Le congrès = 1 Assemblée Unique + 2 EPCI et moins d’élus, et de fonctionnaires ?
Guy Losbar dans son esprit et sa démarche (rencontres successives avec un max de ministres du gouvernement français) bik a pawol, se pense déjà comme étant l’ultime président de la collectivité actuelle. Oui, car le congrès de juin 2024 dit-il, se doit “d’être conclusif.” En termes clairs, on devrait plus avoir à discuter en vase clos ou semi-clos d’évolution statutaire, pour notre pays. C’est cela l’hypothèse positive.
Mais quand on examine à la loupe la situation actuelle de la Guadeloupe, pays nullement apaisé, où tout est cause de conflits (eau, secteur santé, transports, secteur cannier) un pays où une très grande partie des élus sont bouche fermée. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à une plénière de l’une ou l’autre collectivité (Région/Département). Quels sont les problèmes.
1/Les élus des collectivités : un vrai problème
Ils sont au total 82 pour les 2 assemblées. On ne va pas citer les noms des bouches cousues, ce serait cruel, mais en dehors des “ténors” habituels quand on parle de Région, ou de Département, quels noms viennent immédiatement à l’esprit ? Pourquoi autant de taiseux élus ? Ils servent à quoi vraiment ces élus dits de la majorité ? A ne pas contredire les ténors ? A voter toutes les résolutions ou décisions bouches fermées, yeux fermés comme un seul homme ou une seule femme ?
Le seul intérêt pour eux de faire le déplacement à Basse-Terre pour la plénière, est-ce l’avantage financier ? Silencieux ou pas, nos élus perçoivent environ 1900 euros mensuellement.
Car le montant des indemnités des conseillers régionaux et départementaux peut être modulé en fonction de leur présence aux séances plénières et aux réunions des commissions dont ils sont membres. Tout est dit. Mais au plan politique même dans un cadre colonial comme le nôtre, les assemblées devraient être des lieux de vrais débats. Mais on s’en rendra vite compte lors du congrès, de juin nos élus taiseux seront juste là… En cas de fusion des 2 assemblées, les 2 présidents devront s’accorder pour “éliminer” donc réduire le nombre de ces élus qui n’apportent rien ni à la démocratie ni à la Guadeloupe. Une première épreuve post congrès.
2/ Le 2ème big problème : les EPCI (Établissement public de coopération intercommunale).
On commence même timidement à l’admettre dans un territoire tel que le nôtre ; c’est une aberration tout à la fois géopolitique, géoéconomique, géo stratégique de créer 6 EPCI.
Le premier EPCI, historiquement, est celui de Marie-Galante. On sait toutes les difficultés économiques qu’il doit surmonter pour survivre. Dans une île qui se vide, qui a du mal à soutenir son usine sucrière. Qui finance la CCMG (Communauté de communes de Marie-Galante) ? Les 3 communes de l’île ont-elles les moyens nécessaires ? On connaît la réponse.
Le Grand Sud Caraïbe – on sait dans quel état de délabrement financier LMC puis Beaugendre ont quitté cet EPCI. Thierry Abelli courageusement a repris la barre, mais la collectivité n’est pas au bout de son chemin de Damas.
En réalité, il n’y a que Cap excellence qui a su et pu au fil des ans sous la mandature Jalton, se développer, au point de devenir presque aussi “puissante” que la Région. Cédric Cornet avait entamé une sorte de challenge pour faire de son EPCI une sorte de ”bijou” mais les nombreuses tensions internes et externes ont parfois nuit à l’image de la Riviera du Levant. Sur cette délicate question, le congrès de juin devra aussi prendre une décision historique, supprimer 4 EPCI et n’en garder que 2. L’une pour la Grande-Terre et l’autre pour la Basse-Terre. Losbar, pourra-t-il convaincre ses collègues ?
La guerre des egos ou des petits avantages pou lé zanmi é la fanmi pourra-t- elle permettre ce choix qui s’impose pour le pays ? on dot bab
3/ La 3ème difficulté : le social. Le Conseil Départemental emploie environ 2000 agents territoriaux et la Région aux alentours de 800. Comment les répartir dans le cadre d’une fusion des 2 collectivités ? Faudra-t-il attendre le départ à la retraite de tous ceux qui sont proches de la soixantaine ? Est-ce LA Solution ? Pas sûr. La Martinique et la Guyane ont eu à résoudre cette problématique. Letchimy viendra sans doute éclairer ses collègues, car une assemblée unique avec près de 3000 fonctionnaires, c’est un budget colossal. On sait que ”Papa la France “ qui perd ses néo-colonies africaines les unes après les autres est en mode économie-rabot sur tous les fronts ne peut plus comme au temps du Gaullisme paternaliste et colonial tout financer. Nos élus, en sont-ils vraiment conscients ?
Dans ces conditions, L’autonomie-domiciliation du pouvoir qui sera en fin de compte décidée unilatéralement par le Gouvernement Français n’est-ce pas plutôt un moyen de se débarrasser d’un archipel qui n’est plus comme jadis rentable ?
4/ Le 4ème problème : le plus crucial, il est politique. Car sauf miracle, les conditions administratives et franco-constitutionnelles sont-elles réunies ? Pour la Corse, on a vu le gouvernement français, s’asseoir à la table entreprendre une véritable “négociation” avec les élus corses sur l’autonomie. Qui va discuter avec Darmanin ? Losbar et Chalus, ont-ils la même vision ? Les autres partisans d’autonomie (ANG, PPDG, PCG, CIPPA…) auront-ils une fenêtre de tir ?
Et les parlementaires quel sera le discours des Mathiasin/Serva ou celui des Baptiste/Califer sont-ils sous la coupe de Losbar ?
D. Théophile le macroniste servile, qui ne prend jamais de position politique en tant que sénateur, il sera dans le “larel“ de Losbar, mais est ce que sa voix porte ? est-il crédible aux yeux de l’opinion ?
Ah oui, il y a aussi Lurel qui aujourd’hui donne par communiqué de belles leçons sur l’Autonomie, il pense qu’on a oublié son conservatisme réactionnaire de 2003.
C’est cela la Guadeloupe, 3 mois avant le congrès Losbar le sait…
Le peuple guadeloupéen aussi.
Une analyse assez étayée mais qui manque de questionner sur « l’état » de la relation entre le pouvoir central et nos collectivités locales. Par ailleurs, ne peut-on pas y voir une forme de schizophrénie entre le tapage narratif d’une certaine velléité d’autonomie et la litanie des demandes faites à un État central qui n’a plus rien de providentiel ? ! : Octroi de mer, sécurité, DGF, Eau et assainissement, transport….A croire que les ailes du papillon enchaînées de contradictions, le condanme à l’état de chrysalide !
La MarLee
Analyse particulièrement bien étayée. Cependant il conviendrait également de questionner sur l’état de la relation entre le pouvoir central et nos collectivités locales. Par ailleurs comment comprendre cette schizophrénie véhiculée par un narratif exacerbé par des velléités d’autonomie ; et dans le même temps la litanie des demandes faites à un État qui n’a plus rien de providentiel ? ! : Octroi de mer, sécurité, DGF, Eau et assainissement et autres transports…. A croire que les ailes du papillon enchaînées par moultes contradictions le condamnent à l’état de chrysalide !