Santiago. Samedi 22 janvier 2022. CCN. L’initiative populaire de règle constitutionnelle proposée par divers groupes sociaux environnementalistes qui fait de l’eau un bien commun naturel inaliénable, reconnaît la nature comme ayant des droits, définit les glaciers comme des biens naturels non-commercialisables, inaliénables, irremplaçables et non gérables et crée un défenseur de la nature. Elle a obtenu les 15 000 signatures nécessaires pour être discutée et votée à la Convention Constitutionnelle.
Cette initiative est née du travail conjoint du Mouvement pour l’Eau et les Territoires (MAT), de la Coordination des Territoires pour la Défense des glaciers et du Mouvement pour l’Accès à l’Eau, à la Terre et pour la ¨Protection de l’Environnement (MODATIMA) réalisé avec le soutien de Plus de 1000 organisations sociales.
Elle cherche à ce que la nouvelle Constitution revienne sur la privatisation de l’eau en mettant fin au marché et à ce que le Code de l’Eau soit abrogé par la promulgation de la nouvelle Constitution. A court terme, elle propose de prendre des mesures immédiates de redistribution de l’eau. A moyen et à long terme, le nouvelle institution redistribuera les usages de l’eau grâce à des licences d’utilisation non commerciales, temporaires et révocables.
Et aussi à ce que l’État garantisse l’accès à l’eau et à l’assainissement, à l’intimité et à un assainissement salubre, hygiénique, sûr, socialement acceptable en tenant compte de la protection des travaux d’entretien et des nécessités spéciales des femmes, des fillettes, des petits garçons et des adolescents, des vieux et des personnes handicapées comme à des droits de l’homme.
Elle propose que l’État garantisse que l’eau soit utilisée en priorité pour la récupération, la restauration et la régénération des écosystèmes et de la biodiversité, les êtres humains étant compris dans la nature et qu’il mette en place une gestion pour les vallées.
Elle propose aussi d’assurer la gestion communautaire de l’eau grâce à des mécanismes auxquels le peuple devrait participer de caractère plurinational, communautaire et territorial. Les priorités d’utilisation de l’eau seraient définies en veillant à la protection des écosystèmes et en prenant en considération la relation des peuples indigènes et des communautés paysannes avec l’eau dans sa dimension spirituelle, économique, médicinale et dans le bien-vivre, entre autres, toujours en protégeant l’accès à l’eau de l’agriculture familiale et communautaire.
Elle reconnaît les glaciers comme un élément central dans la situation actuelle de crise climatique mondiale puisque ce sont eux qui régulent le climat et que ce sont de grands réservoirs d’eau douce. Le Chili est un pays de glaciers, ils sont présents dans toutes les régions et la superficie des glaciers chiliens est la plus importante de la superficie des glaciers d’Amérique du Sud.
Interrogée par le RESUMEN, Marileu Avendaño, la porte-parole du MAT (l’une des organisations qui ont présenté cette initiative) a déclaré : « C’ est important pour notre lutte parce que cela ouvre la possibilité de récupérer l’eau pour la souveraineté et l’autodétermination des peuples. Qu’il existe une défense de la nature signifie qu’enfin, il sera possible de considérer la nature comme ayant des droits et pas comme un lieu d’extraction de marchandise mais comme un lieu de conservation de la vie pour que toutes les formes de vie soient possibles et pas seulement l’enrichissement de quelques-uns au prix des territoires et de la nature dans de véritables ecocides comme celui que nous vivons dans des communautés comme Petorca, où je vis, ou dans d’autres territoires dans lesquels l’usurpation est devenue non seulement une atteinte au droit de l’homme à l’eau mais aussi une atteinte à d’autres droits comme celui à l’éducation avec des enfants qui ne peuvent pas avoir accès à l’école parce qu’il n’y apas d’eau. »
Enfin, interrogée sur la réforme du code de l’eau qui est en discussion au Congrès, elle a affirmé : « Pour parler seulement du MAT,nous avons une position disant que nous ne voulons pas de réforme mais une abrogation du code de l’eau. Il peut y avoir des choses positives, c’est évident, mais nous avons besoin de mesures profondes et radicales à présent parce que c’est maintenant qu’il existe des communautés comme Pedegua qui ont de l’eau 4 heures par jour. En ce moment, nous n’avons pas besoin de mesures de rafistolage, nous avons besoin de mesures urgentes. »
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos