La Guadeloupe tout en feu
La rentrée 2023 s’est fait presque sans aucun mouvement social d’envergure. Rarissime. Les élections sénatoriales françaises ont à peine fait bouger les lignes dans notre pays.
Contre toute attente et en dépit des pronostics les plus pessimistes, Victorin Lurel a réussi à sauver son fauteuil. Dominique Théophile le GUSR-Macroniste, nommé depuis vice-président du Sénat, ne pouvait en aucune manière échouer. Une sénatrice s’en va (Victoire Jasmin), une autre arrive (Solanges Nadille). Face au duo improbable Jalton-Chalus, c’est le GUSR de Losbar qui remporte le match sénatorial. Parti trop tôt dans la course, Jocelyn Sapotille s’effondre avant l’arrivée.
Le sénat français a accueilli sans émotion aucune les trois sénateurs guadeloupéens. En Gwadloup, silence-radio ou presque. Le peuple sourit et s’en fiche !
À un autre niveau, plusieurs organisations anticolonialistes de la Gwadloup, de la Martinique, de la Guyane, de Kanaky et de la Polynésie se sont rendues à l’ONU pour tenter de (faire) réinscrire ces dernières colonies françaises des pays à décoloniser. Aucune réaction de la classe politique qui, comme à son habitude, a fait l’autruche.
Quelques jours après, comme une sorte de provocation, Macron a annoncé au peuple corse une « autonomie » qui ne semble pas en être vraiment une. De qui Macron se moque-t-il ?
Ainsi donc, dans quelques semaines, juste après la période cyclonique, l’année 2023 fermera ses portes et force est de constater que la Guadeloupe n’est vraiment pas à l’heure du changement. Faut-il alors penser que le colonialisme français, presque quadricentenaire, est devenu éternel ?
Pour tenter d’apporter quelques éléments de réponse, regardons au travers des feux tricolores la société guadeloupéenne.
La question de l’eau et de son traitement : toujours en rouge
Le problème du chômage, surtout des jeunes : encore dans le rouge
Le coût de la vie n’est pas prêt de quitter le rouge vif
La défiance envers la classe politique s’affiche dans le rouge
La délinquance semble sensiblement diminuer. Orange
Dans le secteur de la santé et des (ex)-suspendus : carton Orange
La précarité progresse et se fixe dans une zone proche du rouge
La pollution et le mauvais traitement des ordures sont dans le rouge
La question de l’autonomie et/ou de l’indépendance nationale : rouge (pas encore vert et jaune)
Est-ce à dire que la Gwadloup serait si tellement mal que tous les voyants seraient exclusivement rouge ? An nou gadé.
La consommation de champagne est dans le vert le plus étincelant
Le vieillissement de la population navigue pour longtemps encore dans le vert
Faut-il considérer le succès de notre carnaval comme une période verte ?
L’agrotransformation progresse. On peut sans hésiter y mettre du vert.
Tout bien considéré, eu égard au nombre de feux encore au rouge, le peuple de Gwadloup devrait se (re)mettre debout et passer…au vert. Mais rien pour l’heure ne semble l’indiquer sauf si ces feux rouges sont les signes avant-coureurs d’un grand brasier libérateur !
An di sa an pa di ayen !
DZ