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La France au bord du chaos : quel écho en Guadeloupe ?

La France au bord du chaos : quel écho en Guadeloupe ?

La France au bord du chaos : quel écho en Guadeloupe ?

4/5

Tant que la Guadeloupe sera sous domination francoloniale, nous serons hélas soumis aux aléas du calendrier électoral franco-français.

Ainsi, une quarantaine de Guadeloupéens dont l’ANG sont partis ou repartis en campagne. La tâche est très complexe. Il s’agit pour eux de tenter de ramener aux urnes des électeurs qui depuis des années ont perdu toute confiance dans la classe politique et sont donc réticents à aller voter.

C’est déjà une vieille histoire car depuis l’abolition de l’esclavage (1848) durant des décennies, le peuple guadeloupéen a participé à des centaines d’élections et donc a élu des centaines de représentants politiques à tous les niveaux. (Maires conseillers, députés sénateurs, etc…)

Certains de ces politiques à une époque déjà très ancienne, il faut l’admettre, ont su parfois avec sincérité et détermination s’opposer au système colonial.

On pense à des gens comme : Achille René Boisneuf, Rosan Girard, Gerty Archimède,

et avant son accord capital/Travail Hegesippe Legitimus

Mais tous ces grands de la vie politique guadeloupéenne reposent désormais en paix.

yo pati é yo pa reisi chanjé gran zafè..

Car, il faut le dire à ceux qui y croient naïvement encore, le système politique électoral franco français, appliqué à notre pays colonisé, est bien verrouillé. Cela signifie, qu’un député guadeloupéen, martiniquais, guyanais élu, qu’il soit nationaliste- indépendantiste communiste, progressiste, socialiste, une fois arrivé à l’assemblée nationale française, il est soumis au fonctionnement et aux règles de l’hémicycle franco français.

Son temps de parole et son périmètre d’action sont limités. Les plus brillants parlementaires colonisés, de jadis Césaire, Bissol, Valentino, Monnerville n’ont réussi en 1946 qu’à nous assimiler.

Faut-il rappeler la “départementalisation” obtenue en 1946 avait été dès 1915 demandée par Achille René Boisneuf et Lagrosillière, à l’époque l’État colonial et son assemblée avaient refusés.

D’autres députés tels que Girard, Archimède, Catayé, Vergés ont longuement bataillé de toutes leurs forces, mais quand on fait le bilan de toutes ces élections passées, de tous ces amendements et batailles, notre peuple sourit tristement.

Il y a d’ailleurs une époque pas si lointaine, les nationalistes (GONG, UPLG, MPGI,..) radicalement opposés aux élections franco françaises appelaient au boycott,

pa voté nou pa fwansé !

Ce temps n’est plus celui d’aujourd’hui. Le peuple gwadloupéyen, en observant avec une grande lucidité le “dékatman” des politiques a commencé à prendre ses distances

Quels bilans pour les 4 parlementaires dissous ?

Le problème majeur d’une grande partie de la classe politique, vis à vis de l’opinion, c’est sa très faible capacité d’action concrète au regard de la situation sociale, économique de notre pays.

Les Guadeloupéens qui souffrent, qui sont au chômage, dans la délinquance, ou qui survivent grâce au RSA/CAF ont fini par se rendre compte que les solutions finales aux problèmes récurrents ne peuvent jamais être résolus par des parlementaires.
Avec la décision de Macron de dissoudre à la va vite, l’Assemblée Nationale française et la montée depuis longtemps prévisible du RN, la France est presque devenue une république bananière, qui risque d’être de plus ingouvernable au mois de juillet.

Logiquement les 4 parlementaires, les premiers impactés par cette dissolution se sont immédiatement mobilisés pour tenter de sauver leurs postes. Élus pour certains depuis 2 ans, (Califer et Baptiste) le moins qu’on puisse dire, est que leur bilan ne va pas plus que cela mobiliser les électeurs.

Ont-ils réussi à faire baisser les tarifs du transport aérien ? ou même le coût de la vie ? ont-ils fait campagne en Gwadloup, contre le RN ? Se sont-ils mobilisés contre le dégel de l’électorat et ont-ils soutenus le combat du peuple Kanak ?

Nou pa tann yo !

ANG aux J.O. législatives : Osito Diri, osito Kolonbo!

A peine Macron avait-il dissout son assemblée que la course au mandat démarrait. Parmi la quarantaine de concurrents aux J O législatives franco-françaises, des surprises de taille : L’humoriste Dieudonné, le chanteur français Francis Lalanne. Des artistes français venus faire leur show et annoncer sans doute leur prochaine tournée en Gwadloup. Les législatives sont donc un spectacle mais n’amuse personne.

L’autre “surprise”, c’est la présence de ANG (organisation autonomiste -Indépendantiste !!) dans ce défilé. En Fait ces néo autonomistes, avaient en 2022 annoncé la couleur en participants aux régionales :

kifè yo pwan gou

Rêvons juste un peu. Laurence Maquiaba (NOU-ANG) députée à l’Assemblée Nationale Française.

Elle s’inscrit à quel groupe ? N. Front Populaire ? Nupes ?  divers gauches ? LIOT ? avec quel drapeau ? Comment défendrait-elle l’ADN de son parti : l’autonomie-indépendance ?

Comment Laurence esseulée au sein d’une assemblée de 576 députés pourrait-elle se faire entendre ? En quoi sa présence, pas plus que celle d’Alfred Marie-Jeanne (2 mandatures) ou celle de JP Nilor, pourrait faire bouger les lignes ?

En fait, Laurence Maquiaba serait totalement et définitivement “perdue” et donc ne serait aucunement utile au peuple gwadloupéyen. Fin du rêve.

La participation d’ANG à ces JO- législatives n’a donc pas grande consistance. Si elle s’était présentée dans la 3é circonscription au moins elle pourrait batailler contre le néo Député européen du RN ; sinon, ka ANG ka fè la ?

Cette participation aux JO législatives françaises est-ce un pas de plus dans l’acceptation du système « démocratique colonial » ? Est-ce suffisant pour redonner confiance à notre peuple ?

davwa nou toujou adan larel a fwansé, és fo nou anki pran tou sa i ka voyé pou nou ?

Pourtant, il y a de cela à peine 3 semaines, Les « tanbouyé » ANG expliquaient avec force que malgré le statut particulier sui generis de la Kanaky, le gouvernement colonial français n’a pas hésité à tout balayer avec son parlement et ses GIGN.

L’ANG croit-elle qu’il suffirait d’une (hypothétique) victoire électorale pour franchir le mur colonial ? La route pour la conquête de l’indépendance nationale de la Gwadloup, n’est sûrement pas celle que prend l’ANG. Alors que faire ? comment faire et avec qui ? après le 7 juillet on saura si les nouveaux parlementaires sont capables d’apporter une solution durable aux nombreux et récurrents problèmes de notre pays.

Danik I. Zandwonis

1 réflexion sur “La France au bord du chaos : quel écho en Guadeloupe ?”

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