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Guadeloupe. Mobilisation. En fin de compte, combien de suspendus pourront être réintégrés ?

Mobilisation des travailleur guadeloupéens pour ce 1 mai 2023

Guadeloupe. Mobilisation. En fin de compte, combien de suspendus pourront-être réintégrés ?

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Pointe-à-Pitre. Lundi 1er mai 2023. CCN. Alors que le 30 mars la haute autorité de santé préconisait la levée de l’obligation vaccinale pour tous les personnels suspendus, le 4 avril en Guadeloupe le tribunal administratif rejetait la demande de réintégration de 16 personnels suspendus. Et depuis ? Un décret est en cours de finalisation pour définir les modalités de réintégration des soignants non-vaccinés suspendus. La mobilisation continue : Le LKP et le “Collectif des organisations “ne veulent rien lâcher. Mais les soignants suspendus seront-ils tous réintégrés ? L’enquête de Maleekah Feedje pour CCN.

Réintégration ! tin tròp mizè an Peyi la Le dimanche 9 avril, le député  Elie Califer, ancien président de la fédération hospitalière de Guadeloupe lors de son audition devant la Haute autorité de santé pointait du doigt les manquements, les dysfonctionnement voire les dérives des services de santé en Guadeloupe lors de la crise du COVID.  Suite à ses propos, le député subit des attaques de toutes parts et particulièrement d’un” Collectif  de vaccinés” qui lui reprochait de “reprendre à son compte des ragots éculés au sujet du CHU de Guadeloupe”. C’est à se demander si ce collectif est frappé d’amnésie ou bien s’il est animé par des  intentions plus cachées ?

Professeur Louis Bernard du CHU de Tours qui dénonçait une maltraitance sanitaire
© Photo Louis Bernard

Souvenons-nous  du professeur Louis Bernard du CHU de Tours qui dénoncait une “maltraitance sanitaire” après dix jours passés au CHU de la Guadeloupe en août 2021.

Le médecin tourangeau ne pensait pas que “les hôpitaux guadeloupéens seraient autant désorganisés et que la situation serait aussi chaotique.

Les moyens  manquaient  sur place. Les lits de réanimation t pas assez nombreux. Les soignants sont donc contraints de prioriser certains patients . “Moi, j’appelle ça trier” dénonça-t-il.

De son côté Le collectif des organisations rappelle qu’il y eut environ 1043 guadeloupéens  décédés  durant la pandémie, un chiffre très important et qui aurait pu être  évité.

Gaby Clavier dit à CCN que les organisations syndicales en lutte réclame “les conditions de réintégration, le paiement des salaires dus, et la réhabilitation des personnels suspendus en tant que professionnels de la santé”. Il ne faut pas oublier  pas oublier qu’en Martinique et en Guyane on a suspendu personne. La position de l’État français est basée exclusivement sur la domestication  des résistants guadeloupéens. Car nous avons une opposition frontale avec l’État français et sans ambages. Les guadeloupéens ont su résister en refusant les piqûres et d’ailleurs c’est eux qui nous nourrissent pour continuer la lutte”.

Gaby Clavier secrétaire général de l’UTS-UGTG

Il poursuit en nous expliquant :

Que la démarche du LKP est avant tout pour le droit à la santé et le droit à la vie pour le peuple guadeloupéen.

La population doit savoir que certains jeunes recrutés pour remplacer les personnels suspendus et qui se sont vaccinés pour travailler au CHU, vont être certainement mis à la porte pour pouvoir réintégrer les personnels suspendus.

La lutte continue plus que jamais, parce que ce qui est en jeu c’est la fermeture de 500 postes de la fonction publique hospitalière en Guadeloupe. D’ailleurs en décembre 2019, l’état crée une indemnité de rupture conventionnelle pour la fonction publique sans les 40% pour les dernières colonies françaises. Malheureusement pour eux, la mesure n’a pas eu le succès escompté. Alors le 11 mars 2022, un nouveau décret inclut la majoration de 40% pour la rupture conventionnelle. Le résultat est toujours le même. Le 13 février 2023 l’État décide de prolonger la mesure jusqu’en juin 2023 pour inciter les personnels à partir. Je rappelle que l’objectif de ce gouvernement français est de réduire la masse salariale de la fonction publique hospitalière de la Guadeloupe et de la Martinique”.

En fait  on le sait aujourd’hui le futur  CHU  qui aura une capacité moindre en termes de lits,  offrira  moins d’emplois. La gouvernance  cherchera donc tous les artifices pour  réduire le nombre des personnels   soignants  et parmi eux les “suspendus”.

Il faut remonter à novembre 2017 avant l’incendie, le CHU avait  une capacité d’accueil de 900 lits. En 2019 le nombre de lits  était déjà de  700. Le nouveau CHU va proposer 600 lits avec une priorité à  l’ambulatoire. On  comprend pourquoi il y a cette pression sur les personnels soignants pour qu’ils abandonnent leur poste  travail acceptent les “fameuses” ruptures conventionnelles à minima  proposées.

Ainsi donc du côté du Collectif, on affirme haut et  fort que la lutte est loin d’être terminée. Nous sommes plus que jamais mobilisés”.

La démonstration de force du collectif des organisations syndicales en ce 1er mai 2023 avec plus de 5000 travailleurs  autours des soignants non-vaccinés suspendus est la preuve que les guadeloupéens restent mobilisés. C’est un 1er mai historique. 

La bataille a déjà commencé : l’objectif est la réintégration  dans les meilleures conditions sociales de tous les suspendus .

Mais combien seront-ils ?

(A suivre)

Maleekah Feedje (CCN)

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