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Analyse. Pourquoi le communiqué de RCI ne peut pas enterrer l’affaire Barbara/Bardella

ANALYSE COMMUNIQUE RCI SUR L'AFFAIRE BARBARA/BARDELLA

Analyse. Pourquoi le communiqué de RCI ne peut enterrer l'affaire Barbara/Bardella ?

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Pointe-à-Pitre. Mardi 12 décembre 2023. CCN. Après 36 heures de silence, le communiqué tortueux du groupe RCI essaye d’éteindre l’incendie provoqué en sanctionnant Barbara Olivier-Zandronis (BOZ) immédiatement après son interview du patron du Rassemblement National. Beaucoup de mots pour dire en substance : « on est chez nous, on fait ce qu’on veut ».

Ceux qui espéraient des explications précises sur le pourquoi du comment iront voir ailleurs. 

Dans aucun des 6 paragraphes de phrases générales et creuses de son communiqué la direction de RCI qui parle de « clarifier sa position » et « d’objectivité journalistique » n’arrive justement à donner les raisons claires et objectives à cette punition. 

« Un média n’est pas un espace où un journaliste donne son opinion ». Soit. Mais à quel moment, à quelle phrase, BOZ a-t-elle donné son opinion ? Mystère. Le communiqué ne le dit pas.

 « Le rôle d’un journaliste est de donner la parole et de travailler les interviews de manière à mettre en lumière des vérités, même dans des discussions musclées et rythmées ». Très bien. Mais BOZ a-t-elle fait autre chose que ça à partir du moment où toutes les rédactions nationales qui ont traité le sujet (Libération, Huffington Post, Arrêt sur images…) affirment de manière unanime que l’interview est « impeccable » et pas très différente de celles des chaînes d’info nationale ? 

 « La récente décision de retirer BOZ de la présentation du 13h est une décision d’entreprise. Nous avons eu à prendre des décisions identiques sur des manquements à nos exigences journalistiques ou éditoriales ». Ok. De quels précédents s’agit-il ? Quand ? Pour quels manquements ? Pour quelles exigences journalistiques ? Pour être crédible, la transparence de RCI sur ses pratiques récentes en matière de sanction aurait exigé davantage de précisions. Sans ça, comment croire la direction de RCI sur parole ?

 

« Il est important de souligner que BOZ n’a pas été mise à pied, ni exclue de l’antenne. Elle demeure partie intégrante de la rédaction ». Ah oui ? Mais alors pourquoi donc tout ce ramdam pour des « manquements » et un « manque de métier » si c’est pour au final minimiser la sanction devant le tollé local et maintenant national ?

 « La force de RCI réside dans son refus de toute complaisance indépendamment des relations et des pressions externes. Nous considérons toute ingérence dans notre entreprise comme inacceptable ». Sans blague. La grosse colère de Bardella dans le studio et à la sortie n’aurait donc pesé pour rien dans toute l’affaire alors qu’elle a conduit RCI à se prosterner et à présenter des excuses illico presto au RN sans même débriefer l’interview avec la journaliste. On a déjà vu des directions moins complaisantes et surtout y’avait plus solidaires de ses troupes. 

« RCI demeure attaché à ses principes éditoriaux et refuse toute instrumentalisation de ses actions à des fins politiques ». Admettons. Mais qui d’autre peut aujourd’hui instrumentaliser l’affaire à des fins politiques sinon le RN qui démontre à peu de frais qu’en piquant une colère en Guadeloupe il obtient facilement la sanction d’une journaliste ?
 « Nous restons ouverts au dialogue et à la transparence pour assurer que nos décisions contribuent toujours à l’amélioration de notre média dans l’intérêt de la population et du respect de la démocratie ». Cette phrase qui ne veut strictement rien dire démontre pour finir que la communication de RCI ne s’appuie sur aucun fait précis, aucune citation précise de l’interview. Tout l’argumentaire de la direction de RCI se fonde sur son ressenti par définition subjectif. Ressenti « d’agressivité ». Ressenti de « perte de moyens ». Ressenti d’expression d’opinion personnelle. Toutes choses qui pourraient se discuter mais qui sont impossibles à mobiliser dans procès comme celui fait à notre compatriote journaliste. En revanche, notons que les dirigeants de RCI n’ont pas un /seul mot pour condamner l’agressivité bien réelle de Bardella envers leur journaliste.
Incapable de s’expliquer, RCI croit pouvoir enterrer l’affaire. Elle ne fait en réalité que s’enferrer. Reste l’image abîmée d’une radio qui brûle en place publique, dans le silence quasi-général de tous les autres médias, une femme guadeloupéenne journaliste courageuse et talentueuse. Tout ça pour permettre au RN de choisir ses journalistes comme il le fait déjà chez les Français de France. Une radio qui met aussi en garde tous ceux qui se risqueraient à être trop incisifs à l’avenir : nou ka véyé zot !

 

 

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