Grand-Bourg. Lundi 26 juillet 2021. CCN. Ce lundi a été mis en ligne un rapport des inspections générales de l’Etat (finances, écologie et agriculture) sur l’avenir de la filière sucre en outre-mer. Ce rapport, bien que constatant l’importance majeure de la filière sucre sur l’emploi agricole ultramarin, inspire les plus vives inquiétudes quant à l’avenir de l’industrie sucrière et risque d’affecter fortement l’économie, les équilibres sociaux, la culture et l’identité de Marie-Galante.
En effet, il préconise la fermeture de l’unité sucrière de Marie-Galante. Le ministre de l’outre-mer indique ne pas réprendre à son compte cette dernière recommandation et considère que » toutes les solutions n’ont pas été expertisées « . Toutefois, je ne peux qu’exprimer ma plus vive protestation contre cette mort programmée de l’économie marie-galantaise.
J’en appelle à la plus large unité des acteurs de la filière canne sucre rhum et de tous les Marie-Galantais pour arrêter pendant qu’il est temps ce projet funeste qui n’offre d’être alternative et l’Etat pou ouvrir sans tarder des négociations avec les acteurs locaux pour empêcher la mise en oeuvre de cette préconisation.
Marie-Galante a besoin de renforcer, développer et pérenniser sa filière canne sucre rhum, en valorisant sa production sur le marché mondial (sucre de bouche avec, par exemple, une IGP, comme cela a été fait à la Réunion et comme je ‘avais déjà proposé aux socioprofessionnels en 2016°. Le transfert exceptionnel des cannes en Guadeloupe en 2021 a d’ailleurs permis de comprendre tout l’intérêt d’une unité de production sucrière sur place, ne serait-ce que pour garantir la meilleure richesse saccharine possible. Marie-Galante a aussi besoin de diversifier son agriculture pour augmenter la valeur ajoutée de ses productions agricoles et développer la transformation agroalimentaire.
Enfin, la préconisation d’adapter les aides publiques d’Etat pour encourager la transformation de la filière sucre et améliorer sa compétitivité sur le marché mondial va dans le bon sens, à condition qu’elle ne menace pas la survie de la filière et qu’elle aille bien dans le sens d’une montée en gamme de la production de sucre à Marie-Galante. Je souhaite vivement que le rapport en cours de rédaction de la mission interministérielle spécifiquement dédiée à Marie-Galante, venue sur place début juillet 2021, aille en ce sens.
Lorsque nous aurons ce deuxième rapport, je proposerai au Conseil communautaire d’en débattre. Pour la survie de notre territoire, face aux menaces de dépossession qu’entrainerait cette décision, la plus grande unité est de rigueur.
La Présidente
Dr. Maryse Etzol