Succès de la manif #KFK* contre toutes les violences envers les femmes
N’juana Flandrina
La place du marché aux épices de Pointe-à-Pitre fut le théâtre d’un moment d’échange, d’expression et de dénonciation pour la cinquantaine de femmes, mais aussi d’hommes qui se sont déplacés afin de faire passer un message fort à la population guadeloupéenne et caribéenne. Le mouvement s’est donc “exporté” du Marché aux épices jusque sur la Place de la Victoire, sur l’un des villages de la Route du Rhum. il fallait ’attirer l’attention sur une situation qui ne peut plus durer. L’objectif premier de cette manifestation était d’éveiller les consciences sur le sujet des violences envers les femmes qui sont trop souvent banalisées et normalisées dans notre société civile.
C’est ainsi que sur les nombreuses pancartes érigées par les manifestant.e.s, il était possible de lire des messages forts tels que : « Une femme va être tuée dans 48 heures », « quand je serai grande, je voudrai être vivante », « violences sur mineur.e.s, délit majeur » ou encore « le machisme tue, pas le féminisme ». Au rythme des tambours et des conques à lambi du groupe culturel AKIYO, les femmes et hommes de KFK ont chanté « la tè péké byen touné jis tan tout fanm pa réabilité ».
C’est ainsi qu’elle a ajouté : « Quand on a marché, on ne savait pas s’il y avait des femmes violentées dans le public donc c’était important pour nous de venir marcher pour montrer qu’on les soutient, qu’elles ne sont pas seules et que beaucoup d’associations font ce travail de les aider ».
C’est également une démarche que KFK cherche à mettre en œuvre car les inégalités ne se limitent pas seulement aux violences physiques.
En effet, Clara Palmiste, membre de la direction collégiale du KFK, nous a expliqué que l’association, officiellement référencée depuis 2019, cherche à promouvoir tous les principes d’égalité homme/femme et d’initiative citoyenne. L’association va d’ailleurs plus loin encore car la question de l’écologie a été mise en avant à travers leur manifeste Ecoféministe (disponible sur leur page Facebook et envoyés à tous les dirigeants locaux) dont le but est de continuer à militer en tant que femme pour une meilleure société, plus responsable en matière d’écologie, et contre le capitalisme qui gangrène les corps et le vivant.
Enfin, Mme George Arnauld, l’une des fondatrices de KFK a tenu à préciser qu’elles militent également contre le racisme et l’homophobie qui peuvent se greffer au lot de discriminations que subissent déjà les femmes.
Le KFK a tenu des conférences et webinaires durant toute la période de crise sanitaire et « l’action du Koumbit Fanm Karayib s’inscrit sur une action au niveau du territoire guadeloupéen, antillais et caribéen » car celui-ci travaille en lyannaj avec d’autres associations du même type selon Clara Palmiste.
Le Koumbit Fanm Karayib fait donc appel à toutes les femmes de la caraïbe de les rejoindre dans la lutte car le chemin est encore long et les droits ne sont jamais acquis. Ce n’est pas leur première manifestation et ce ne sera pas la dernière car
« Sé konba fanm ka chanjé la vi fanm ».
- KFK: Koumbit Fanm Karayib