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Guadeloupe. Show. Avec Winny Kaona : Une autre histoire de la Biguine au temps de la colonie.

Guadeloupe. Show. Avec Winny Kaona : Une autre histoire de la Biguine au temps de la colonie.

Abymes. Mercredi 19 février 2020. CCN. On peut dire que la biguine a vraiment le vent en poupe ces temps-ci ! Ainsi Winny Kaona, a présenté un spectacle inédit et d’une grande originalité : « La biguine … 1924 tout commence » pour la première fois au Palais Felix Proto (Abymes) le dernier vendredi de janvier 2020.

Un projet intéressant qui a pour vocation première de raconter musicalement comment notre biguine nationale a connu ses heures de gloire en France et brillé par la force de son identité. Notamment avec le célèbre « Bal Nègre » de la rue Blomet. Lieu désormais culte que de nombreux artistes, peintres, écrivains français et autres ont fréquenté. Mais La biguine a connu d’autres scènes très prisées de la capitale française : la Boule blanche, la Coupole, le Cabaret des fleurs, Madinina, le Fort de France pour ne citer que ceux-là

Lorsque le cyclone de 1928, décime la Guadeloupe, bon nombre de musiciens quittent le pays pour la France afin d’y trouver du travail.

En transformant sa salle de meeting politique située au 33 de la rue Blomet dans le 15ème arrondissement de Paris, en un lieu de divertissement musical pour les antillais, les guyanais et les africains rescapés de la guerre 14/18, le martiniquais Jean Rezard De Wouves, n’imaginait certainement pas que cette demeure deviendrait aussi célèbre.

Lui-même pianiste, accompagné par son band composé de Robert Clais à la clarinette, de Robert Charlery banjoïste, de Bernard Zélier batteur, et du violoniste Ernest Léardé, il voit affluer toute la bourgeoisie parisienne qui termine régulièrement ses soirées dans son établissement du quartier de Montparnasse.

C’est aussi l’occasion pour les musiciens antillais de côtoyer les jazzmen américains, arrivés quelques années plus tôt à Paris.

Ainsi la biguine et le jazz pour ne pas dire les musiques négres font bon ménage au cours de ces années

Et puis c’est aussi, la période de la grande exposition coloniale à Paris, avec les arts primitifs et les zoos humains, et la revue noire de Joséphine Baker aux Champs Élysées.

C’est sous la forme d’un récit musical romancé que Winny Kaona nous conte cette belle histoire en trois périodes importantes : 1924 à 1931, 1931 à 1940 et 1940 à nos jours et ce , sous la direction du comédien et metteur en scène Eddy Arnell .

Ce récit est agrémenté de belles biguines interprétées par Jimmy Belvilus au piano, Patrick Hugues à la basse avec son groove appuyé, Lucien Sidambraom au violon, Tony Lodin à la batterie, et Alain Joséphine au saxophone.

Un riche héritage musical, composé de belles harmonisations qui nous viennent des musiciens tels que Alexandre Stellio, Ernest Léarde, Orphelin, Léona Gabriel, Eddy Gustave, Samuel Castandet, Moune de Rivel, Pierre Louise, Robert Mavounzy, Gérard Laviny, Claude Martial, etc… que fort heureusement nos artistes ont décidé de faire revivre.

Si l’idée est intéressante et riche d’enseignements, on peut regretter quelques longueurs parfois, et quelques maladresses comme celle du micro de Winny Kaona, qu’elle oublie d’éteindre lors de ses changements de costumes.

Bien entendu cela n’enlève rien au contenu qui nous plonge dans cette ambiance du début du 20ème siècle avec ces airs que nos anciens fredonnent régulièrement dans les bals « gran moun ».

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