
Canada. Géopolitique. Encore un délire du Trumpisme et ce n’est pas fini…
Montréal. Mercredi 19 Mars 2025.CCN.C’est le choc : Le Président Trump a annoncé qu’il pourrait faire du Canada le 51ème état des États-Unis d’Amérique. Après le coup de la surprise, puis du scepticisme, l’annonce a finalement été prise très au sérieux, et considérée comme une provocation.
Partagez sur
Partagez sur
En effet, l’histoire du Canada lui vaut aujourd’hui deux identités fortes, parfois opposées (anglophone et francophone), mais résolument réunies en une seule identité nationale et une fierté de leur souveraineté dans les grands moments nécessitant l’union sacrée.
Au-delà du spectre de la guerre commerciale qui s’annonce, et contre laquelle différentes provinces se sont mobilisées, l’enjeu sous-jacent relève du géopolitique et de la tentative de redistribution des cartes.
Face à ce contexte incertain, très clairement, le Canada entre en résistance, soit par résolution isolée au niveau provinciale, avec par exemple les initiatives du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, qui menace de surtaxes sur l’électricité exportée; soit au niveau fédéral avec le déplacement à Washington de Monsieur Leblanc, ministre des finances, qui est arrivé à la table des négociations avec des mesures potentielles pouvant engendrer des incidences au détriment des États-Unis pour une valeur de 30 milliards de dollars. En résumé : « dollar pour dollar ».
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly parle, quant à elle, de bataille existentielle pour laquelle il faut se préparer. Elle déclare : « nous n’avons rien fait pour mériter cela mais nous ferons tout pour riposter ».
Il faut souligner un autre impact direct, et notamment la question de qui allait prendre la succession de Justin Trudeau, premier ministre démissionnaire au niveau fédéral, et prendre les rênes du pays, aux fins de faire face à un futur hypothétique.
Aujourd’hui, c’est donc un certain Mark Carney, qui est devenu le chef du parti Libéral, remplaçant ainsi Justin Trudeau et, de fait, récupérant le siège et la lourde tâche de premier ministre.
Au passage, notons que le parti Libéral, quelque peu contesté ces derniers temps, a pu rebondir favorablement dans les sondages, face au bloc Conservateur mené par Pierre Poilièvre, jusqu’ici considéré comme le Trump canadien.
Peu connu, la presse nationale classique canadienne présente le nouveau premier ministre comme celui qui incarne la volonté de changement, l’homme de la situation pour gérer Trump, et serait le meilleur candidat pour gagner les futures élections fédérales, peut-être anticipées d’ici le mois de mai 2025, face aux autres partis.
Ancien gouverneur de la Banque du Canada, puis de la banque d’Angleterre dans l’après Brexit, c’est donc un économiste qui a été élu avec 86% des voix au sein de son parti. Diplômé d’Harvard et d’Oxford. On lui accorde les compétences réunies de négociateur, de gestionnaire de crise, et on lui reproche de n’avoir jamais eu de mandat législatif.
Il se dit cependant que son nouveau mandat de premier ministre pourrait être de courte durée.
Ayant déjà déclaré son impatience à rencontrer le président Trump, son premier déplacement vers l’Europe commence par la France, à la rencontre du président Emmanuel Macron pour discuter de tous les sujets d’actualité, est aussi faire de son voyage une opportunité en termes d’image internationale auprès des Canadiens.
Il s’agit également d’envoyer un message aux américains. C’est un symbole fort lorsque l’on sait que le président Trump n’a toujours pas félicité le nouveau premier ministre du Canada pour sa nomination et son intronisation vendredi 14 mars.
À suivre…