régionale, et de cheffe de l’opposition. Par sa réalité de femme politique, elle peut promouvoir le renouvellement de la classe politique en incitant les jeunes à embrasser l’arène politique, et elle peut être aussi une figure de proue pour promouvoir la place de la femme en politique. Aura-t-elle cette capacité à rebondir ?…….

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