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Guadeloupe : Qu’en est- il avec le Plan dit de « relance » ?

Guadeloupe : Qu’en est- il avec le Plan dit de « relance » ?

A l’heure où l’on évoque pour la France un possible déconfinement à partir de la semaine prochaine, la question économique demeure prégnante. Il serait d’ailleurs plus indiqué dans de telles circonstances d’écrire les questions économiques. Et bien que la Guadeloupe n’ait pas été confinée en octobre, la crise économique se fait tout autant ressentir dans les petites entreprises.

Il suffit de se promener dans les centre-bourg ou dans les grandes zones commerciales pour constater le nombre croissant d’enseignes qui ont baissé le rideau. Certaines cessent leur activité sur la pointe des pieds sans faire de bruit. D’autres le font savoir bruyamment.

Mais le résultat est le même. La plupart de ces entreprises ferment faute d’activité suffisante mais surtout par manque de trésorerie. Difficile en effet d’éviter sur le long terme avec une baisse aussi forte, le naufrage complet voire une fermeture totale imposée par les autorités.

Bien que d’importantes mesures aient été prises par le gouvernement afin de pallier ces pertes d’exploitation liées aux conséquences de la crise sanitaire, ces aides ne peuvent de toute façon jamais compenser entièrement la baisse d’activité.

Pour rappel, lors du premier confinement, l’extension du chômage partiel avait permis de payer les 4/5 des salaires. Les entreprises avaient dû supporter les autres charges fixes telles que les loyers, les remboursements d’emprunt ou le financement des stocks. C

e confinement ayant duré deux mois, la plupart des chefs d’entreprises avaient puisé dans leurs réserves personnelles pour passer le cap. Mais sortis du confinement, les recettes, l’activité, le chiffre d’affaires ne sont pas revenus à leur niveau normal. Il persiste en effet, surtout en Guadeloupe, une espèce d’atonie générale induite à la fois par le manque de perspectives des chefs d’entreprise et la prudence des consommateurs qui font que l’économie ne connaît pas de rebond de rattrapage.

Et ce d’autant que nombre d’activités demeurent encore encadrées voire interdites : divertissement, culture, sports, restauration, évènementiel. Du coup, alors que les recettes de trésorerie peinent à remonter, les charges sont revenues à leur niveau normal. Et cela ne concerne pas seulement les charges fixes mais également les autres charges d’exploitation.

Et paradoxalement lorsque votre activité n’est plus concernée par le confinement, vous devez assumer la totalité des salaires et des charges sociales alors que votre activité demeure asthénique.

Ce paradoxe touche toutes les entreprises qui ont repris leur activité sans pouvoir retrouver leur clientèle ou leur chiffre d’affaires d’avant le confinement. C’est typiquement le cas de certaines activité liées au tourisme alors que les liaisons aériennes sont à peine à 30% voire 40% de leur volume saisonnier.

Dès lors, il est logique que certaines, et notamment les plus petites entreprises — qui sont légion chez nous — et celles qui n’ont pas les reins suffisamment solides pour résister dans la durée, poussent un cri d’alarme, voire d’impuissance.

Face à ce constat, il faut s’attendre à une explosion des défauts de paiement et des dépôts de bilan. Et même à un regain de violence.

Mais qu’en est-il en Guadeloupe avec le plan dit de relance ? Il est plus difficile pour les très petites entreprises de souscrire à certaines aides soit parce qu’elles ne disposent pas en leur sein de la technique administrative pour émarger rapidement à toutes les aides soit, et c’est très souvent le cas, elles ne remplissent pas les obligations fiscales et sociales.

C’est pour cela que les différents plans d’aides et de relance mis en œuvre conjointement par l’Etat, la Région et les EPCI doivent se soucier de l’effectivité de ces aides. Il existe une mesure qui illustre bien cet état de fait. La mise en place du PGE (prêt garanti par l’Etat) a été massivement souscrite par les plus grandes entreprises de Guadeloupe, certaines ayant obtenu plusieurs millions d’euros.

Or, celles qui en avaient le plus besoin pour abonder une trésorerie toujours tendue n’ont pu bénéficier de ce concours. Idem pour le prêt Rebond imaginé justement par la Région afin de pallier cette insuffisance des aides de l’Etat. Il est donc clair qu’un effort tout particulier devra être mis en œuvre par les organismes consulaires mais également et surtout par les conseillers financiers et comptables afin d’aider concrètement sur le terrain ces petites entreprises à se structurer afin d’être en capacité de réagir, d’anticiper et de pouvoir solliciter les aides proposées. Seul, un effort de structuration peut endiguer ce marasme et sauver de nombreuses petites structures qui ne peuvent être seulement vues comme des canards boiteux de l’économie.

Cet effort concerne aussi des plus importantes entreprises, mais mal organisées. Mais il faut parier sur le long terme. Et les accompagner.  Et ce d’autant que cet effort sera également profitable à toute l’économie Guadeloupéenne. Et bien entendu à l’Etat et aux banques. C’est la théorie des vases communicantes.

L’assainissement des entreprises (comme celui de nos collectivités) est une condition sine qua non d’un développement économique viable et pérenne. Voilà un nouveau cheval de bataille pour nos politiques, nos chefs d’entreprise et autres aspirants dirigeants.

RJC

ccnfirst.COM

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