Cuba. Un 14 juin : Singularités et symbolique du Che
La Havane. Dimanche 16 juin 2024. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. L’anniversaire de la naissance d’Ernesto Che Guevara revient tous les ans et beaucoup en font une motivation et un stimulant pour les changements, toujours avec des interrogations pour essayer de découvrir pourquoi il est devenu si particulier, comment cela est arrivé et tout ce qu’il a fait pour passer d’Ernesto à Che sans cesse d’être un seul et même homme.
La véritable explication se trouve dans les chemins par lesquels il passe avec la singularité d’un apprentissage sans limite et une pratique permanente qui lui apportent des valeurs supérieures pour comprendre les processus de transformation sociale et le chargement vers des sociétés souveraines et indépendantes.
Dès les premières étapes de sa vie, se détache son goût pour la lecture grâce auquel il acquiert une connaissance multiple d’intégration qui le rapproche de l’homme pour en faire, ensuite, le centre de de ses actions. C’est une recherche interminable qui commence avec ses voyages de jeunesse, avec l’étude de la philosophie et les lectures de culture générale qui nourrissent son avidité de savoir.
Deux choses deviennent le motif capable de le stimuler vers de nouveaux objectifs et des chemins essentiels : le marxisme et la révolution. Il connaît l’œuvre de Marx, la considère comme la base de la pensée et de l’action révolutionnaires, encore plus quand il rencontre la relation établie par Marx entre le caractère actif du sujet et son rôle en tant qu’acteur principal des changements qui devaient se produire pour obtenir l’émancipation de l’être humain.
La cohérence avec laquelle il s’est nourri de ces fondement, la manière dont il en a fait la synthèse expliquent la solidité de sa vaste culture et sa conviction que le marxisme est la source réelle du changement dont le monde à besoin et le soutien des véritables révolutions.
Il a pu apprécier les processus révolutionnaires de Bolivie et du Guatemala, lors de ses voyages de jeunesse sur le continent et à son arrivée au Mexique en 1954, après le renversement de la révolution guatémaltèque, il rencontre Fidel Castro à son arrivée dans la capitale mexicaine en 1956. À partir de cette rencontre historique, il prend la décision de s’impliquer dans la lutte révolutionnaire à Cuba quand, sans hésiter, il discute avec Fidel et accepte d’y participer.
Tous deux ont décrit et raconté l’empathie marquée par des intérêts communs qui est née entre eux. comment affirmer, Cuba a été le pont entre le
Comme on l’a dit, Cuba a été le pont jeté devant le Che et la jauge de ses recherches, quelque chose qu’il n’aurait peut-être pas imaginé et qui est devenu un engagement envers la future révolution.
Ce tournant a tracé les principes essentiels de sa participation à la révolution cubaine, son rôle prépondérant, en tant que combattant pour ouvrir la voie au dirigeant comme couronnement d’une étape consacrée à promouvoir des changements profonds et un travail politique qui passe à une plus grande échelle, un engagement envers l’œuvre révolutionnaire, renforcé lorsqu’elle se déclare socialiste, et de plus anti-impérialiste et tiers-mondiste.
Il se distingue comme un dirigeant d’un nouveau type et acquiert une plus grande visibilité en occupant des positions radicales. Il connaît les accomplissements du socialisme, mais, en même temps, dans son expérience personnelle, il remarque la direction prise par le système socialiste, lorsqu’il analyse la transition socialiste et sa signification pour la pensée marxiste, souvent utilisée pour éviter les obstacles difficiles à surmonter contre le dogmatisme, le monopole des théories et le manque d’analyse pour assumer le socialisme.
Ces observations sont devenues des éléments qui lui permettent de capter et de prévoir l’avenir du socialisme en présentant les fissures qui amèneraient avec elles des difficultés insurmontables qui se traduiraient par un dur revers pour la force révolutionnaire et, ce qui est pire, une stagnation pour l’humanité toute entière.
Un jour comme aujourd’hui, qui est l’anniversaire de sa naissance, l’admiration pour le Che et pour son exemple se renforcent. Plus que jamais, son héritage conceptuel élaboré avec conviction et avec des études profondes de politique et d’économie marxiste permet d’apprécier la signification de ses présupposés théoriques et ses apports à la théorie marxiste.
Il est nécessaire, dans la dure réalité de Cuba et la crise globale qui persiste dans le monde, de défendre et d’analyser en profondeur la valeur du marxisme et l’exhortation du Che selon laquelle rien n’est plus éloigné de sa théorie que de lier les mains des générations futures, ainsi que le fardeau de l’avoir considéré comme une sorte de recueil de dogmes appris et répétés par cœur.
Aujourd’hui, comment époque, on doit méditer sur ses avertissements concernant un marxisme statique avec des enseignements éternel et infaillible seulement, parce que certains pensaient que le temps et l’espace n’avaient pas de prise sur son application et penser qu’il ne pouvait pas être enrichi par le développement de nouvelles expériences et de nouvelles connaissances.
Le Che a étudié de manière approfondie et critique l’économie politique et le marxisme, et considérait que la première était aussi complexe que la construction du socialisme. Beaucoup des questions qu’il se posait émanaient de la réalité même de l’URSS, car tout au long de son existence, il avait pu résumer la plus importante expérience découlant de l’application du marxisme-léninisme. Mais il disait que ce qui se passait réellement démontrait qu’on pouvait courir un risque en pratiquant le marxisme dans les conditions soviétiques et les transformant en règle générale applicables n’importe où, ce qui pourrait porter atteinte à la projection internationale du socialisme.
Il prévient, et c’est important actuellement, que l’urgence d’entreprendre des tâches complexes ne peut s’accompagner de l’irruption de formes d’organisation conformes à des indications préétablies ni accepter comme valable l’absence de créativité dans la théorie, ce qui amènerait l’instabilité et aboutirait à une apologie inutile à l’intérieur du débat dans le développement de la nouvelle société. Les notes du Che montrent des inquiétudes et des « tentatives de réponse » à des problèmes dans le processus de construction de la nouvelle société qu’il considérait comme non résolus.
En cherchant des solutions, il envisage des questions concernant les techniques de la planification et les critiques des méthodes de direction, l’entêtement à vouloir qu’il existe des lois générales pour construire une économie imaginaires qui conduisait implicitement à une lecture mécaniste du marxisme et il estimait qu’ainsi les changements étaient tronqués.
Ces études et ces réflexions du Che ont conduit certains secteurs de la gauche orthodoxe considérer comme un hérétique, même actuellement, alors que sest déclarations démontrent leur cohérence et malheureusement, qu’il avait raison.
Reste le défi lancé par le Che sur la façon de réaliser une véritable transition socialiste et à rappeler la lettre qu’il avait écrite à Fidel, le jour de son départ pour le Congo en 1965, ses considérations sur les problèmes présents dans notre pays, parmi lesquels il soulignait l’économie et la politique comme une sorte de résumé de ce qui s’était passé à différents moments et des problèmes que nous affronterions si on ne freinait pas certains mécanismes et certaines déviations, certaines copiées et d’autres issues de nos initiatives qui avaient des résultats négatifs dans le processus de transition.
La situation actuelle de Cuba oblige, une fois de plus, à examiner la valeur accordée par le Che à la théorie marxiste et à empêcher les déviations de son interprétation consistant à l’employer n’importe comment en en faisant une apologie et en l’invalidant dans son sens révolutionnaire. Il reste une dette non soldée envers la pensée et l’action du Che et son toujours valable « jusqu’à la Victoire ! »
Par María del Carmen Ariet García
Source en espagnol :