L’eau : une crise devenue politique

Pour l’ANG, la situation de l’eau en Guadeloupe a dépassé le simple cadre technique. L’organisation dénonce une « situation insoutenable » et une « instrumentalisation politique » de cette crise par l’État et ses relais institutionnels.
Selon le mouvement, l’eau et l’assainissement sont devenus « un outil au service de la déstabilisation des élus politiques entre eux », alors même que « l’État français et son appareil judiciaire sont historiquement responsables de cette catastrophe ».
L’ANG appelle à la mise en place d’une véritable gouvernance locale de l’eau, fondée sur les besoins réels du pays et la gestion durable d’une ressource menacée par le changement climatique. À court terme, elle demande une meilleure protection de la population, notamment via des alertes en cas de mauvaise qualité de l’eau, et des réparations prioritaires du réseau.

L’école : construire un système “par nous et pour nous”

Sur le terrain éducatif, l’ANG dresse un constat sévère : « 1200 jeunes quittent l’école chaque année sans diplôme, sans aucune qualification. »
Pour le mouvement, cette situation est la conséquence directe d’un système pensé pour la France hexagonale et inadapté aux réalités locales : plurilinguisme, insularité, pauvreté des familles, vie chère ou encore crises environnementales.
L’ANG estime que « la défaillance du système éducatif en Guadeloupe est indubitablement une des causes de l’augmentation de la délinquance juvénile ». Elle plaide donc pour la mise en place d’un système éducatif conçu et administré localement, à l’image de la Kanaky ou de la Polynésie, afin d’assurer une éducation en phase avec la culture, l’histoire et les besoins du territoire.

Violences : l’urgence d’une réponse globale

Avec 42 homicides recensés depuis le début de l’année, la Guadeloupe connaît une explosion de la violence, principalement chez les jeunes. Face à ce drame, l’ANG appelle à une approche globale : prévention, insertion, accompagnement des familles et santé mentale.
« La réponse à la violence ne peut pas être uniquement sécuritaire et répressive », insiste le mouvement, qui plaide pour la création de parcours d’insertion, le soutien à l’entrepreneuriat local et le développement de la médiation.
L’ANG souhaite également mobiliser la population autour d’une « grande cause nationale de lutte contre la violence », en soutenant notamment les initiatives culturelles et sportives dans les quartiers.

Kanaky : une solidarité sans faille

Sur le plan international, l’ANG réaffirme son « soutien total » au peuple kanak et à ses représentants, à la suite de la décision du Sénat français de reporter les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie.
Citant le président du FLNKS, Christian Tein, l’organisation souligne que « le calme apparent repose sur un espoir fragile » et dénonce une manœuvre qui vise à « rendre le peuple kanak minoritaire sur ses propres terres ».
L’ANG estime qu’« il ne peut y avoir de solution pérenne en Kanaky sans le consentement du peuple kanak » et voit dans la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie une source d’inspiration pour la Guadeloupe : « La victoire kanak sera un encouragement important pour nous, peuple colonisé, dans notre lutte contre le colonialisme français. »

À travers ce byé, l’ANG réaffirme son credo : la Guadeloupe doit devenir l’architecte de son propre destin.