
Guadeloupe – Féminité et Carnaval : Le Pouvoir de Dire Non
Entre Héritage Guadeloupéen et Affirmation de Soi
par Imane Sioudan
Présentatrice du ZCLNEWS
Pointe à Pitre. Samedi 01 février 2025.CCN./ZCLNEWS
Se réapproprier son pouvoir intérieur et rayonner pleinement pour construire une société où chaque femme trouve sa juste place.
Ma tenue n’est pas une invitation. » Cette campagne, lancée en pleine période carnavalesque, soulève une question fondamentale : comment concilier liberté d’expression, souveraineté personnelle et respect dans un espace où les corps se dévoilent et les regards se croisent ?
Imanews raconte

Le carnaval, avec sa richesse culturelle et sa charge symbolique, est bien plus qu’une simple fête : il est un miroir de nos relations à l’autre, à notre corps et à notre propre valeur. Mais pour que cette liberté devienne un véritable outil d’émancipation, il faut d’abord revenir à l’essentiel : soi-même.
Au cœur de cette réflexion se trouve une clé puissante : le consentement. Bien plus qu’un simple « oui » ou « non », le consentement est une expression de souveraineté personnelle.
C’est savoir reconnaître et respecter ses limites, apprendre à dire « non » sans culpabilité et affirmer son droit de définir ce qui est bon pour soi. C’est également un appel à dépasser le jugement des autres, à ne plus être prisonnier des attentes sociales ou des regards imposés, pour renouer avec une liberté intérieure.
Souveraineté et Féminité : Se réapproprier son pouvoir
Dépasser les Obstacles pour rayonner
Rayonner, ce n’est pas simplement plaire, c’est exister selon ses propres termes. La souveraineté personnelle s’enracine dans une prise de conscience de son corps, de ses pensées et de ses croyances. Ce processus de transformation passe par :
● Connaître sa valeur personnelle et poser des limites claires.
● Dépasser la peur du jugement ou du rejet.
● Cultiver une relation saine avec son corps : Le corps, souvent jugé ou objetifié, doit redevenir un espace sacré, un outil d’expression et de liberté.
Carnaval et féminité : Une réflexion culturelle
La campagne carnavalesque soulève justement cette question : comment se réapproprier son corps et son espace, même dans un contexte où la liberté d’apparence est parfois mal interprétée ? La réponse réside dans un processus de conscientisation et d’affirmation.
Le carnaval devient alors une métaphore de ce processus. Il est cet espace où l’on peut se réinventer, où chaque femme peut décider de la manière dont elle souhaite se montrer au monde.
Un héritage de résilience à transcender
L’histoire guadeloupéenne regorge de figures féminines qui ont incarné cette souveraineté personnelle. Qu’il s’agisse de Solitude, symbole de résilience, ou d’artistes contemporaines qui réinventent leur héritage culturel, ces femmes nous rappellent que rayonner commence par un acte de courage : celui de se choisir.
Ainsi, chaque femme est invitée à entamer sa propre révolution personnelle. En cultivant son pouvoir intérieur, en affirmant ses choix et en dépassant les jugements, elle peut non seulement honorer son héritage, mais aussi se choisir.
C’est le premier pas vers une révolution personnelle et collective.
Rayonner commence par un acte de courage : celui de s’écouter, de se respecter, et de se donner le droit d’être pleinement soi.
Libre de ses pensées, libre de ses choix, libre d’être pleinement soi et devenir un phare pour les autres.
Alors, est-ce que tout est permis pendant ce carnaval ?
Le carnaval est un espace de liberté, mais il ne doit pas justifier le non-respect des autres. Se montrer ou s’exprimer librement n’est pas une invitation à dépasser les limites personnelles ou à ignorer le consentement. La véritable essence du carnaval réside dans la célébration de soi et de l’autre, dans un cadre de respect mutuel.
Imane Sioudan
Fondatrice du Mouvement de la Féminité Rayonnante
« Créer, Vivre, Rayonner”